Vendredi soir, l'ex-chanteur de Noir Désir est remonté sur scène au Festival des Eurockéennes à Belfort. Un retour délicat en forme de renaissance pour celui qu'on pensait condamné au silence il y a neuf ans. Bertrand Cantat était invité par le duo malien Amadou et Mariam. Le Bordelais avait participé à l'enregistrement de plusieurs titres de "Folila", le dernier album des chanteurs de "Beaux dimanches", paru fin mars. Cantat et Belfort, c'est une longue histoire puisque lui et son groupe s'étaient produits sur la première édition de l’évènement en 1989, et que Bertrand Cantat y a régulièrement été invité jusqu'en 2002.

Le chanteur condamné à huit ans de prison en Lituanie pour avoir frappé mortellement sa compagne - l'actrice Marie Trintignant - en 2003, remontait sur scène après dix ans d'absence. « Ce soir les Eurockéennes vont être confiées à Bertrand Cantat. Il va nous emmener dans un autre monde » lançait Amadou à la foule, avant de laisser Cantat interpréter "Whole Lotta Love" de Led Zeppelin devant les 25.000 festivaliers présents. « Bertrand, c'est une superbe rencontre, faite à Bordeaux [...] Sa voix est très belle, nous l'aimons beaucoup », confiait à son tour Mariam.

A 48 ans, Bertrand Cantat effectue un retour discret - l'artiste n'a pratiquement pas adressé un mot au public si ce n'est un timide "merci beaucoup" - mais décidé. En mai dernier, le directeur des Eurockéennes, Jean-Paul Roland, avait expliqué que le passé criminel de Bertrand Cantat n'avait pas suscité "l'ombre d'une controverse" dans l'optique de sa venue à Belfort. Dans une interview parue dans la presse régionale, Cantat avait tenu à mettre les choses aux clair : « si je rentre dans ces considérations, je ne fais rien. Je ne veux choquer personne, mais simplement faire ce que j'ai à faire ».

Après son retour sur scène, le chanteur prépare son retour dans les bacs. Il travaille sur un nouvel album avec le bassiste Pascal Humbert. Un disque attendu pour 2013 chez Barclay.