Crédits photo : Montage Pure Charts / Abaca
Didier Barbelivien n'a jamais eu sa langue dans sa poche. Au printemps dernier, l'auteur-compositeur de 61 ans expliquait pourquoi il n'irait pas faire la promotion de sa comédie musicale "Marie Antoinette et le chevalier de Maison Rouge", portée par par Kareen Antonn, Mickaël Miro, Slimane et Valentin Marceau, sur la chaîne Canal+. « Vous n'avez pas le temps de parler dans leurs émissions » a estimé l'interprète de "Elsa", qui ne foulera pas non plus le plateau de "On n'est pas couché" : « Le rentre-dedans comme chez Ruquier ne me dérange pas, mais je préférais Zemmour et Naulleau aux nouvelles équipes. On dirait qu'on veut faire du sensationnel même quand il n'y en a pas. On veut chercher du "fighting" à tout prix. C'est une forme de télévision que je n'aime pas beaucoup ». Même "The Voice", jugé trop orienté sur la langue de Shakespeare, en a pris pour son grade !

"Les politiques sont plus intrigants que les popstars"

Lorsque le magazine des Inrocks a l'idée de rencontrer Didier Barbelivien, il fautt donc s'attendre à punchlines et anecdotes croustillantes. Dans cet entretien-fleuve, le chanteur français évoque ses premiers souvenirs de musique, sa fascination pour Oasis et Blur, le manque de liberté dans le rap d'aujourd'hui mais aussi, plus surprenant, sa longue amitié avec Nicolas Sarkozy.« Je l'ai rencontré il y a plus de trente ans, dans une salle de spectacle, il avait mon âge, il était maire à 28 ans… Je ne l'ai plus quitté ensuite » raconte le musicien, pour qui les hommes politiques sont « plus énormes et intrigants que les pop-stars » : « Je ne parle pas de leur action – ils ne font pas grand-chose et le monde politique ne m'intéresse pas. Mais leur caractère est fascinant, ce sont des animaux étonnants, séducteurs, violents, sauvages… Un jour, ils se disent : "Je serai Président de la République" et ils basent toute leur vie sur cette décision. Comme moi, à ma petite échelle, je m'étais dit : "Un jour, je serai numéro un des hit-parades" ».

"Il possède une bonne oreille"

Selon Didier Barbelivien, Nicolas Sarkozy aurait tout à fait pu envisager de faire carrière dans la musique s'il avait changé de voie. « Il ne chante pas – sa femme s’en charge. Mais il se tient au courant, et possède une bonne oreille... Il aurait pu être producteur ! » assure-t-il à nos confrères. Un mélomane averti qui a ainsi transmis sa passion à ses enfants. « C'est pour ça que je ne suis pas étonné que son fils Pierre le soit devenu [ndlr : producteur] A 16 ans, il me montrait déjà ses chansons, il est doué, notamment sur ses textes », se souvient le musicien, qui a pu lui prodiguer ses précieux conseils. Celui-ci estime toutefois qu'il n'est « pas facile » de se faire un nom lorsque son père se nomme Nicolas Sarkozy : « Dans la musique, tu pars avec un sac de pierres dans le dos ».