Crédits photo : Pochette de l'album "Abbey Road"
Will Smith ne pourra rien y changer : les robots ont déjà envahi notre quotidien. Et bientôt, ce sont eux qui dicteront les codes de l'industrie musicale ! Situé à Paris, le Sony Computer Science Laboratory (CSL) a mis au point une intelligence artificielle capable d'assimiler les ingrédients qui composent une mélodie, notamment la rythmique, pour créer les tubes de demain. L'objectif ? Mélanger créativité et... style. « Le style est ce qui rend un auteur – peintre, écrivain ou compositeur – différent et reconnaissable. Inventer un style est un processus long, qui dure parfois une vie entière. Lorsqu'on observe les parcours d'artistes qui sont arrivés à inventer un nouveau style, on se rend compte qu'ils ont commencé par manipuler celui des autres jusqu'à ce que quelque chose de nouveau et d'intéressant en émerge » explique François Pachet, chercheur et directeur du projet, sur le site officiel de l'UPMC.

Des musiques "de niveau professionnel"

Baptisée "FlowMachines", cette intelligence artificielle (IA) a réussi à créer une "nouvelle" chanson des Beatles. Pour cela, la machine a pu s'appuyer sur une base de données de 13.000 partitions et a fait le tri pour ne retenir qu'un assemblage de notes semblables à la pop des Fab Four. Seules les paroles sont nées du génie humain : c'est le compositeur français Benoît Carré qui a écrit le texte de "Daddy's Car", avant d'arranger le tout ensemble. Le résultat se révèle impressionnant. La guitare, les notes de piano, les choeurs à plusieurs voix, les cloches... Le morceau semble tout droit sorti des années 60 ! « Nous travaillons depuis 2012 sur ce projet, subventionné notamment par le Conseil européen de la recherche. FlowMachines est capable de produire des musiques de niveau professionnel » estime François Pachet, contacté par le Huffington Post. D'ailleurs, un album entièrement composé par l'intelligence artificielle est annoncé pour 2017. Un autre titre s'inspirant du style de Duke Ellington, "Mister Shadow", est déjà en écoute.

Écoutez "Daddy's Car" de FlowMachines :



Selon le chercheur, le temps où la machine remplacera l'homme dans le domaine culturel n'est pas encore venu. « Les machines pourront surement créer, mais ne pourront pas savoir si ce qu'elles ont créé est intéressant, car elles n'ont pas de conscience. Le choix humain sera toujours primordial » assure-t-il. Rassurés ?