Crédits photo : Abaca
Alors que la crainte d'une deuxième vague épidémique du coronavirus (Covid-19) suscite l'inquiétude en France, la saison estivale est marquée par l'absence de concerts et festivals sur la quasi-totalité du territoire. A l'exception de quelques événements comme le festival Jazz à l'Hospitalet, qui s'est ouvert hier soir près de Narbonne par un concert de Patrick Bruel. Avec un public restreint et une programmation chamboulée par l'absence d'artistes internationaux, pandémie oblige, le rendez-vous musical se la joue 100% francophone pour sa 17ème édition avec la venue sur scène de Cali, Kimberose, Christophe Maé ou Jean-Baptiste Guegan. Patrick Bruel, lui, double le plaisir avec deux soirs de retrouvailles à la saveur particulière. « Avec mes musiciens, nous sommes comme cinq fauves que l'on vient de libérer de leurs cages » a-t-il lancé au millier de spectateurs attablés devant lui dans l'enceinte de ce domaine viticole, comme le rapporte le Parisien.

"Je tiens à vous remercier en personne"

Sa tournée reportée, Patrick Bruel a maintenu le lien avec son fidèle public durant le confinement par le biais de concerts donnés à domicile et diffusés sur les réseaux sociaux. Avec un franc succès à la clé. « J'ai eu le Covid, comme beaucoup de gens. Je m'en suis sorti beaucoup mieux que certains. Mais j'ai eu la chance de pouvoir communiquer grâce à mes lives sur Instagram. C'était agréable d'appuyer sur un petit bouton et de voir un compteur ou l'on voyait jusqu'à 50.000 personnes se connecter. On a l'impression de jouer devant un stade » a expliqué l'interprète de "Héros", de la gratitude dans la voix : « Heureusement que vous m'envoyiez vos vidéos, parce que sinon c'était proche de la schizophrénie. Il y avait personne dans mon salon et quand j'éteignais, il y avait un moment de solitude intense. Je tiens aujourd'hui à vous remercier en personne » »

"Nous devons montrer l'exemple"

Si ce premier show festif était donné en plein air, les personnes présentes ont été tenues de porter des masques. « Nous sommes extrêmement privilégiés ce soir » a rappelé Patrick Bruel. « Nous sommes l'un des seuls festivals à avoir lieu dans cette sombre et tragique histoire. Cela va être un moment particulier. Déjà c'est très bizarre de vous entendre chanter avec les masques, cela fait vraiment un son bizarre, donc vous allez être condamnés à chanter plus fort » a-t-il ajouté avec une humour avant d'entonner ses tubes les plus célèbres comme "Casser la voix" et de reprendre, pour la symbolique, l'émouvant "J'ai oublié de vivre" de Johnny Hallyday.

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Conscient de sa stature populaire, l'artiste de 61 ans n'a pas manqué de souligner l'importance pour chacun de prendre ses responsabilités dans ce contexte sanitaire. « On doit observer des règles pour que l'on soit tranquille, c'est important. Vous avez le droit de vous lever, mais venir tout près de la scène comme on le fait d'habitude, c'est interdit. Vous avez le droit de sauter en l'air mais évitez de vous sauter dans les bras, cela serait bien. Et si vous êtes trop près des uns et des autres, mettez vos masques. Faites attention » a-t-il martelé, particulièrement sensible à la crise que traverse l'industrie de la musique. Mais résolument optimiste : « Que cela soit le début d'une belle aventure pour tous les festivals. Nous devons montrer l'exemple ». La tournée de Patrick Bruel reprendra son cours à partir du 16 septembre prochain dans les Zénith.