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"Goldman" sur les présentoirs des librairies. Depuis le 18 août, les fans de l'emblématique chanteur français peuvent se replonger en détails dans sa carrière à travers un ouvrage signé de l'historien Ivan Jablonka, qui a « dépouillé 50 ans d'archives audiovisuelles et de presse écrite » pour retracer le plus fidèlement possible le destin extraordinaire d'un homme qui a toujours fui la célébrité. « J'ai essayé de raconter le parcours d'un artiste exceptionnel qui est devenu non seulement une hyperstar mais aussi un mythe, presque une institution nationale » indique sur France Inter l'essayiste, pour qui Jean-Jacques Goldman « est un peu l'Arc de Triomphe au bout de l'avenue » : « J'ai essayé de comprendre la signification de Goldman, sa place unique dans le paysage français. Mais il y a aussi, en creux, un portrait de moi : comme lui, je viens d'une famille juive immigrée, comme lui j'ai une sensibilité social-démocrate ». Selon lui, l'interprète de "Je te donne" a marqué son temps car il a « réfléchi au côté vulnérable de sa masculinité » : « Dès les années 80, il se met en scène comme un homme fragile, qui doute, et aussi comme un allié des femmes ».

"La cause de sa tristesse est sa célébrité persistante"

Des éloges auxquels Jean-Jacques Goldman restent pourtant de marbre. Très réservé sur sa vie et d'autant plus depuis son départ des Enfoirés en 2016, l'artiste est sorti de son silence monacal il y a quelques jours pour critiquer le livre d'Ivan Jablonka, non autorisé. « Je n'ai jamais rencontré cet auteur, mes amis non plus, et je suis triste pour tous les gens qui se font duper en achetant ces livres qui parlent de moi » a-t-il fait savoir dans les pages du Canard Enchaîné. Des critiques qui font sourire l'historien. « Quel honneur, d'abord. Quel honneur que Jean-Jacques Goldman, qui est enseveli dans le silence depuis 20 ans, en sorte pour parler de mon livre. Cela dit, je ne suis pas très surpris parce que ça correspond à sa logique, qui est celle du retrait de la vie publique » souligne l'écrivain au micro de Sonia Devillers.

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Ivan Jablonka précise d'ailleurs qu'il a approché Jean-Jacques Goldman pour lui parler de ses recherches : « Je lui ai écrit pour lui dire que je faisais ce livre. Je lui ai demandé d'avoir accès à certaines de ses archives, il n'a pas répondu. Il a refusé, de même que certains de ses proches ». Pour lui, le chanteur est moins froissé par son travail que par son aversion pour l'attention médiatique, que cette publication braque à nouveau sur lui. « En effet, il parle de tristesse. Je crois que la cause de sa tristesse n'est pas mon livre, mais sa célébrité persistante. Oui, on aime Goldman alors même qu'il a disparu, et cette célébrité persistante, le fait qu'il soit la personnalité préférée des Français depuis 12 ans, ça indique le paradoxe d'une star qui ne voulait pas être connue » analyse-t-il sur France Inter, avant d'affirmer qu'un « historien n'est pas quelqu'un qu'on autorise ». « Un historien incarne la liberté de penser, la liberté d'expression, et le but d'un livre de sciences sociales est de dire des choses vraies peu importe si ça ne plaît pas aux uns ou aux autres » conclut-il en se défendant d'avoir écrit « une biographie de star ».