samedi 13 février 2021 13:16

Julien Clerc, Sia, Pale Waves : 3 albums au banc d'essai

Pure Charts passe en revue trois albums phares de ce mois de février 2021. Julien Clerc revient en douceur avec "Terrien", Sia nous offre une "Music" classique mais efficace pour son film, et Pale Waves nous ramène dans les années 2000 avec "Who Am I?". Critiques en quelques lignes !
Crédits photo : Montage Pure Charts / WEA / Jenn Five

Julien Clerc | "Terrien"


Son refuge. A 73 ans, Julien Clerc n'est pas près de raccrocher le micro. « Faire des chansons est le métier que j'ai choisi (...) Quand vous avez l'amour du public, vous vous moquez du reste » nous confiait-il en interview il y a un an, lorsque son 26ème album studio n'en était encore qu'au stade initial. 12 mois plus tard, "Terrien" se laisse enfin approcher et c'est avec un plaisir non feint que nous laissons le timbre familier de l'artiste nous bercer, lui qui chante avec une éternelle élégance les mots d'une grande panoplie d'auteurs oscillant de Didier Barbelivien à Carla Bruni (sur "Chaque", bulle de douceur) en passant par Paul Ecole, Jeanne Cherhal, Bernard Lavilliers, Marc Lavoine ou Marie Bastide. Une pluralité qui donne à ce disque poétique des allures de livre d'aventures, avec son lot de beaux moments comme "Ma petite terre", bonbon vintage, et de faiblesses. "Mon refuge", premier single signé de la main de Clara Luciani, se déguste avec légèreté mais souffre d'arrangements un peu datés, constat qui s'applique à d'autres morceaux comme "Brexit". Pourtant, Julien Clerc est capable d'un peu de modernité ! Meilleure piste du disque avec son texte imagé sur le monde de demain, "La rose et le bourdon" marque sa rencontre avec le rappeur Vincha pour une superbe collaboration où la voix du chanteur trouve dans cette association guitare-piano son écrin le plus précieux. On aurait aimé plus de force dans les autres propositions même si, avec Julien Clerc, rien ne paraît plus intemporel qu'une poignée de phrases fredonnées sur quelques notes délicates. YR

Ça ressemble à l'album de variétés d'une figure aimée du public
A écouter : "Chaque", "Comment tu vas ?", "Ma petite terre", l'envoûtant "La rose et le bourdon"
A zapper : "Mademoiselle", "Brexit"




Sia | "Music"


Tout la "Music" qu'on aime ? C'est un projet dont on parle davantage pour ses polémiques que pour son contenu. Enfin, Sia a franchi un grand cap en dévoilant aux Etats-Unis son premier film "Music". Nommé aux Golden Globes, celui-ci a pourtant suscité la controverse de la part de la communauté handicapée qui se sent mal représentée dans le long-métrage évoquant l'autisme. Et qui dit film de Sia dit forcément bande originale vitaminée. Dévoilée ce vendredi, la BO de "Music" se compose de 14 chansons, servant autant les scènes du film qu'elles pourraient devenir des hits mondiaux. Et la chanteuse démarre très fort : dès l'introduction sur "Together", Sia veut en mettre plein la vue et les oreilles, prouvant qu'elle est reste capable de donner vie à des hits immédiats. La suite, du moins la première partie, le confirme : de la pop solaire ("Hey Boy", "Eye to Eye"), des ballades puissantes ("Saved My Life", "Music", "Courage to Change", succès surprise en radio en France) et même un duo inévitable avec David Guetta (l'efficace "Floating Through Space") viennent garnir cette bande originale. Malheureusement, plus l'album avance plus les titres perdent en qualité. Car si des "1+1" ou "Eye to Eye" peuvent séduire, c'est moins le cas de "Lie to Me" ou "Play Dumb", même si le "Miracle" final relève un peu le niveau de cette seconde partie plus tiède. Un EP de 7 titres aurait été plus concis et donc plus digeste. Dans l'ensemble, la BO de "Music" ne brille certes pas par son originalité mais, à son habitude, Sia propose un album efficace et rempli de titres parés pour cartonner dans les prochaines semaines. TB

Ça ressemble à une collection de hits qui s'essouffle
A écouter : "Together", "Floating Through Space", "Eye to Eye", les trois meilleurs titres du disque
A zapper : "Hey Boy" et ses horribles couplets, "Play Dumb" et "Lie to Me"




Pale Waves | "Who Am I?"


2000's kids. Pale Waves poursuit sa route. Deux ans et demi après son déjà très bon premier album "My Mind Makes Noises", qui a séduit la critique et rencontré son public outre-Atlantique, le groupe indie pop anglais confirme son talent et son appétence pour la pop-rock d'antan avec "Who Am I?". Après nous avoir emmené avec énergie dans les bals de promo des lycées américains (comme dans les teen-movies) sur son premier essai, Pale Waves revient ici pour séduire les nostalgiques. La bande ravive la flamme des années 2000, à l'époque où Avril Lavigne cartonnait avec son premier album "Let Go", tout au long de ses onze nouvelles chansons où la mélancolie rencontre les guitares acoustiques. Plus troublant encore : le timbre de la leader Heather ressemble parfois à s'y méprendre à celui de la chanteuse canadienne ("Change", "Who Am I?"). Comme l'indique le titre de l'album, le groupe semble clairement se chercher musicalement, mais ce n'est pas vraiment pour nous déplaire. La chanteuse et auteure de Pale Waves, en pleine quête de liberté et d'elle-même, propose sur ce disque des titres aussi personnels qu'universels, sur des mélodies rafraîchissantes et radiophoniques, certes pas tout à fait originales. Evoquant ses peines de coeur, ses craintes, ses blessures ou sa sexualité, Heather touchera les plus sensibles qui vibreront ici la larme à l'oeil. Car la bande, dont on retrouve l'essence des débuts sur "Tomorrow", n'a rien perdu de sa capacité à aligner les tubes évidents comme "Easy", "Fall to Pieces" ou "You Don't Own Me", jouant toujours avec équilibre entre l'efficacité et la sensibilité. JG

Ça ressemble à une compilation pop-rock des années 2000
A écouter : le tube "Easy", "Change", "She's My Religion", le rock "Tomorrow", l'acoustique "I Just Needed You"
A zapper : "Wish U Were Here", sans valeur ajoutée


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