Crédits photo : Capture d'écran France 5 / Abaca
Depuis vendredi, Bernard Lavilliers est de retour dans les bacs avec son nouvel album "Sous un soleil énorme". A 75 ans, le chanteur se fait toujours aussi social sur les morceaux qui composent le disque à l'instar du single "Le coeur du monde", dans lequel il évoque les dangers climatiques. « Elle parait sombre comme chanson mais c'est une vue, une hypothèse d'école, mais elle n'est pas aussi sinistre qu'on veut bien le dire » confie-t-il d'ailleurs lors d'une interview à Pure Charts à paraître ce week-end : « Je vais pas faire l'optimiste béat, le pacifique, mais il faut être un peu lucide. Donc cet album est lucide, comme tous, mais des fois je pousse le bouchon pour ring the bell, que ça s'allume un peu ! ». Mais le morceau "Beautiful Days" a retenu l'attention des médias puisque l'artiste y évoque l'assassinat de Samuel Paty, la crise sanitaire et surtout Emmanuel Macron, qu'il décrit comme quelqu'un qui « ment, dément effrontément » : « Jamais élu, toujours choisi / C'est le règne des petits marquis ».

"Apparemment, ça ne dérange personne..."

Invité hier soir dans "C à Vous" sur France 5, Bernard Lavilliers est donc revenu sur ce texte plein d'ironie et de punchlines, donnant alors son avis salé sur Emmanuel Macron. « Il m'énerve pas, il m'agace, c'est différent » indique-t-il, dénonçant « une sorte d'attitude » : « Le premier de la classe qui sort impeccablement habillé (...) et qui a toujours raison. Des fois, il dit d'énormes conneries genre "Le travail est de l'autre côté de la rue"... Mais apparemment ça ne dérange personne ». Et cette pique, le chanteur l'envoie autant au Président qu'à son équipe « qu'on ne connaît pas » : « Moi je ne connais pas qui gouverne avec lui, qui ne sont pas élus ils sont choisis. (...) Il y a pas mal d'ombres et de lumières dans tout ça. Ce qui m'a fait le plus marrer, c'est le jeune âge, le côté Jupiter. Il a dit ça au départ. Ça ne vous a pas étonnés ? Il y va fort quand même ! Il a dit qu'il allait gouverner d'une façon jupitérienne et Jupiter c'est le patron normalement ».

Malgré ça, le chanteur de "Je tiens d'elle" dit n'avoir « pas du tout envie d'être méchant » : « C'est juste que ça m'agace. Il y a des gens biens pire que ça en ce moment, on va la fermer parce qu'on parle que d'eux ». Et quand Anne-Elisabeth Lemoine le relance sur le sujet, Bernard Lavilliers préfère couper court : « Parlons un peu de musique... ». Au micro de Pure Charts, l'artiste a aussi critiqué Emmanuel Macron et notamment « sa façon assez autocratique, un peu Jupiter, de dire qu'il a des solutions », portant également ses piques envers la fameuse « start-up nation » : « De considérer que ceux qui ne sont pas dans la start-up nation, ils sont lourds, incultes et de trop. C'est se débarrasser de 3/4 de la population. Il y a ce côté-là, un peu baratineur. Il y a toute une série de mecs qui sortent impeccablement habillés, comme des petits coffrets, et qui tiennent le même langage, des technocrates qui sont un peu hors sol et qui n'en n'ont rien à foutre ».