Crédits photo : Pochette du Live à Bercy
On le sait, la crise de coronavirus a été une véritable épreuve difficile pour tout le secteur musical. Tandis que les disquaires ont poussé un coup de gueule suite aux trop faibles aides de l'Etat, les concerts et festivals de l'été ont quasiment tous été annulés. Des pertes sèches pour les artistes, les équipes de productions, les salles de concerts, mais aussi pour les constructeurs. C'est le cas de la société Stacco, qui est en charge de la création de nombreux décors pour les plus grands festivals français ou les tournées de Gims ou Indochine. Avec une cinquantaine de commandes pour cet été, finalement toutes annulées, l'entreprise est au plus mal, avec 200 intermittents et la quasi-totalité des employés mis au chômage partiel.

Une araignée "à la benne"

Pour pouvoir se maintenir à flot, Stacco a dû faire plusieurs prêts d'un montant total d'un million d'euros. Mais, à l'heure où l'industrie musicale reprend doucement ses activités, l'entreprise va devoir faire des sacrifices. Au lieu de licencier des employés, Stacco a donc pris la lourde décision de jeter à la poubelle de nombreux décors mythiques stockés dans un entrepôt. Parmi eux ? Une pyramide géante de Jean-Michel Jarre ou encore des décors utilisés par Johnny Hallyday. Cette plateforme va monter à plus dix mètres de haut. C'était une de ses entrées en scène très spécifiques avec beaucoup d'effets autour. Et tout ça va passer à la benne » se désole Raymond Schweitzer, le directeur de Stacco, interrogé par RTL.

Autre décor également concerné, l'araignée métallique géante utilisée par Mylène Farmer lors de sa tournée 1996. Elle y interprétait le morceau "Alice" pour l'un des moments les plus mythiques du concert, immortalisé sur l'album "Live à Bercy" récemment ressorti en CD, DVD et pour la première fois en vinyle. « Je veux vraiment préserver le personnel donc je cherche des économies ailleurs. Ces décors que j'ai stocké pendant des années et des années, ils vont passer à la benne. Il y a des merveilles. Pourquoi je jette tout ça ? Je veux faire des économies. On n'a plus aucun contrat depuis mi-mars. Plus une facturation, plus rien. Aujourd'hui, on devrait faire dix-quinze concerts par jour » poursuit Raymond Schweitzer, même si une scène leur a été commandée pour un petit festival maintenu à Narbonne, fin juillet.

Regardez Mylène Farmer chanter "Alice" :