Crédits photo : Pochette de Alive
C'est une nouvelle Jessie J qui s'expose sur "Alive", son deuxième album, dans les bacs cette semaine. Cheveux rasés, la peau nue et sans artifices, la chanteuse se veut naturelle sur sa pochette mais elle a tout de même fait appel à une pléiade de producteurs en vogue pour l'aider à réitérer le succès de son premier disque "Who You Are", plus bling bling mais peut-être plus authentique musicalement. Même s'il comptait sur le talent de Tody Gad ou de Dr. Luke, et qu'il a donné vie à plusieurs hits comme "Price Tag" feat. B.o.B, le disque était parvenu à conquérir le public par sa diversité musicale contrôlée. Sur "Alive", on retrouve toutes les influences de l'artiste anglaise, mais elles sont moins prononcées et le projet se révèle finalement un peu désordonné.
Dès la première écoute, le constat est clair, Jessie J a voulu s'assurer quelques tubes. Mais il est difficile de ne pas comparer plusieurs pistes d'"Alive" à son hit "Domino", qui lui a ouvert les portes du marché américain il y a deux ans. On retrouve les fameux riffs de guitare très accrocheurs, le côté crescendo et l'esprit pop du tube, proche de l'univers de Katy Perry, sur le nouveau single "It's My Party", produit par Max Martin et Shellback, mais également sur "Sexy Lady", signé Ammo, ou encore "Gold"... offert par Dr. Luke et Cirkut, déjà aux commandes du tube de 2011. Mis à part un côté "déjà entendu", on ne peut pas reprocher grand-chose aux morceaux, taillés pour les charts grâce à leur punch indéniablement contagieux. Une énergie que l'on retrouve d'ailleurs tout au long du disque, grâce principalement au flow de Jessie J.
Un revival 90's et un duo réussi avec Brandy
La chanteuse parvient d'ailleurs à porter véritablement son projet grâce à sa voix. C'est le cas sur le puissant "Thunder", qui aurait pu tomber à plat à cause d'une production légèrement paresseuse de Stargate et Benny Blanco, ou le single potentiel "Breathe", co-écrit par Sia, tandis que le contraste est saisissant sur "Square One", où son timbre incisif côtoie les passages robotiques d'une voix masculine, le tout sur une influence rock. Mais son timbre ne parvient pas à sauver "Harder We Fall" de la banalité de son sujet ou encore "I Miss Her", ballade inévitable et poussive.
Heureusement, c'est ensuite sur un terrain plus R&B, inspiré par les années 90, que Jessie J parvient à sortir son épingle du jeu (merci Claude Kelly !). Le public pourra se souvenir de l'ancienne Mariah Carey sur le pétillant "Daydreamin'", et avoir la bonne surprise d'écouter sa voix et celle de Brandy se mêler sur le fédérateur "Conquer the World", soutenu par une mélodie à la guitare acoustique. On pourra par contre regretter l'absence de titres agressifs à la "Do It Like A Dude", bien que "Excuse My Rude" feat. Becky G s'en approche.
