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Björk ne perd pas de temps. Déjà deux extraits de son nouvel album "Fossora", attendu le 30 septembre, ont été dévoilés ces dernières semaines : "Atopos" puis "Ovule", tous deux accompagnés de clips très travaillés esthétiquement, comme l'artiste en a l'habitude. D'ailleurs, la chanteuse a expliqué le concept très particulier et très naturel de ce nouvel album dans un long entretien accordé à Pitchfork : « Ça commence toujours avec un sentiment. Je veux être en contact avec la terre, j'enlève mes chaussures et mes chaussettes pour mettre mes orteils dans la terre. Je m'assois par terre et je commence à faire "mmmmmmmm", comme un murmure, comme si j'étais clouée au sol ». Si elle « utilise souvent des raccourcis visuels » pour expliquer ses disques, Björk assure que "Fossora" est son « album champignon » : « C'est quelque chose qui vit sous la terre, mais pour moi, les champignons ne sont pas comme les racines d'un arbre. (...) Ils sont psychédéliques, pétillants, ils sortent de partout, ils voyagent principalement dans toute la forêt ».

"Une lettre adressée à ma mère"

Toutefois, "Fossora" n'est pas un album triste, même si Björk a perdu sa mère en 2018 après une longue maladie : « "Fossora" (...) c'est comme s'allonger sur le sol et laisser le corps et le chair vibrer en vous. C'est un album très heureux, il y a plein de rythmes très pétillants et heureux. Pour moi, ce n'est pas un album sur le deuil. Ma période "champignon" est pétillante, amusante et avec beaucoup de danse ». Et Björk continue de présenter le disque. Place désormais à "Ancestress", un morceau assez long (7 minutes) aux sonorités entre cloches, tambours et cordes, dans lequel elle rend hommage à sa mère disparue et évoque ses derniers instants : « When I was a girl she sang for me / In falsetto lullabies with sincerity / I thank her for her integrity / My ancestress' clock is ticking / Her once vibrant rebellion is fading / I am her hopekeeper / I assure hope is there / At all times ».




D'ailleurs, tel un joli passage de flambeau, Björk interprète ce titre aux côtés de Sindri Eldon, son fils âgé de 36 ans. « Cette chanson est une lettre adressée à ma mère, son histoire de mon point de vue. C'est écrit dans l'ordre chronologique, le premier couplet c'est mon enfance etc. » explique-t-elle dans une note d'intention : « Je voulais probablement avoir une approche plus féminine, avec son histoire biologique et émotionnelle, pas ses jobs, ses relations amoureuses ou ses dates de naissance et de mort ». A son habitude, Björk accompagne "Ancestress" d'un clip très soigné où on la voit, vêtue d'une longue robe rouge, marcher dans la nature islandaise à l'avant d'une procession et aux côtés de personnes semblant être ses disciples pour finir avec un rituel. Encore une fois unique en son genre !