Crédits photo : Abaca
Souvent comparé à Jacques Higelin ou Tom Waits, le chanteur Arno est finalement assez peu connu du grand public. Pourtant, l'artiste belge n'est pas un petit nouveau, lui qui a publié son premier album éponyme en 1986. Au total, ce sont pas moins de douze disques studio qu'a proposé Arno depuis le début de sa carrière. Agé de 64 ans, l'homme a notamment fait sensation avec "Arno Charles Ernest" (2002), "French Bazaar" (2004) ou encore "Jus de box" (2007). En 2012, c'est avec l'album "Future Vintage" que le chanteur est revenu dans la course, mais le projet n'a séduit qu'un peu plus de 10.000 initiés. Au cours de sa carrière, Arno a collaboré avec Stephan Eicher, remixé son "Putain putain" avec Stromae ou partagé le duo "De mots" avec Julien Doré, sur son premier album "Ersatz". Récemment, sa version très personnelle de "Pauvre diable" de Julio Iglesias a résonné dans le film de Guillaume Gallienne, "Les Garçons et Guillaume, à table !".

Le week-end dernier, Arno était en tout cas très attendu dans la petite salle du Forum de Charleville-Mézières (08). Un concert à guichets fermés, où les 500 spectateurs s'étaient amassés pour applaudir l'artiste atypique et entendre ses titres phares comme "Je veux nager" ou "Bathroom singer". Mais le spectacle ne s'est pas déroulé comme prévu... En effet, la presse régionale rapporte qu'une spectatrice sous l'emprise de l'alcool n'a cessé de huer l'artiste tandis qu'il interprétait ses chansons. Un imprévu qui a tout d'abord amusé Arno, qui a même tendu le micro à l'élément perturbateur pour tenter de l'apaiser. « Oiseau frustré, si tu veux siffler, siffle là-dedans » lui a-t-il lancé, selon L'Union Presse.

"Arno a quitté la scène brutalement avec ses musiciens"

Mais la spectatrice n'en est pas restée là et a ensuite jeté sa coupe de champagne contre le chanteur. « Arno a quitté la scène brutalement avec ses musiciens » a témoigné Philippe Pailla, le maire de la ville, regrettant le « geste stupide » de la fan éméchée. « Il est parti un bon quart d’heure. Puis il a fait le service minimum, deux trois chansons et plus rien. Il n’a pas fait de rappel » a confié l'artiste Denis Perrette, tandis qu'un autre spectateur a pointé du doigt l'organisation : « Beaucoup n’auraient même pas repris après l’épisode du projectile. D’autant, qu’aussi incroyable que ça puisse paraître, la personne qui gâchait le concert n’avait même pas été sortie par le service d’ordre ! ». Philippe Pinto, trésorier de L’Assoce Tartare, à l'initiative de ce concert, a indiqué qu'« au milieu de 500 personnes, la personne qui avait trop bu n’a pas pu être repérée par la sécurité », reconnaissant que ce « petit événement » a « un peu gâché l’ambiance ». Mais l'homme est formel : « Il nous a dit qu’il avait mal pris les choses, mais ensuite il s’est apaisé. Je ne crois pas qu’il soit parti avec une image négative de Charleville ».