Crédits photo : Yves Mayet / 3ème oeil / TF1
Propos recueillis par Julien Gonçalves.

Pourquoi avoir accepté de jouer dans "Superpapa" ?
Ça m'a tout de suite séduit dès la première lecture. Ça m'a fait penser au film "Nos jours heureux", l'ambiance colonie avec les ados... J'avais adoré les comédiens dans chacun de leur rôle, et j'avais notamment découvert Omar Sy, qui était méga drôle. Evidemment, je ne me compare pas à lui ! (Rires) Sur le papier, ça m'a fait sourire, j'ai trouvé ça joyeux. J'en lis pas mal des scénarios, j'ai cette chance-là. Pour me captiver et que j'aille jusqu'au bout, il faut avoir une plume comme celle-ci. J'ai été happée par cette ambiance, cette légèreté, cette bienveillance. C'est comme une parenthèse joyeuse, on en a besoin, on vit dans un monde qui va tellement mal... Et j'adore les films de Noël, c'était comme un rêve de petite fille. Je me souviens qu'on se réunissait en famille devant notre télé sur les programmes de Noël quand j'étais petite, j'adorais ça.

Oui, et le sujet du téléfilm, au-delà de Noël, est intéressant !
J'ai bien aimé l'idée d'avoir ce rôle masculin, que joue Michaël (Youn, ndlr) formidablement bien. Il nous a fait mourir de rire sur le tournage, il y avait une réelle bonne entente. Il joue super bien ! Et moi j'ai toujours rêvé de lire dans les pensées, de mes propres enfants parfois et de certains adolescents qui m'entourent pour essayer de les comprendre. Car ils ne naissent pas forcément avec des notices ! Ça peut dénouer bien des choses. Je ne dis pas que j'aimerais tout le temps lire dans les pensées, mais j'aime bien l'idée.

Jouer avec Michaël Youn, c'est une première pour toi. Comme tu le disais, on ressent une vraie alchimie entre vous, avec même certains plans où on sent que les rires sont sincères et difficiles à contenir...
C'est exactement ça ! C'était plein de sincérité. On se connait depuis pas mal d'années avec Michaël. Il a toujours eu énormément de bienveillance à mon égard. C'est quelqu'un que j'aime croiser et retrouver, comme chaque année aux Enfoirés. On a créé une certaine complicité. Je connais sa femme, ses enfants... Il y a quelque chose de familial avec Michaël. C'est un vrai artiste, il a plusieurs facettes dans son jeu, il a relevé de nombreux défis au fil de sa carrière. J'adore ce genre de personnes là ! Il a cette intelligence et ce naturel dans le jeu. J'aime les gens qui ne s'écoutent pas trop et j'aime les gens pro, ce qu'il est. On s'est écouté, on a vraiment joué ensemble, c'était un vrai plaisir. Il m'a énormément appris.

Le personnage de Marina, il te ressemble ?
Oui, elle est assez proche... Elle est réservée sur sa vie personnelle par exemple. Après, contrairement à moi, elle fait passer sa carrière en priorité, quitte à s'oublier complètement. Moi, ma priorité c'est ma famille. Et en même temps, j'ai su allier les choses professionnelles et personnelles, ça me permet de garder l'équilibre. Si je ne chantais pas, si je ne rencontrais pas les gens, peut-être que je serais plus éteinte dans la vie. C'est mon métier mais c'est ce que j'aime profondément, c'est ma passion. Mais j'ai un peu de mal à me comparer à Marina donc j'ai essayé de me mettre de côté. Et je crois que la réalisatrice Sophie Boudre m'a choisie pour mon côté naturel. Dans mes projets ou ma vie de tous les jours, je ne sais pas faire semblant, sinon ça se voit tout de suite. C'est pour ça, je pense, que j'ai réussi à traverser deux décennies dans ce métier-là, car ça peut être un peu périlleux.



Tu me disais que tu aimerais entendre les pensées de tes enfants...
Pas tout le temps hein ! (Rires) Ils ont le droit d'avoir leurs propres pensées et d'évoluer à leur manière. Il y a des choses que je me dois de ne pas savoir par respect pour leur vie, pour leur pudeur. C'est juste sur le cadre. J'ai la chance d'avoir des enfants formidables, mais j'en connais qui sont un peu plus rebelles, qui se cherchent. Et on aimerait bien parfois avoir la solution aux problèmes, même si on peut l'avoir à force de communication. Mais non ce n'est pas un pouvoir que j'aimerais avoir. Ça doit être la pagaille !

Ce que j'ai aimé dans le film justement, ce sont les questions sur le rapport adultes-ados. Sans être intrusif, est-ce que ça a changé ton lien avec tes enfants, sur ce qu'ils peuvent vivre, sur votre communication ?
Je suis une femme, je suis une maman, mais je ne me sens pas totalement adulte. (Rires) Je vais m'adapter aux jeunes que j'ai en face de moi, sans me changer pour autant. Mais je peux les apprivoiser en parlant un peu comme eux par exemple. Ça peut dénouer certains noeuds, percer les abcès. Il faut tenter de se mettre à leur place et d'avoir des mots qu'ils puissent comprendre. Parfois, je fais ça. J'ai ce côté maman avec mes enfants, mais j'aime bien le côté copine aussi. Et je pense à mes engagements, avec Le Refuge notamment, quand des ados aiment quelqu'un du même sexe, il faut en discuter, il faut que ce soit libre. Je parle de tout avec mes enfants. La communication dans l'éducation, c'est primordial.

Il y a une scène importante justement à ce sujet dans le téléfilm avec Virginie Hocq, qui n'accepte pas tout de suite l'homosexualité de sa fille...
Oui, au début, elle est contre le mariage pour tous, elle est bon chic bon genre et n'accepte pas ce qui sort de la prétendue norme. C'est bien que ça aborde ce sujet-là aussi. C'est ça qui m'a séduit également dans le téléfilm, qu'il y a des sujets de société qui peuvent parler aux plus jeunes et aux parents, avec une écriture très simple et généreuse. Ça peut aider l'air de rien.

Tu as d'autres projets télé après "Traqués", "Le temps est assassin" et maintenant "Superpapa" ?
Pour l'instant, non. C'est plus du cinéma ou de la fiction pour certaines plateformes. Mais je ne peux rien dire pour l'instant car c'est en train de se monter. Je vais d'abord continuer ma tournée jusqu'au 10 décembre. Je m'éclate sur scène ! Contrairement aux mauvaises langues, la tournée va bien, ça marche très bien. On a vendu moins de disques mais le marché ne nous aide pas... Je suis contente de retrouver les gens, c'est tellement bon, tellement spontané. On en a clairement besoin !

Et côté fiction, tu rêves d'un rôle particulier ?
J'ai plein de rêves ! Mais j'aimerais bien un rôle à la "Kill Bill", un truc un peu énervé. Avec des cascades, d'avoir un challenge physique, en plus du jeu. Et jouer un rôle fantastique aussi, j'aimerais bien.

Question musique forcément : est-ce que tu penses à un nouvel album après "N°9" ?
Oui, complètement ! J'ai commencé à penser création, à discuter. J'espère entamer des pages très prochainement en studio, pour pouvoir faire aboutir toutes ces idées. Je suis contente ! C'est un peu tôt pour en parler mais ce sera quelque chose d'encore plus ancré, plus concret, dans les textes. J'ai envie de quelque chose qui me raconte, et qui nous raconte d'une certaine manière. Je vais me servir de ce qui se passe autour de moi. J'ai envie d'explorer certains sentiments et de les raconter d'une manière plus sans filtre.