Crédits photo : Abaca
Renaud est "Toujours debout". C'est avec ce titre sonnant comme une déclaration d'intention que le chanteur de 63 ans a fait son grand retour cette semaine. Libéré de son addiction à l'alcool, le poète des mots a retrouvé l'usage de la parole et repris goût à l'écriture, sous l'impulsion de Grand Corps Malade. Ses nouvelles chansons, enregistrées à Bruxelles, seront réunies en mars prochain dans ce qu'il annonce comme son « plus bel album depuis Mistral Gagnant ». Des morceaux notamment inspirés par les attentats successifs qui ont frappé la France en 2015 et éveillé un énorme élan de solidarité. « Il est pas né, ou mal barré / Le couillon qui voudra m'enterrer » assure Renaud sur son nouveau single, signé de sa main et composé par son ex-guitariste Michaël Ohayon.

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De l'autotune en cache-misère?

Le message est donc clair : le chanteur est en grande forme. Peut-être un peu trop ? Depuis la mise en ligne de "Toujours debout", de nombreux commentateurs soupçonnent Renaud d'avoir trafiqué sa voix à l'aide d'un logiciel. Il est vrai que la diction de "Mister Renard" est étonnamment claire et fluide sur la chanson, alors que sa fragilité était perceptible sur "Ta batterie", le duo qu'il partage avec Grand Corps Malade sur le dernier album du slameur. Une voix également très différente de celle qu'on a pu entendre le 7 janvier dernier place de la République à Paris, où Renaud s'était rendu pour rendre hommage aux victimes des attentats de "Charlie Hebdo". Il y avait brièvement repris a cappella les titres "Bella ciao" et "Que Marianne est jolie" (Michel Delpech).

"Tout le monde truque"

Cette différente d'interprétation serait donc le fruit d'arrangements techniques opérées en studio sur la voix éraillée du musicien. Une pratique largement répandue dans l'industrie de la musique. « La voix de Renaud est trafiquée. Oui et alors ? Il truque, comme tout le monde truque. Vous savez, les trucages en matière d'enregistrement, ce n'est pas nouveau. Ça existait même avant les ordinateurs. Aujourd'hui, c'est facile de changer une note, même en direct » assure Jean-Pierre Pasqualini, directeur du magazine Platine, au Figaro. Une analyse partagée par le producteur Julien Chirol, interrogé par l'Express : « C'est facile d'intenter un tel procès à Renaud, mais tous les chanteurs ont recours à ces moyens ». Le label de Renaud, Parlophone, assure de son côté qu'il n'y a « pas eu plus d'ajustements sur ce titre que sur celui d'un autre artiste ». Fin de la polémique ?

Écoutez le nouveau single de Renaud :