mardi 19 mars 2013 18:00

M. Pokora : "Sur internet, on voit plus ceux qui dénigrent que ceux qui aiment"

Entré directement numéro un des ventes avec son album live "À la poursuite du bonheur - Live à Bercy", M. Pokora trace avec succès la route qui est la sienne depuis déjà 10 ans. Loin de se reposer sur ses acquis, l'artiste sait se lancer de nouveaux défis et c'est ce qu'il fera de nouveau cette année, en endossant le costume de Robin des Bois dans le spectacle musical évènement. Il nous confie ses impressions sur sa tournée, sa carrière, ses choix de faire partie de "Génération Goldman" et d'accepter le rôle de "Robin des Bois"... En toute sincérité, il nous fait aussi part de ses coups de cœur mais aussi de ses coups de gueule, sans langue de bois.
Crédits photo : EMI
Propos recueillis par Nikolas Lenoir.

Pure Charts : Quel bilan fais-tu de l’album et de la tournée "À la poursuite du bonheur" ?
M. Pokora : J’en fais un bilan qui ne peut être que positif. L’année 2012 a été un rêve avec une énorme tournée et un gros succès aussi en termes d’albums. Tout a roulé comme sur des roulettes, de l’accueil de l’album à sa sortie, de la presse en général aussi jusqu'à tout ce que j’ai vécu sur la tournée. En dix ans, j’ai vu beaucoup d’artistes vendre beaucoup d’albums, beaucoup de singles mais ne pas être capables de remplir des dates de concerts. Là, nous avons fait autant d’albums vendus que de spectateurs sur la tournée. En fait, c’est ça surtout qui m’a fait du bien et qui m’a rassuré car je pense que cela confirme un succès.

C’est donc une nouvelle certitude que ta carrière s’inscrit bien sur le long terme ?
Depuis l’album "MP3", je ne dirais pas qu’il y a des acquis dans ce métier. En tout cas, c’est ce qui me donne plus de certitudes sur la suite que quand tu as vendu beaucoup d’albums mais que tu n’as pas fait tant de billets de concerts.

Est-ce qu'un single sera extrait du live ?
« Les gens veulent un souvenir »
A part la vidéo d’"Hallelujah", on va en rester là pour le live. Ce sont souvent les gens qui sont venus sur la tournée qui veulent avoir un souvenir. Il n’y aura pas plus de promo que ça. Là, je vais vraiment me concentrer sur "Robin des Bois" et défendre le projet.

Retrouvez la captation d'"Hallelujah" :



Un mot sur "Génération Goldman". Pourquoi as-tu accepté d’y participer ?
Je crois que j’étais le premier artiste à être sollicité, ça fait déjà environ huit mois de ça. On m’a proposé ça comme un projet dans lequel la jeune génération rendait hommage à Goldman. Au départ, j’étais réticent car je sortais d’une reprise de Goldman quelques mois auparavant. J’ai réfléchi, on m’a proposé de choisir le morceau et on m’a demandé si je voulais le faire seul ou en duo. C’est à ce moment que j’ai choisi Tal. Ca a été un énorme succès et je suis très content de ça. Il faut simplement dire que tout le mérite revient à Goldman. En plus, ce sont les jeunes artistes, ce n’est pas comme si on avait réuni les chanteurs comme Johnny, Obispo… et dans notre génération, on n’est pas 250 à vendre beaucoup d’albums. Je pense qu’aucun autre répertoire ne pourrait toucher autant. Ca reste des beaux textes mais abordables, et ça touche toutes les générations.

Est-ce que tu t’attendais à un tel succès pour ce projet ?
Franchement, je ne savais pas sur quel pied danser. Je me disais que si on pouvait permettre aux jeunes de découvrir ou de redécouvrir ses morceaux, ce serait tant mieux. Sincèrement, je me suis dit que si l’album se vendait à 100.000 exemplaires, ce serait déjà une belle victoire. J’étais donc agréablement surpris de la suite.
« J'ai vécu ce que j'avais à vivre avec les chansons de Goldman »

Mais tu ne seras pas sur le deuxième volet...
On m’a demandé mais là, j’ai trouvé que ça ferait trop. Je n’avais pas envie de reprendre une troisième chanson et je veux laisser la place aux autres. J’ai vécu ce que j’avais à vivre avec les chansons de Goldman. Je dois avancer de mon côté.

Retrouvez le teaser du live "À la poursuite du bonheur - Live à Bercy" :



Parlons de "Robin des Bois", sur lequel tu te concentres en effet particulièrement. Pourquoi as-tu accepté ce rôle ?
C’est pour moi un nouveau challenge. J’aime me remettre en question, me lancer des défis et c’est aussi une façon pour moi de surprendre les gens, de ne pas aller là où on m’attend. J’adore "Robin des Bois" et je pense à toutes les références comme Kevin Costner, Russell Crowe, Bryan Adams… Cela me donnait très envie. Si je n’avais pas fait partie du spectacle, je n’aurais eu de toute façon qu’une hâte, aller le voir. Incarner un personnage, aller dans un autre répertoire, me plaisait aussi et je me suis dit que ça pouvait m’aider à passer un cap dans ma carrière, de prendre un virage musical à l’issue de ça. Aussi, et c’est très important, les chansons me plaisaient énormément.

« Le succès d'un spectacle musical repose tout d'abord sur les chansons »
Qu’est-ce qui t’a justement fait accrocher au niveau des chansons ?
C’est le côté pop et tout le côté british, avec des influences irlandaises. Ca m’a beaucoup plu. J’ai trouvé les morceaux très bons, les textes très bien écrits et franchement, si les chansons n’avaient pas été bonnes, je ne l’aurais pas fait. Je sais pertinemment que le succès d’un spectacle musical repose tout d’abord sur les chansons. Tu peux mettre qui tu veux dans le rôle-titre, sur le long terme, ça ne marchera pas si les chansons ne sont pas bonnes. J’ai adoré les morceaux quand on me les a fait écouter.

Quelle a été ta réaction quand tu as découvert le titre "Le jour qui se rêve" ?
J’ai eu du mal à rentrer dedans à la première écoute. Après trois/quatre écoutes, j’ai su que c’était un tube imparable. C’est vachement entraînant et une fois qu'on connaît, on ne peut s’empêcher de chanter et de danser dessus. Il y a beaucoup de temps différents et c’est pour ça que ce n’est pas évident à la première écoute. Ca commence très doucement et on enchaîne sur douze temps. J’adore la montée en puissance sur le dernier refrain. Il y a une énergie assez incroyable.

Comme tu le dis, c’est un nouveau challenge dans ta carrière. Certains artistes, comme Lââm par exemple, se sont lancés dans des spectacles musicaux et ça s'est soldé par des échecs. Est-ce que tu as eu peur justement que le succès ne soit pas au rendez-vous ?
« La facilité aurait été de surfer sur le succès d’"À la poursuite du bonheur" »
Il est vrai qu’au moment où j’ai pris ma décision, j’ai eu un peu peur car tu te dis que la facilité aurait été de surfer sur le succès d’"À la poursuite du bonheur", de sortir un nouvel album, d’en vendre 50.000 la première semaine et de m’assurer un succès commercial. J’ai montré, notamment avec l’album en anglais, que j’aimais bien relever des défis. J’ai eu une appréhension mais c'est vite passé. Je n’avais pas envie de passer à côté de ce projet. En fait, je vois ça comme un tremplin pour moi. Je pense que ça va m’emmener ailleurs, me permettre de continuer mon évolution, de continuer à mûrir et grandir artistiquement.

Quel regard portes-tu sur les spectacles musicaux qui sont à l’affiche actuellement, notamment "1789" ?
Je le trouve très bien fait, ce spectacle, et j’ai passé un bon moment. Si je pouvais juste faire une remarque, je dirais qu’il y a peut-être un peu trop de discours. En tout cas, je suis content du succès qu’ils ont parce que c’est important que les spectacles musicaux qui nous précèdent fonctionnent. Il n’y a pas de concurrence. C’est bon pour tout le monde si deux, trois spectacles musicaux s’enchaînent avec succès. Chacun a sa place.

« Ces dernières années, c'est "Le Roi Soleil que j'ai préféré" »
Quels sont les spectacles musicaux français qui t’ont le plus enthousiasmé ?
J’en ai vu pas mal tel que "1789" dernièrement et que j’ai vraiment aimé mais plus généralement, "Autant en emporte le vent", "Gladiator", "Le Roi Soleil", "Mozart", "Cléopâtre"… D’ailleurs, je trouve qu’en termes de spectacle, c’était très bien "Cléopâtre". Au niveau des chansons, j’ai trouvé ça moins fort que "Les Dix Commandements", "Notre Dame-de-Paris", "Le Roi Soleil"… mais en lui-même, c’était un beau spectacle. "Le Roi Soleil" est certainement l’un des spectacles musicaux qui avait les meilleures chansons. J’aime un spectacle car j’aime aussi les chansons et c’est pour ça que sur les dernières années, c’est "Le Roi Soleil" que j’ai préféré.

D’ailleurs, on sentait dans la troupe du "Roi Soleil" qu’il y avait quelque chose qui se passait avec le public.
Oui, en effet et avec des chanteurs comme Emmanuel Moire, Christophe Maé et Merwan Rim, ils avaient du talent dans la troupe.

Peux-tu déjà nous donner quelques infos sur ce qu'on va retrouver sur scène dans le spectacle "Robin des Bois" ?
« Je ne crois pas qu’en France nous avons déjà eu des chanteurs qui ont fait ce que nous allons faire sur scène »
Je n’ai pas encore le détail du show car il y a encore des choses en écriture. En tout cas, je peux garantir que physiquement, ce sera très intense. Je ne parle pas des danseurs et des acrobates car dans tous les spectacles, il se passe des choses impressionnantes mais au niveau des chanteurs, je reconnais qu'on est mis à rude épreuve. La formation que je suis en train de suivre est vraiment physique. Je ne crois pas qu’en France nous avons déjà eu des chanteurs qui ont fait ce que nous allons faire sur scène. Je pense donc que ce sera de l’inédit. Il y a plus de quarante danseurs et acrobates, qui sont très talentueux et ce sera important visuellement. Il y aura surtout la touche du metteur en scène Michel Laprise qui vient du Cirque du Soleil, qui a travaillé pour Madonna et qui a une vision moderne et différente de la comédie musicale. Ce ne sera pas ce qu’on a eu l’habitude de voir en France. Il y aura des choses abstraites, des choses différentes de ce qu'on attend dans tel ou tel tableau. Visuellement, ça va être très original et on a une belle troupe de chanteurs. J’y sens une belle énergie.

Retrouvez le clip du titre "Le jour qui se rêve", extrait du spectacle musical "Robin des Bois" :



Est-ce que tu as la pression ?
Je ne la ressens pas encore mais j’ai hâte de rentrer dans la phase répétitions en juillet. Ça va durer trois mois. C’est là qu’on va voir le spectacle se monter, les tableaux avancer… Je n’ai pas de pression car j’ai été préparé suffisamment en amont pour que je sois apte à faire ce qu'on va me demander. J’ai confiance car on travaille avec des gens très talentueux dans leurs domaines respectifs et je suis persuadé que ce sera un show solide. Il y a la troupe qu’il faut, les chansons qu’il faut… et ça se passe très bien au niveau de la billetterie car nous sommes au dessus de la moyenne de ce qui s’est vu ces dernières années. Je suis donc très content par rapport à ça car s’il y avait une pression, c’était à ce niveau-là. Quand on monte un spectacle, on a envie de voir des salles pleines et ça en prend le chemin, j’en suis vraiment ravi.

Dans une interview, la productrice du spectacle, Nicole Coullier nous disait qu’il y aurait pour toi un avant et un après Robin des Bois. Qu’en penses-tu ?
Forcément car tout ce que j’apprends, ne serait-ce qu’au niveau des acrobaties, ce sont des choses qui me resserviront dans mes spectacles futurs. Vocalement, je pense que le fait de chanter tous les soirs, avec des chansons plus à voix, va me permettre de passer encore un cap. Je pense aussi que c’est une étape dans mon évolution et dans ma carrière solo. Je pense que si vraiment ça continue comme ça, avec tout le travail que je fournis, je ne pourrais que surprendre les gens.

« C'est bien beau d'être parrain mais si c'était juste pour faire sa promo, ça ne m'intéressait pas »
Tu as déjà dix ans de carrière et tu t’es récemment retrouvé à soutenir de jeunes talents, en étant parrain de la Star Academy. Que retiens-tu de cette expérience ?
C’était cool pour moi et ça me tenait à cœur de bien le faire. Je voulais être présent car c’est bien beau d’être parrain, mais si c’était juste pour faire sa promo au premier et au dernier prime, ça ne m’intéressait pas. J’ai apprécié d’être au contact des élèves, de leur apporter mon expérience car comme tu le dis, ça fait déjà dix ans que je suis là donc j’ai pu leur donner quelques conseils. Je n’ai pas la prétention d’avoir la science infuse mais en tout cas, si avec ce que j’ai pu leur dire, j’ai pu les aider pour les prochains mois, c’est déjà bien.

Qu’as-tu pensé de la victoire de Laurène ?
C’est le public qui a décidé et pour l’avoir vécu dans ma carrière, je sais à quel point le public est important. C’est lui qui fait et défait les carrières. Ils ont fait leur choix et ça ne veut pas dire que les autres candidats avaient moins de talent. C’est juste un feeling entre le public et l’artiste. Je ne sais pas mais certainement que sur une autre chaîne, dans une autre émission, ça aurait été quelqu’un d’autre qui aurait gagné. En tout cas, Laurène a fait un beau parcours et j’aime beaucoup son timbre de voix. Dans un registre un peu pop/folk, comme Colbie Caillat, je pense qu’elle peut faire de bonnes choses.

« Quand on voit leurs commentaires, je trouve que ces gens seraient incapables de tenir dans notre milieu »
Il n’y a pas très longtemps, tu as taclé un journaliste de Voici.
Oui, j’ai vu un lien sur mon Twitter et j’ai été lire ça. C’est tellement facile que les gens commentent sur Internet, se cachent derrière leur ordi… On ne sait pas ce qu’ils ont fait dans leur vie et ça se permet de juger, de critiquer, de dénigrer… Et quand on voit leurs commentaires, je trouve que ces gens seraient incapables de tenir dans notre milieu. C’est important parfois de leur faire remarquer qu’eux ne pourraient pas encaisser ce que doivent supporter les artistes à longueur d’année. En fait, je trouve dommage de parler par frustration. Je ne parle pas d’un point de vue musical car on peut aimer ou pas ce que je fais et d’ailleurs, si je ne l’acceptais pas, je ne ferais pas ce métier.

Quel était le problème alors ?
Je trouve simplement que l’article était là pour me rabaisser, pour me dénigrer car quand on prend point par point, on se rend compte à quel point c’est mesquin. Si prodiguer l’humilité est un mauvais conseil, je ne sais pas alors où est le ridicule. Je ne sais pas si c’est un mec ou une nana qui a écrit l’article mais en tout cas, je trouve que ce n’est pas correct de faire ça. Quand quelqu’un écrit ça, je trouve qu’il devrait avoir simplement le courage de mettre son nom et de contacter l’artiste. C’est la même chose pour tous les gens qui perdent leur temps à commenter sur Internet. C’est trop facile. On voit plus ceux qui dénigrent que ceux qui aiment et c’est dommage. Sur une vidéo sur YouTube vue à plus d’un million de vues, il peut y avoir 250 commentaires négatifs. C’est une minorité infime mais on entend toujours plus les choses négatives que ceux qui ont aimé en masse. Je pense que certains peuvent se sentir flattés de mettre tel ou tel commentaire, ça peut leur faire du bien mais ça ne changera rien du tout au problème qu’ils peuvent avoir avec tel ou tel artiste.

Penses-tu déjà à la suite de "Robin des Bois" ?
Franchement, pas encore car j’ai vraiment envie de réussir ce projet et de bien le faire. J’ai trop de boulot aujourd’hui pour me pencher sur mon projet perso et être efficace. Quand le show sera rodé, quand on ira en tournée, je pense que je pourrai commencer à composer des musiques, réunir des auteurs et écrire des chansons. J’aurai ce besoin de savoir où j’en suis et de proposer de nouvelles choses.
Pour en savoir plus et retrouver les dates de la tournée, visitez mpokora.com.
Ecoutez et/ou téléchargez la discographie de M. Pokora sur Pure Charts.

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