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Elle est l'une des plus grandes vendeuses de disques de tous les temps. D'après les estimations, Nana Mouskouri aurait écoulé 300 millions de disques depuis ses débuts à la fin des années 50. Et alors que sa carrière dure depuis plus de 50 ans, la chanteuse grecque est toujours active : fin 2011, elle publiait ainsi un album de duos, "Nana & Friends : Rendez-vous", sur lequel elle avait invité Joan Baez, mais aussi Martinho Da Vila, Francis Cabrel, Alain Souchon, Serge Lama, Roch Voisine, Lara Fabian ou encore Dave. Elle partageait également un duo avec Garou sur le titre "Le Ciel est noir".

« Je suis découragée »

Forte de cette expérience et de ses voyages à travers le monde, Nana Mouskouri a clairement gagné le droit de dire ce qu'elle pense. Et à 77 ans, elle confirme qu'elle n'a pas sa langue dans sa poche. Dans une interview au magazine "Platine", elle n'y va pas de main morte quand elle évoque la façon dont elle est traitée par sa maison de disques, Universal Music France. Elle lui reproche en effet un manque de considération et d'intérêt pour son travail.

« Je suis découragée, car ma maison de disques ne s'intéresse plus à ce que je fais. Je ne me plains pas, mais je suis un peu abattue. Cela dure depuis dix ans. On n'a pas fait de promos pour moi, et on me répondait que c'était lié à la crise du disque. Même pour le dernier album, 'Rendez-vous', ils n'ont pas fait de promo », dénonce en effet la chanteuse grecque, perdue dans un marché du disque qui a profondément évolué ces dix dernières années.

« Je ne mérite pas ça ! »

Les ventes de disques se sont effondrées, certes, mais les projets qui séduisent le plus ces derniers temps sont pourtant souvent destinés à un public plus âgé, qui se déplace encore en magasins pour acheter des disques. Et alors que les albums de duos fonctionnent généralement bien, on aurait pu imaginer que "Nana & Friends" soit un projet prioritaire pour Universal. Mais selon la chanteuse, il n'en a rien été et ce manque de soutien de sa maison de disques est le reflet d'une évolution globale de la considération des artistes.

« Avant, nous étions des chanteurs, maintenant nous sommes des produits », regrette ainsi Nana Mouskouri. « Une fois de plus, je ne veux pas me plaindre, mais je ne mérite pas ça », conclut-elle.