Ycare en concert au Café de la Danse (à Paris), en novembre 2011. Crédits photo : ABACA
La Cigale, Paris. Une petite salle en apparence, une grosse ambiance en fin de compte ! Le chanteur Ycare s'y arrêtait précisément vendredi dernier, pour un show d'une heure et demie. En ouverture, un trio de trois jeunes musiciens chauffe la salle. Leur nom : Elephant. Les sonorités pop et acoustiques de "Rien", "Lisa" ou encore "I Think I Love You" rappellent certains morceaux de Cocoon. Le groupe a déjà sorti un premier EP intitulé "Rien" début janvier.

Ycare entre en scène à 20h40 précises. Bondissant comme s'il était monté sur ressors, le chanteur débute son show avec le titre "Schizophrène". Première invité de marque : Zula. Chanteuse et danseuse au Crazy Horse, l'artiste se joint à Ycare pour interpréter "Vite fait". Un duo présent sur l'album "Lumière noire". Elle s'inspire ouvertement de Gainsbourg ou Bashung. Lui a des intonations de Bruel, Renaud et parfois Brel. Le chanteur a presque ordonné son concert en thèmes musicaux.

Instants de mélancolie et ambiance rock

« S'il y a des chansons tristes, c'est pour vous faire rendre compte à quel point votre vie est sympathique » soulignait l'artiste juste avant d'interpréter "Confession". Comme pour introduire un nouvel acte, l'ex-finaliste de la "Nouvelle Star" s'immobilise. Gêné de « plomber l'ambiance », Ycare a du mal à trouver ses mots. Sous le coup de l'émotion, il emploie des termes complexes et se reprend plusieurs fois : « j'ai du être grisé par vos applaudissements ». Le chanteur présente Tibz, un jeune artiste doué à l'harmonica. Le duo interprète "Je me fous d'Hélène". Puis Ycare remet sa veste - qu'il avait tombé un peu plus tôt - par respect pour "Mes amis", un morceau inédit. « C'est mon père qui me disait une fois une phrase de Prévert [...] : lorsqu'à ton ami tu ouvres les bras, ton ombre prend la forme de Jésus sur sa croix ». Puis c'est au tour de Florent Mothe, « un ami pour de vrai, un gars à qui on peut tourner le dos » comme le désigne Ycare. Ensemble, ils chantent "Arrête". Un titre énergique pour lequel Ycare a composé les textes, et Florent la musique.

"Canard rose" signe l'avènement d'un nouvel acte dans ce concert. Ycare est survolté. La mélancolie laisse place au rock pur. Avec Joyce Jonathan, il interprète "Botero", inspiré du nom du peintre qui « voyait le monde dans une loupe ». L'artiste de 28 ans démontre ses talents de guitariste, auprès de la jeune interprète de "Sur mes gardes". Petite touche rétro qui en surprend plus d'un : Ycare accueille le fils de Joe Dassin, Julien, pour un duo sur le tube "Siffler sur la colline". Un hommage au chanteur disparu il y a 32 ans. Puis, c'est un morceau twist, très "sixties" qui affole La Cigale. Le public est supris et conquis.

Ycare avait pris soin de faire distribuer des briquets à l'entrée de la salle, en plus d'avoir fait passer le message sur sa page Facebook. Non pas pour mettre le feu au bâtiment, mais pour saluer d'un mouvement du poignet la dernière prestation de l'artiste. Après un bis prolongé, Ycare fait le cadeau à ses fans d'une chanson inédite : "Pourvu que tu viennes". Et comme pour remercier l'artiste en retour, le public chante "Alison" d'une seule voix. Le héros de la soirée revient une dernière fois sur scène, bouche bée. Des feuilles ont été distribuées a chaque spectateur avec une version inédite du morceau. Les invités saluent. Ycare, lui, se promène dans la salle, au milieu des acclamations.