Photo utilisée pour la pochette de l'album "lCauses perdues et musiques tropicales"
Il y a quinze jours, le groupe automobile PSA Peugeot Citroën annonçait avec fracas un plan massif de 8.000 suppressions d'emplois, et que l'usine située à Aulnay-sous-Bois dans le 93 cesserait toute activité dès 2014. Ne voulant pas d'un séisme comme celui provoqué par l'annonce choc de la fermeture de l'aciérie Arcelor-Mittal de Grandrange, le gouvernement se montre décidé à lutter contre, et même la sphère artistique soutient les employés.
Face aux troubles que rencontre le marché européen de l'automobile, Thierry Peugeot, le président du conseil de surveillance de PSA, justifiait cette décision critiquée dans les pages du Figaro il y a quelques semaines, suite aux attaques d'Arnaud Montebourg, actuel ministre du redressement productif. « Nous sommes dans l'obligation de nous adapter, nous ne pouvons pas rester sans rien faire » déclarait-il. Même le président de la république François Hollande avait jugé ce plan de restructuration "inacceptable". Un avis apparemment partagé par le chanteur Bernard Lavilliers.
Un concert symbolique annulé
Alors qu'il était l'invité phare du centenaire de Peugeot, et qu'il devait donner un concert exclusif au sein de l'usine de Sochaux, le 15 septembre prochain, l'artiste a préféré annuler sa venue à la vue des récents évènements. « Il s’est toute sa vie impliquer dans le monde ouvrier qu’il connaît bien, il refuse de cautionner la suppression de l’usine d’Aulnay-sous-Bois » a déclaré sa maison de disques Universal dans un communiqué officiel, espérant que le personnel de l’usine de Sochaux comprendra sa démarche.
Un message posté également sur le compte Facebook officiel de Bernard Lavilliers et qui semble déjà faire l'unanimité auprès de ses 25.000 fans, qui saluent sa décision et son courage. Mais certains habitants de la région se montrent tout de même déçus de ce faux-bond. Comme une certaine Marie-Laure qui écrit : « J'habite à Audincourt à côté de Sochaux, on se faisait une joie de pouvoir assister à ton concert Bernard. Je crois que c'est surtout nous les petites gens qui sont pénalisés, on se sent un peu punis, même si on comprend ta démarche ».
Bernard Lavilliers sait d'où il vient. En effet, le chanteur avait commencé sa carrière comme ouvrier dès l'âge de 16 ans, et était toujours resté très proche des milieux prolétaires. Il avait d'ailleurs été apprenti à la Manufacture d'armes de Saint-Étienne. En l'invitant pour un concert exclusif le 15 septembre prochain, PSA Peugeot Citroën espérait réunir plus de 20.000 personnes dans son usine de Sochaux.