Qu'on se le dise, MyMajorCompany ne veut pas d'artistes issus de la télé-réalité dans ses rangs ; le risque étant ensuite de devoir promouvoir un album mort-né, qui ne trouvera preneur, ni au sein des médias pour en assurer la promotion, ni en bacs. Le site en fait par ailleurs déjà les frais avec le quatrième et nouvel album d'Allan Théo (issu des années 90 avec "Emmène-moi"), qui n'enregistre pas plus de 400 passages en caisse sur sa première semaine d'exploitation, malgré le tapage médiatique orchestré autour de son clip "Je dérive".

Image négative ou manque de talent ?

Une image peut en effet marquer au fer rouge un artiste, et le condamner aux pestiférés jusqu'à la fin de sa carrière, même si le contre-exemple existe aussi. Olivia Ruiz a notamment réussi à gommer son passage au sein de la saison 1 de "Star Academy", et être considérée aujourd'hui comme l'une des artistes françaises les plus respectées, idem pour Yael Naim quant à son rôle on ne peut plus commercial de Myriam dans la comédie musicale de Pascal Obispo "Les dix commandements". « Le temps ne fait rien à l'affaire » chantait Georges Brassens, quand on est doué, on est doué ? Le temps arrondit les angles, certes, mais le talent fait le reste. Anne-Laure Sibon, candidate elle aussi au télé-crochet Made in TF1 il y a dix ans, n'a jamais réussi à s'imposer depuis (on le comprend aisément après avoir visionné son clip "Nassim Jade"). Joanna Lagrave, OmEgA, Anne-Laure Sibon... tous ont récemment vu leurs jauges bloquées par MyMajorCompany, probablement soucieux de ne pas voir s’inscrire ensuite Jean-Pascal ou Georges-Alain, et devoir en assurer la promo. N'oublions pas que les figures emblématiques de la télé-réalité ont leurs fans, et redoublent de stratégies (notamment via les réseaux sociaux) pour les mobiliser.

Visionnez le clip d'Anne-Laure Sibon, "Nassim Jade" :

Des pratiques contestables ?

Une question se pose néanmoins : le label MyMajorCompany peut-il bannir de ses services une catégorie d'artistes qui ne correspondrait pas à ses attentes ? Leur système de production étant en effet ouvert à tous, à l'exception des artistes ayant signé directement ou indirectement un contrat d'enregistrement phonographique et/ou vidéographique avec quelque tiers que ce soit, au cours des cinq années civiles précédentes (mais aucun cas “à l'exception de ceux ayant participé à une émission de télé-réalité”). « Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Je n'ai pas de contrat de disque ou d'edition depuis cinq ans, je n'ai absolument rien a me reprocher » déclare Anne-Laure Sibon sur son profil. A suivre...