Crédits photo : Bestimage
Il est 21 heures hier soir à l'Olympia quand Zazie arrive sur scène. Sans prévenir, les lumières s'éteignent d'un coup et les premières notes de "20 ans" résonnent, la chanteuse et son groupe apparaissant presque comme par magie. L'ambiance est d'emblée électrique. Entourée de quatre musiciens, devant une succession d'écrans-paravents en fond, Zazie, chapeau vissé sur la tête, jean en cuir et t-shirt noir, interprète cet hymne à la jeunesse éternelle de l'esprit en s'amusant avec les mots et les postures. « J'ai 20 ans, jusqu'au bout de la nuit » chante-t-elle dans un sourire sur des arrangements entre rock et électro. C'est une artiste libre, libérée des diktats, qui se présente au public avec un plaisir franc. Pour rester dans cette ferveur, elle enchaîne avec deux titres assez similaires de son dernier album "Essenciel", "Garde la pose" et "Waterloo".

De nouveaux arrangements réussis

« Pour éviter les dépressions, nous les artistes on fait des chansons » lance-t-elle avec malice aux spectateurs, prête à entonner avec élégance et émotion la déclaration d'amour "I Love You All", la scène baignée d'éclairages violets. Une bulle de douceur qui se poursuit avec "Zen", que Zazie amène dès le début de son spectacle. Des femmes se lèvent et se mettent à danser au pied de la scène, la chanteuse les rejoint pour un bel instant de nostalgie et de partage. Un bon choix de setlist, soulignant qu'avec un tel répertoire, il est impossible de résumer l'artiste à cette seule chanson. Et ses anciens tubes, la chanteuse les revisitera tout au long de la soirée avec de nouvelles sonorités très pop anglaise pour ne pas se lasser, respectant - et c'est rare - l'ADN de la chanson d'origine. Le public est totalement ravi, tout le monde se met à chanter ce titre intemporel qui n'a pas pris une ride pour le plus grand bonheur de Zazie, surprise par l'euphorie collective. « C'est un mercredi qui ressemble à un samedi » nous lance-t-elle, heureuse, poursuivant alors sur un chemin plus délicat.

Un public debout, Zazie émue

Malgré le foutraque "Tout", dont on se serait passé, Zazie touche en plein coeur avec "Encore heureux", "Larsen", "L'addition" ou la très grande chanson "Nos âmes sont" qui lui vaudra une standing ovation après une prestation déchirante dans un halo de lumière, durant laquelle a régné un silence quasi religieux. L'un des moments forts de ce concert bouillonnant de bonnes ondes. Debout, les spectateurs ne se rassiront plus (même pendant le plus difficile "Cyclo") et réserverons un accueil triomphal à "Je suis un homme" et l'excellent "J'étais là", avant un final aux tonalités rock et réjouissantes. Survoltés par l'enthousiasme de la foule, Zazie et ses musiciens sautent à pieds joints dans le plaisir pour nous offrir "Des rails", l'énorme "Rue de la Paix", "Toc toc toc" ou "Rodéo". Des frissons envahissent l'artiste quand les spectateurs chantent à l'unisson ses paroles. Une communion qui se confirmera lors du rappel où Axel Bauer débarque par surprise pour interpréter à ses côtés le duo phare "A ma place", aussi inattendu que puissant.

Si le catalogue de Zazie regorge de pépites que l'on aurait aimé entendre, comme "Oui", "Adam et Yves", "Sur toi", "Slow", "Au diable nos adieux", "Pise", ou "Ca fait mal et ça fait rien", l'artiste prouve avec ce concert qu'elle n'a plus rien à prouver. Avec une énergie redoutable, et avant de quitter la scène les larmes aux yeux au son de "J'envoie valser" en piano-voix, elle savoure là pleinement le succès de "Speed" en live pour son dernier Olympia. Un titre hors format, déroutant et risqué mais qui a trouvé son public. « Tu es libre alors, oui libre encore ».

Quand @AxelBauerMusic rejoint @Zazieonline sur la scène de l'Olympia pour chanter "A ma place" ❤️ pic.twitter.com/qgjrTkpHYp

— Pure Charts.fr (@purecharts) December 4, 2019