samedi 26 septembre 2015 13:27

Disclosure, La Grande Sophie, CHVRCHES : 3 albums au banc d'essai

Chaque semaine désormais, Pure Charts passe en revue trois albums incontournables du moment pour un débrief en quelques lignes. Disclosure revient dans la danse avec "Caracal", La Grande Sophie s'affirme sur "Nos histoires" et CHVRCHES crie son talent sur "Every Open Eye". Verdict !
Crédits photo : Montage Pure Charts

Disclosure | "Caracal"


Wildlife. Deux ans après l'uppercut "Settle", Disclosure est prêt à hanter nos nuits avec une nouvelle salve de déflagrations électroniques. Si le duo fraternel poursuit sa noble quête de remettre au goût du jour la house music, ce deuxième opus à la production huilée puise son inspiration dans des ailleurs faits de pop, jazz et soul. Moins taillé pour les clubs, racé de maîtrise, le disque se veut aussi souple et félin que son nom le laisse présager. Pas question de louvoyer en solitaire : ce "Caracal'-ci avance en meute bien ordonné, avec un casting d'envergure internationale. Conviant le fantôme de Frankie Knuckles sur la piste d'ouverture, Disclosure enchaîne avec aisance les styles et les collaborations exquises. Talents confidentiels et artistes mainstream se côtoient, mais ce n'est pas toujours ces derniers qui étincellent. Brendan Reilly, Nao ("Superego"), Jordan Rakei, et Gregory Porter ("Holding On") volent la vedette à un The Weeknd trop paresseux ou un Miguel ("Good Intentions") trop cloisonné dans le rôle du loverboy. Lorde ("Magnets") et Sam Smith, en revanche, excellent sur deux hits en puissance terrassants. Au final, Disclosure prend la direction opposée d'un Calvin Harris en quête du moindre tube : avec des arrangements d'orfèvre, un sens du songwriting inspiré et de petites effusions qui crépitent, les deux Britanniques signent un disque nocturne passionnant. Et se paient même le luxe de conclure leur album avec un titre nommé "Masterpiece"... On ne saurait les contredire. YR

Ça ressemble à la bande-son d'une nuit fiévreuse
A écouter : "Omen", une évidence, et "Moving Mountains", superbe proposition soul de la version deluxe
A zapper : "Good Intentions", décevant duo avec Miguel





La Grande Sophie | "Nos histoires"


A chacun son histoire. De l'introspection à la découverte de l'autre. En passant de "La place du fantôme" (2012) à "Nos histoires", La Grande Sophie s'ouvre au monde et partage ses expériences à cœur ouvert, évoquant notamment ses rencontres avec l'écrivaine Delphine de Vigan ("Je n'ai rien vu venir") et le public vietnamien ("Hanoi"). La chanteuse délivre le septième chapitre de sa carrière, intimiste de prime abord, mais plus universel qu'il n'y paraît puisqu'il nous renvoie également à nos propres histoires. Celles du quotidien, des relations devenues furtives ("Les portes claquent") et des drames qui peuvent frapper chacun d'entre nous ("Depuis le 11 mars"). A travers dix pistes ciselées, l'artiste resserre le propos pour affiner son style, plus direct, et délaisse les sons synthétiques pour des orchestrations épurées qui mettent en valeur des mélodies imparables. La Grande Sophie a de nouveau travaillé avec Vincent Taurelle, Vincent Taeger et Ludovic Bruni, et accordé une place plus importante au piano ("Tu dors"). Et c'est de la pianiste Maria Yudina dont il est justement question dans le premier single éponyme. Un hommage à cette farouche opposante au régime de Staline qui détonne dans sa discographie. JH

Ça ressemble à La Grande Sophie en plus direct
A écouter : "Les portes claquent", "Hanoï" et "Les lacs artificiels"
A zapper : "Tu dors", à la mélodie moins instantanée





CHVRCHES | "Every Open Eye"


Monte le son. Le très prometteur "The Bones of What You Believe" avait déjà mis la barre haute en 2013. Sur "Every Open Eye", sans perdre toute sa fraîcheur, le groupe britannique use de déstructurations, fait en sorte que la batterie frappe plus fort, ajoute des répétitions et des échos pour faire passer ses titres à un level au-dessus. Et c'est donc ce qu'on appelle une claque. Dès la première piste rutilante "Never Ending Circles", on retrouve la voix aiguë et adolescente de Lauren, qui nous assène des coups de griffes au coeur à chaque syllabe scandée, autour de nappes de synthés envoûtantes, et des références pop très 80's. Comme le prouvent les pépites TNT "Leave A Trace", "Clearest Blue" ou "Empty Threat", les couplets de chaque titre attaquent fort, les refrains explosent pour se désintégrer et la mélancolie est omniprésente, tout ça à un rythme effréné. Très peu de répit pour l'auditeur, même si quelques sublimes ballades électro s'invitent ici et là. Pour la première fois, Martin Doherty donne même de la voix sur l'aérienne "High Enough to Carry You Over" et le duo robotique "Down Side of Me". A bout de souffle après 14 pistes rutilantes, une seule envie : appuyer à nouveau sur Play. JG

Ça ressemble à la crème de la crème de l'EDM
A écouter : "Keep You On My Side", à 100 à l'heure et crescendo. Accrochez vos ceintures !
A zapper : "Afterglow", ballade sirupeuse joli mais pas forcément nécessaire


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