mercredi 11 janvier 2012 16:00

Merwan Rim en interview

Déjà deux singles à son actif, "Vous" et "Mens-moi", Merwan Rim annonce la sortie d'un premier album en solo après des années de travail aux services de producteurs pour différentes comédies musicales. C'est en toute liberté et sans tabous que le chanteur revient sur les moments forts de sa carrière qui l'ont mené aujourd'hui à être l'un des chanteurs français les plus diffusés à la radio. L'occasion pour lui d'évoquer ses plus belles rencontres, avec Jenifer et Christophe Maé, mais également de donner quelques indices sur cet album très attendu.
Crédits photo : Facebook officiel de Merwan Rim
Lors de notre précédente rencontre il y a maintenant trois ans, tu avais déclaré : « Je n’en retiens que du bon. En fait, j’ai en quelque sorte tout envoyé en l’air pour faire ce métier. J’ai même arrêté la fac en le cachant à ma mère et j’ai commencé à bosser sur différents projets tout en faisant des petits jobs à côté. J’ai vraiment eu envie de faire de la musique sérieusement. ». Au regard de ce que tu vis aujourd'hui et de tes projets de premier album, as-tu atteint les objectifs que tu t'étais fixé à l'époque ? (Jonathan Hamard avec Sarah Merlot)
Merwan Rim : Je suis vraiment arrivé là où j'avais envie d'aller. Vraiment. Je suis passé par différentes étapes qui font que j'en suis là aujourd'hui. Elles m'ont toutes comblé. Quand je fais le calcul de ces dix années qui viennent de passer, en repensant à mes débuts à l'école d'Alice Dona, à mes rôles dans les différentes comédies musicales… J'ai joué devant plus de 6 millions de spectateurs. J'ai fait huit cents représentations. Donc oui, quand je repense à toutes ces années de galère, à tout ce que j'ai caché à mes parents, je me dis que oui. J'ai attendu seulement neuf mois avant de décrocher mon premier rôle pour une comédie musicale. J'aurais pu sortir un album avant. Je ne l'ai pas fait parce que j'en n'avais pas l'envie et je ne me sentais pas prêt à le faire. C'est un truc qui a mûri en moi pendant dix ans. C'est durant les cinq dernières années que je me suis véritablement mis dans l'optique d'écrire mes propres titres. Je l'ai fait un peu à la Laurent Voulzy où tu prends cinq ans pour écrire un album. C'était important pour moi de faire un album seulement s'il était réfléchi, si je prenais le temps de le faire.

Penses-tu que les comédies musicales étaient un passage obligé pour toi afin que tu puisses acquérir comme tu sembles le dire la maturité suffisante pour écrire ton premier album en solo ?
Non, ce n'est pas un passage obligé. J'ai toujours eu envie de faire de la musique. Avant de faire ces spectacles musicaux, j'ai joué dans des groupes de différents styles. Dans le métal par exemple. J'avais envie de sortir quelque chose de tout ça. Mais il y avait une vraie différence entre mes envies et ce dont j'étais capable à l'époque. A savoir aussi si je voulais jouer en solo ou continuer en groupe. Je me posais toutes ces questions au moment où l'on m'offrait la possibilité de jouer dans le spectacle "Les Dix Commandements". J'en rêvais. J'ai donc foncé et délaissé temporairement tous mes autres projets. C'était un grand succès et aussi un voyage à travers le monde. C'était une bouffé d'air frais. Et puis, il y a eu les autres spectacles qui sont arrivés. Je ne me suis pas posé des questions.

Parce qu'il y a des artistes qui vouent leur carrière à des rôles dans des comédies musicales et qui ne souhaitent pas travailler en solo.
Travailler de nouveau pour des projets de comédie musicale, ça ne serait pas pour me déplaire. Je l'ai fait par passion. Notamment pour "Le Roi Soleil". J'ai eu envie de le faire, alors j'ai foncé. Ça a été un raz-de-marée monstrueux avec quatre cent dix représentations en moins de deux ans, plus d'un million et demi de spectateurs et quasiment un million d'albums vendus. Personne n'aurait imaginé un résultat pareil. Si aujourd'hui, je sors cet album, qui sera peut-être l'unique de ma vie et je le vois ainsi, je me suis forcé à le travailler et le mûrir. Je ne veux pas faire mon chanteur de spectacle musical qui sort un album tout de suite après cette expérience.
« Je ne me considère pas comme un chanteur de comédie musicale. »


Mais c'est bien le risque. La plupart des gens te connaissent à travers tes rôles dans les comédies musicales...
... J'aurais pu le faire après "Le Roi Soleil", mais je n'en avais pas envie. Je ne me sentais pas prêt à le faire. Faire des spectacles musicaux a été une bonne expérience mais ta propre personne est mise de côté. Il faut endosser un rôle et interpréter des chansons qui ne sont pas les tiennes. En parallèle, j'ai écrit, composé et arrangé, et j'ai tout laissé mûrir. Après "Mozart", j'ai décidé d'arrêter et de tourner la page des spectacles musicaux pour me consacrer à mon projet personnel.

Tourner la page n'est pas synonyme de regret ?
Ce n'est absolument pas du regret. Je ne renie pas cette période. Je l'ai fait parce que j'en avais envie et non pas par nécessité. Mais aujourd'hui, et après dix ans de spectacle musical, j'ai envie de me tourner vers une carrière en solo. Qui sait, peut-être que dans dix ans mes projets changeront et que je déciderais de retourner vers ce type de représentations, de tenter l'expérience des musiques de films, ou encore de m'investir un peu plus dans une autre de mes passions : la photographie.



« Certaines de mes chansons ont cinq ans. »
Ton premier single "Vous" a plutôt bien marché. On se demande aujourd'hui à quelles sauces nous allons être mangés. Que nous réserves-tu sur ton album ?
Les chansons vont rester dans une veine pop de type anglo-saxon mais avec des textes en français et quelques-uns en anglais. J'ai composé les trois quarts de l'album. Je me suis entouré de très bons musiciens et de très bons auteurs avec qui j'aurais difficilement imaginé travailler. J'ai mis ma timidité de côté et j'ai envoyé des mails avec une certaine crainte d'avoir l'image de chanteur de comédie musicale. D'ailleurs, je ne me considère pas comme un chanteur de comédie musicale, je suis chanteur. Finalement, je pense avoir monté une équipe parfaite dont je suis fier et qui me rend très heureux. Je travaille avec des personnes comme Lionel Florence, Patrice Guerao, une fille comme Sky, mais j'ai également eu la chance de travailler avec Miossec, Darant et Jimmy Hartman, un chanteur anglais. Ce dernier a l'habitude de travailler avec des artistes comme Adele ou encore Jason Mraz. Le contact s'est fait de manière très simple : il m'a proposé trois de ses titres que nous avons adaptés en français.

Je suppose que certains titres sont assez anciens puisque tu as commencé à écrire il y a très longtemps.
Certaines de mes chansons ont cinq ans. "Vous", par exemple, est née sur la tournée du "Roi Soleil". C'est la plus ancienne. Elle est née dans le bar d'un hôtel alors que j'étais entouré d'amis dont Christophe Maé. J'ai ensuite composé une centaine de titres. Le plus difficile a été de faire des choix. Fin d'année 2010, j'ai enregistré six à sept morceaux en studio, dont "Vous", qui a été choisi comme premier single. Cette chanson a été le point de départ de ma carrière solo. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle remporte un tel succès. C'était même un peu effrayant. Le titre a commencé progressivement à monter et le clip est passé en télévision en juillet. C'était impressionnant car je sais très bien qu'il y a peu de ceux des comédies musicales qui percent. On a eu Christophe Maé ou encore Yael Naim et pour les autres ça n'a pas fonctionné.

« Je veux qu'on m'aime ou qu'on me déteste. »
Justement. Tu sais certainement que tu seras comparé à Christophe Maé, d'autant plus que tu sors du même vivier ?
Je sais bien mais je ne suis pas là pour faire l'unanimité. Je veux qu'on m'aime ou qu'on me déteste. Je ne veux pas qu'on soit tiède avec moi.

Parlons un peu de Christophe. Que répondrais-tu à la critique qu'on lui donne qui est celle des chansons à quatre accords ?
Il y en a un paquet comme les siennes ! "Knocking On The Heaven's Door" ou encore un titre de U2 ou un "Stand By Me". Tu peux faire autant d'accords que possible, ils ne seront pas une garantie de succès. A mon avis, si la musique est belle et fonctionne avec le public, c'est gagné. J'ai ma propre opinion sur Christophe. Je l'ai vu faire son album et j'ai beaucoup de respect pour lui. Il s'est battu pour que ses chansons soient imposées et qu'il fasse un opus qui lui ressemble. On se rejoint d'ailleurs dans ce sens. Je me souviens il prenait sa guitare dans la loge du "Roi Soleil" et qu'il nous chantait "On s'attache", qui a l'époque n'avait pas de texte. Je suis très heureux pour lui. Aujourd'hui, le public le suit et il est l'un des rares à faire des concerts de deux heures et demie en se donnant à fond comme il le fait.

Revenons à ton album, tu parles d'une sortie pour bientôt.
Pas encore de date précise. Mais je peux te dire que je suis très fier et très heureux car je réalise que j'ai été le maître à bord. C'était important pour moi sachant que je l'envisage peut-être comme mon unique album. Aujourd'hui, il me tarde que les gens puisse écouter mes chansons et de les jouer sur scène.

Justement à propos de scène, il me semble que tu as fait les premières parties de Jenifer.
J'ai pu faire trois premières parties de Jenifer en 2008. Elle m'avait vu dans une émission sur Direct 8. Je passais avec la bande du "Roi Soleil". La présentatrice m'avait posé des questions sur mes projets personnels. J'ai donc évoqué mes compositions et mon désir de faire une carrière solo. Suite à quoi, on m'a demandé de jouer un morceau sur le plateau. J'ai sorti ma guitare et j'ai chanté un couplet et un refrain de "Vous". C'était la toute première fois que je la chantais en public. Jennifer a vu l'émission et a adoré. C'est Christophe Maé, lors d'un concert des Enfoirés qui m'a dit que Jenifer avait une proposition à me faire, alors que je ne la connaissais pas. Elle m'a proposé les trois dernières dates de sa tournée, dont le dernier Zénith de Paris.


Bientôt un album dans les bacs. Tu envisages de partir en tournée ?
Aujourd'hui, c'est surtout pour ça que je fais ce métier. Un album est une carte de visite, une manière de se présenter et d'inciter les gens à venir nous voir en concert. J'ai envie de jouer essentiellement dans des clubs de 300 à 400 places maximum. Je veux garder une proximité avec mon public et je n'ai pas la prétention de remplir des salles comme le Zénith ou l'Olympia. Mon seul but est de jouer. J'ai terminé le travail en studio et maintenant je veux me donner sur scène, ne plus être recentré sur soi-même comme en studio mais partager avec le public. C'est mon but premier !
Pour en savoir plus sur Merwan Rim, visitez son Facebook officiel.
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Visionnez le premier clip solo de Merwan Rim, "Vous" :

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