Vitaa
Bonjour Vitaa, Quelles sont les raisons pour lesquelles tu t’impliques dans ce combat contre le cancer auprès de Night For Life ?
Vitaa : C’est déjà un grand plaisir d’y participer. En tant qu’artiste, cela me semble indispensable de s’investir dès que l’on peut auprès d’associations… Le fait de pouvoir chanter pour une cause est vraiment formidable.
Tu es actuellement en pleine promo pour ton album "Celle Que Je Vois". Cela n’a pas été trop difficile de te libérer ?
En fait, j’avais accepté aussitôt et comme tu le dis, je suis en effet en pleine promo et les plannings sont très serrés. Je ne pouvais pas venir avec les autres artistes pour être là dans la journée et je suis donc arrivée tout juste pour le concert. Je viens de Bordeaux, j’ai pris une voiture à Paris et je suis vite montée à Metz. Je suis très contente d’être là et je ne le regrette pas.
On retrouve sur ton album une sublime chanson en hommage à ta grand-mère atteinte de la maladie d’Alzheimer. "La Grande Reine" est probablement l'un de tes meilleurs textes. Est-ce que le fait d’être aussi fortement attachée aux personnes, à la famille et assumer sa sensibilité rend encore plus à l’écoute de la maladie ?
Je me caractérise beaucoup comme une hyper-sensible. Je suis assez paradoxale dans le sens où j’ai à la fois un côté femme forte et un côté très sensible. Certaines causes me touchent particulièrement. La première fois que j’ai chanté pour des enfants malades, j’ai été bouleversée. Je suis aussi très touchée par les causes liées aux femmes, que ce soit les femmes seules, les femmes battues… Il m’arrive de pleurer quand certaines me racontent leurs vécus. A la fois en tant qu’artiste et en tant que femme, je suis probablement plus touchée que d’autres car je suis très sensible. Je l’assume pleinement d’ailleurs.
Quand tu t’investis pour un évènement comme le Night For Life, est-ce que tu t’investis pleinement en tant qu’artiste en cloisonnant bien ta propre personne ou est-ce que de fait les deux sont plus que jamais liés ?
Crains-tu que certains artistes puissent utiliser ce genre d’évènements pour leur propre médiatisation ?
En ce moment, je pense beaucoup à Haïti. Il y a beaucoup de concerts, de primes… qui sont organisés. J’ai personnellement participé à une émission sur France 2 au cours de laquelle 2.7 millions d’Euros environ ont été récolté. C’est énorme mais c’est vrai que l’on voit que beaucoup de choses se greffent autour de ce genre d’évènements. Cela créé donc du travail et je pense en effet que certains en profitent pour rentrer dans le système. Il faut quand même se mettre à la place des artistes. On nous appelle pour défendre des causes, cela nous touche, on a envie d'y apporter sa contribution, on ne peut donc pas refuser. En tout cas, je ne peux pas le faire car cela me semble normal de m’impliquer. On chante avec des personnes que l’on ne connaît pas forcément mais on le fait pour la cause. Tout se passe bien. Pour vraiment répondre à ta question, je pense qu’il ne faut pas se voiler la face. Il y en a probablement qui y trouvent un moyen de briller un moment. C’est dommage mais bon, c’est de toute façon un métier qui passe par l’image et le principal doit rester la cause défendue.
Quel message aimerais-tu adresser à ton public pour cette cause de la lutte contre le cancer ?
Leslie
Bonjour Leslie, Quelles sont les raisons qui t’ont amené à accepter cette invitation du Night For Life ?
Leslie : Je pense que c’est important d’utiliser sa petite notoriété au service de belles causes. C’est pour moi à la fois un devoir de citoyen et un devoir d’artiste. Nous avons la chance de pouvoir nous adresser au public et c’est nécessaire d’utiliser cela pour faire passer des messages. Il faut mettre en avant certaines luttes.
Quelles sont justement les luttes qui te tiennent le plus à cœur ?
C’est très difficile de répondre à cela. Je me rends disponible pour pas mal de causes et j’ai ainsi récemment participé au projet Haïti. Tant que je peux être présente, je le fais, cela me paraît évident.
Tu fais en effet partie du collectif "Un Geste Pour Haïti". Comment as-tu intégré ce projet ?
Penses-tu que le rôle d’un artiste est de s’investir fortement dans ces causes ?
Je pense en effet que c’est le devoir d’un artiste de défendre ces causes. Nous avons une certaine médiatisation, le public nous écoute et ce n’est pas les petites associations qui font financer une pub sur TF1 par exemple. Nous sommes simplement les vecteurs d’un message et nous sommes également les mieux à même de confronter toutes les générations. Pour ma part, j’ai un public assez jeune et il me semble important de s’adresser également à cette partie de la population.
Est-ce que tu penses que la frontière entre la sincérité d’un engagement et l’intérêt médiatique personnel peut être ambiguë ?
Je me permets de faire une parenthèse sur ton actu. Tu as récemment sorti un single au texte très touchant "Tout Sur Mon Père". Comment est arrivée cette envie de te livrer ?
C’est la première fois que je me livre réellement en fait. Je n’avais pas cette envie avant. Quand j’ai écouté la musique, les paroles me sont venues immédiatement. Le fait que j’approche de mes 25 ans, que je me sente plus adulte et que mes vieux démons sont enfin partis y est certainement pour beaucoup. J’ai vraiment envie d’avancer et j’assume le fait que dans mon enfance, dans mon adolescence, j’ai marché avec une jambe en moins. Quand son propre père part alors qu’on est très jeune, cela reste un handicap pour se construire.
L’album est prévu pour quand ?
Il arrive au mois de mai.
Le public t’a découvert avec des titres tels que "Le Bon Choix", "Je Suis et Je Resterai", "On Ne Sait Jamais"… Quel regard portes-tu sur ton parcours ?
J’en suis très contente. Je remercie vraiment les gens qui me soutiennent depuis le début. Il y a très peu de jeunes filles qui ont la chance de percer à l’âge de seize ans. J’ai autour de moi une équipe soudée et cela m’est aussi très important.
Quel regard portes-tu sur Sheryfa Luna, Amel Bent et Jena Lee par exemples qui sont arrivées après toi ?
J’ai suivi un peu de loin leurs parcours. Je suis beaucoup en studio donc je n’ai pas trop le temps pour être franche. De plus, je fais d’autres choses à côté, j’ai participé à un court-métrage… Je peux simplement dire qu’elles ont également un public et elles répondent donc à une certaine demande. Si les jeunes se retrouvent dans ce qu’elles font, c’est une bonne chose.
Tu ne les considères donc pas comme des concurrentes ?
Bien que nous soyons entre guillemets dans le même registre, je ne les vois pas vraiment comme des concurrentes. J’ai le sentiment d’avoir donné une nouvelle orientation à ma musique, notamment avec l’album qui arrive. Je me suis un peu éloigné du RNB pour aller vers la pop urbaine. Chacun a sa place et pour ma part, j’accorde une grande importance aux textes. En fonction des textes justement, des scènes que l’on fait, du public que l’on a, je pense que l’on peut quand même faire des différences.
Quel message aimerais-tu justement adresser à ton public et au public en général sur la cause pour laquelle tu es venue au Night For Life, la lutte contre le cancer ?