Les expérimentations commerciales tentées par Radiohead ont bousculé les habitudes de l'industrie musicale et sont symptomatiques d'un bouleversement profond des rapports de force entre maisons de disques, promoteurs de concerts et artistes. C'est indéniable.

Après l'expiration de son contrat avec la major EMI, le groupe anglais Radiohead a décidé de contourner les maisons de disques en proposant son nouvel album, "In Rainbows", au téléchargement sur son site... quasi gratuitement ! Le public pouvant payer la somme qu'il veut. Celui-ci pouvait même décider de ne rien payer en dehors de 45 pence (0,68 euro) de frais fixes.

Selon "Le Monde", s'appuyant sur des études de sites spécialisés ou sur des forums de fans, 1 million à 1,5 million de personnes auraient téléchargé l'album dans la semaine qui a suivi la mise en ligne. Entre 40 % et 60 % des téléchargeurs auraient décidé de ne rien donner. Les autres, pour la plupart de Grande-Bretagne et des Etats-Unis, un peu d'Allemagne et de France, auraient déboursé 5 euros en moyenne. Ce qui donne une somme avoisinant les 5 millions d'euros (frais fixes compris) - chiffre à prendre avec précaution.
«L'opération nous sera favorable», admet Thom Yorke de Radiohead. «Nous ne possédions pas auparavant les droits digitaux de notre musique et nous touchions environ 1 livre (1,4 euro) par album vendu. Là, nous percevons la totalité de la somme».