Crédits photo : Pochette de l'album
Cette année, Francis Cabrel fête les 30 ans de son album "Sarbacane", son album culte qui a littéralement changé sa vie et sa carrière. A cette occasion, le chanteur s'est confié sur RTL en revenant à l'origine de ce disque. A l'époque, Francis Cabrel est déjà un chanteur populaire et depuis le carton de "Je l'aime à mourir" en 1979, il a l'habitude de vendre 600.000 copies de chacun de ses disques. Pour celui-ci, la barre sera mise encore plus haute. « Sarbacane a été une révolution dans ma vie, l'arrivée de musiciens très importants comme Manu Katché, ils étaient vraiment au maximum et moi d'ailleurs, de notre énergie. Ça a marqué un basculement » estime aujourd'hui l'artiste.

"Ca a marqué une étape"

L'album marque un cap autant dans les sonorités que dans les thématiques abordées : « Avant c'étaient des gentilles chansons, je dirais pas trop mal tournées mais il n'y avait pas beaucoup de caractère peut-être. A partir de là, il y a eu un son spécifique, justement dû au groupe autour, ça a marqué une étape ». C'est le cas des "Pas des ballerines" qui évoque un homme emprisonné ne rêvant que de sa liberté pour retrouver sa bien-aimée. Une chanson tirée d'une expérience personnelle. « A l'époque je recevais des courriers assez fréquents de gens qui étaient emprisonnés. J'avais une correspondance avec un type de la centrale d'Eysses dans le Lot-Et-Garonne. La chanson m'est venue de là » se souvient Francis Cabrel. On peut aussi citer "Dormir debout", dédié à Daniel Balavoine : « J'étais en tournée, je me souviens très bien du coup de fil de Roger Secco qui était un des musiciens de Balavoine à l'époque qui jouait aussi avec moi. Et puis partant de là, l'hommage à ce garçon que j'aimais beaucoup, on se voyait quelques fois. C'était quelqu'un de bien ».

2 millions d'exemplaires au final

Par ailleurs, "Sarbacane" va instaurer un rythme d'écriture inédit pour l'artiste d'Astaffort. Habitué à sortir un disque (bi)annuellement, Cabrel va consacrer beaucoup plus de temps à ce projet. « C'est la première fois que j'instaurais ce régime, parce que je m'étais dit "si c'est pour faire toujours le même disque, avec toujours les mêmes gens et toujours les mêmes sons", non ! Je me suis vraiment creusé la tête, en plus ma première fille venait de naître, Aurélie, je ne savais pas combien de temps ça allait durer, et ça a duré cinq ans » explique-t-il. Et ce rythme a été pleinement bénéfique : « C'est un système qui m'a plu. Ça a ménagé ma vie de famille, ma vie d'auteur-compositeur. De ce point de vue aussi, c'est un album qui marque un changement d'attitude et de rythme de vie ».

Et cette prise de temps a permis à Cabrel de longuement mûrir un album au succès indescriptible. Soutenu par le morceau-titre ou "C'est écrit", "Sarbacane" se vendra à plus de deux millions d'exemplaires. A l'époque, il s'agit de son meilleur score, la deuxième aujourd'hui derrière "Samedi soir sur la terre". « Les chansons que j'aimais beaucoup étaient jouées magistralement, la rythmique de ce disque est extrêmement souple, comme sur "Animal". J'espérais que ce soit bien reçu mais ça a été mieux reçu que je l'espérais » savoure le chanteur. Aujourd'hui, 30 ans après sa sortie initiale, le disque reste un sommet de la chanson française, tant en terme de qualité que de ventes.