Crédits photo : Abaca
2016 restera dans les annales comme une année noire pour la musique. Alors que Prince est décédé jeudi dernier chez lui, dans son domaine de Paisley Park, Papa Wemba a fait ses adieux sur scène. La star congolaise était en concert samedi à Abidjan, en Côte d'Ivoire, dans le cadre du Festival des musiques urbaines d'Anoumabo (Femua) lorsqu'il a fait un malaise. Arrivé sur scène vers 5h, le "rossignol" s'est effondré au moment d'entamer sa quatrième chanson. Les secours, rapidement dépêchés sur place, l'ont transporté vers l'hôpital le plus proche où il n'a malheureusement pas survécu. « Il voulait mourir sur scène. C'est ce qu'il m'a confié il y a deux semaines au téléphone », témoigne A'Salfo, le leader de Magic System et organisateur du festival. L'émotion est immense dans toute l'Afrique, et de nombreux messages laissés sur les réseaux sociaux ont tenu à saluer la mémoire d'un artiste flamboyant.

Sapé comme jamais

Papa Wemba s'est en effet fait connaître au Zaïre dans les années 70 en étant l'un des premiers instigateurs de la Sape, la Société des ambianceurs et des personnes élégantes. Un mouvement musical et culturel caractérisé par des tenues vestimentaires aux couleurs bariolées, qui s'est depuis largement répandu. Lors des Victoires de la musique en février dernier, Maître Gims avait notamment fait venir 40 sapeurs sur scène pour l'accompagner sur "Sapés comme jamais", un clin d'oeil à son propre père.

Personnalité fantasque et roi de la rumba congolaise, Papa Wemba, né Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba en juin 1949, s'était pris de passion pour la musique grâce à sa mère, une "pleureuse" qu'il accompagnait lors des veillées funèbres. Il laisse derrière lui un catalogue riche et immense, constitué de plus de 50 albums dont le dernier, "Maître d'école (Rumba na Rumba)", était paru en juin 2014. Son dernier clip "Ye Teho", enregistré en duo avec Ophélie Winter, avait été mis en ligne il y a dix jours.

Regardez le clip "Ye Teho" de Papa Wemba et Ophélie Winter :