Crédits photo : Bestimage
Difficile de le croire tant il a enchaîné les dates aux quatre coins du monde, mais Ed Sheeran n'avait jamais posé le pied en Hongrie jusqu'à hier soir. Tête d'affiche du Sziget Festival, le plus grand festival open-air d'Europe, l'artiste britannique, 29 ans au compteur et quelques 15 millions de ventes à son actif pour son album de tous les records "Divide", s'est présenté sur la Main Stage à 21h40 précises comme annoncé au programme. C'est peu de dire qu'Ed Sheeran connaît la partition sur le bout des doigts. Lorsque sa tournée s'achèvera le 26 août après un marathon de deux ans et demi, le chanteur aura donné 260 shows sur les cinq continents en signant la série de concerts la plus lucrative de tous les temps. La scène est son terrain de jeu, et qu'il se produise face à 100 fans en showcase ou 60.000 personnes sur l'île d'Obudai, la configuration est exactement la même. « Tout ce que vous allez entendre ce soir est produit 100% en live, avec ma guitare et cette loop station » indique Ed Sheeran en montrant ses instruments, pour rappeler qu'il porte le spectacle seul sur ses épaules. Un vrai tour de force que ce musicien hors-pair, simple et accessible, exécute avec une apparence facilité.

Orange mécanique

C'est sans doute cette garantie de véracité qui fait le succès colossal d'Ed Sheeran, dont chaque chanson est scandée à pleins poumons par un public joyeusement cosmopolite. A côté de nous dans la foule hier soir ? Beaucoup de jeunes festivaliers bien sûr, mais aussi des hommes d'un certain âge, des mamans, venus de Budapest, de l'autre côté des Alpes ou des Pays-Bas, des Français brandissant le drapeau de la Bretagne, tous en liesse en tapant des mains sur "Castle on the Hill" ou en reprenant le refrain de "Thinking Out Loud" a cappella à la demande de l'artiste. Rompu à l'exercice, Ed Sheeran déroule ses tubes à la chaîne, comme une machine répondant au cahier des charges d'un festival où le temps est imparti. Le sentiment de proximité en est quelque peu entaché, et il est clair qu'un concert d'Ed Sheeran gagne à être vu dans un autre contexte pour profiter pleinement de ses mélodies imparables. Heureusement, l'interprète de "Bloodstream" compense en mettant à profit une plateforme qui s'avance dans la fosse, un élément inédit par rapport au reste de sa tournée. Comme lors d'une sérénade, le chanteur saisit le coeur des mélomanes en interprétant l'intimiste "Photograph" et "Perfect", chanson romantique par excellence, au plus proche de ses fans. Un beau moment de communion ! Autre jolie surprise, la relecture acoustique de son tube de l'été "I Don't Care" qui, débarrassé de ses artifices et de l'apport dispensable de Justin Bieber, s'offre un nouveau écrin.

Le final sur le fédérateur "Sing" (« Louder ! »), l'incontournable "Shape of You" puis le nerveux "You Need Me, I Don't Need You" portent le coup de grâce, et permettent à Ed Sheeran, sorte de troubadour des temps modernes, de briser un plafond de verre : plus qu'une star de la pop, le showman anglais s'impose comme un artiste adulé par toutes les générations, par toutes les populations, partout à la surface du globe. Qui peut aujourd'hui se targuer d'une telle unanimité ?

Quand @edsheeran reprend son tube #IDontCare en acoustique au @szigetofficial 😍 Magique ! pic.twitter.com/Pce3Z1ltrY

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"I'm in love with the shape of you" 🎶 @edsheeran #SZIGET2019 pic.twitter.com/SXZgRCD44V

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