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Grand Corps Malade est sur tous les fronts. Alors que son biopic sur Charles Aznavour, qu'il co-réalise par Mehdi Idir et avec Tahar Rahim dans le rôle-titre, est en cours de finalisation, le slameur est déjà de retour en musique avec "Reflets", un nouvel album à la tonalité humaniste et sociale, un an après l'aventure "Ephémère" avec Ben Mazué et Gaël Faye. « Il y a des projets qui arrivent, c'est comme une évidence, c'est maintenant que ça se fait, et puis celui-là aussi, on a envie de le faire, et hop ! (...) Je ne suis pas fatigué, ni mentalement ni nerveusement, d'avoir tous ces projets. Le seul truc c'est l'emploi du temps, de tout combiner, d'aller au foot avec mes enfants, d'être avec eux, de profiter.... Ce n'est pas dur d'un point de vue fatigue mentale, mais l'emploi du temps n'est pas extensible. C'est ça qu'il faut vraiment gérer » confie l'interprète de "Retiens les rêves", pour qui la notion de célébrité est relative : « Je suis fier de ce que je fais, du statut que j'ai. Je suis content de bien gagner ma vie et d'en faire profiter tout le monde. Mais je pense foncièrement que cette notoriété ou ce succès ne me rend pas meilleur que les autres ».

"Ne pas être nommé, j'ai été déçu"

Grand Corps Malade admet d'ailleurs qu'il n'est pas grandement attaché à l'idée d'obtenir des récompenses. En 2022, une polémique avait éclaté après le coup de gueule de son producteur Jean-Rachid Kallouche, étonné que le slameur soit absent des nominations aux Victoires de la Musique alors que son album "Mesdames", emmené par les tubes "Mais je t'aime" avec Camille Lellouche, "Derrière le brouillard" avec Louane et "Nos plus belles années" avec Kimberose, était l'un des plus gros succès du moment. « La polémique, j'insiste, ce n'est pas moi qui l'ait lancée. J'étais déçu évidemment. "Mesdames", ça a été un raz-de-marée, on sortait de la plus grosse tournée que je n'avais jamais faite. C'est tellement important pour moi la tournée, tout le monde me disait que j'allais forcément être dans "la tournée de l'année". On a fait 40 Zénith, un Bercy... Le fait de ne pas être nommé, j'ai été déçu » analyse avec le recul Grand Corps Malade à notre micro.

"L'amour du public, c'est le plus important"

Il reconnaît toutefois que les Victoires de la Musique ont une valeur spéciale à ses yeux. « Je n'ai pas fait la polémique parce qu'il y a des choses un peu plus graves que ma petite déception. Le plus important, c'est de remplir les salles et l'amour du public. Mais oui les Victoires, ça reste un truc... J'en ai eu, je sais ce que c'est d'être nommé et d'en avoir, d'être nommé et de ne pas en avoir, et de ne pas être nommé. Dès le lendemain, je passe à autre chose mais le jour J, c'est une belle reconnaissance. C'est la grande messe de notre métier. (...) Quand tu rentres le soir avec ta statuette, tu es content, et cette statuette elle reste. Quand tu la revois, tu te dis que ton travail, cette année-là, a été récompensé » explique le musicien et réalisateur.

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Comme bon nombre d'artistes qui refusent d'être nommés, Grand Corps Malade estime que le système actuel, qui pousse les maisons de disques à ne miser que sur un ou deux artistes de leur catalogue afin de concentrer les voix, n'est pas idéal. « Le système de votes change mais c'est quand même toujours très opaque, on ne sait pas trop qui vote mais maintenant il y a des gens du métier, des journalistes, des gens du public » commente l'auteur de "Autoreflet", pour qui la véritable victoire est le soutien des gens qui achètent ses disques ou des places de concerts : « La reconnaissance du public, c'est vraiment le plus important. J'attends déjà de voir comment le public va recevoir les nouvelles chansons, les Victoires ce sera autre chose ». Rendez-vous en février prochain ?