Crédits photo : Montage Pure Charts / DR
Prêts pour un voyage à travers le cinéma de Martin Scorsese ? La Cinémathèque française consacre à partir d'aujourd'hui une exposition sur l'oeuvre dense et universelle du réalisateur américain. Supervisée par Scorsese lui-même, qui a fait le déplacement à Paris pour l'occasion, cette rétrospective offre un regard méticuleux sur la filmographie du maestro d'origine sicilienne. A travers ses longs-métrages, le virtuose a révélé le talent de Robert De Niro, Leonardo DiCaprio, Harvey Keitel ou Joe Pesci, et croqué la grande pomme avec un appétit vorace. New York, sa ville natale, la cité qui lui a tout donné et à qui il a tout donné en retour, aux rues sales et ruisselantes de sueurs, personnage à part entière de "Taxi Driver" (1976), "Le Loup de Wall Street" (2013), "Gangs of New York" (2001) et "New York, New York" (1977). Autant de films cultes qui ont transcendé les époques et traversé les générations.

"Sans musique, je serais perdu"

Cinéaste exigeant et monteur méticuleux, Martin Scorsese est aussi un mélomane averti, l'homme par qui le rock a envahi le cinéma. Ce n'est pas un hasard si les Rollings Stones ont fait confiance au cinéaste pour capter la quintessence de leur énergie scénique dans le documentaire "Shine A Light" (2008), ni s'il produit avec Mick Jagger la série "Vinyl" sur l'histoire du rock'n'roll. A travers l'oeil de sa caméra, "Marty" n'a cessé de construire une odyssée musicale conviant classique, jazz et blues, baroque et contemporain sur de longs plans aériens, bien souvent au ralenti comme l'entrée de Johnny Boy "Mean Streets" (1973). De l'aveu même du metteur en scène, la musique est une pulsion vitale de son cinéma. « Très souvent, c'est uniquement en entendant la musique choisie pour le film en préparation que je commence à le visualiser. Sans elle, je serais perdu » assure Martin Scorsese.

Une expo et une anthologie musicale

Pour s'en convaincre, un coffret de 4 CDs est désormais disponible dans les bacs : "The Cinema of Martin Scorsese" . Cette première anthologie discographique consacrée au réalisateur new-yorkais s'adresse aussi bien aux cinéphiles qu'aux mélomanes puisqu'elle prend la forme d'une vaste promenade musique à l'échelle d'une vie, qui débute par l'incandescente partition de "Taxi Driver" signée Bernard Herrmann. Des personnages, des dialogues et des images qui prennent vie à travers l'écoute du superbe "This Bitter Earth" de Dinah Washington ("Shutter Island", 2006), de la reprise du "Mépris" du compositeur français Georges Delerue dans "Casino" (1995), du "Coeur volant" de Zaz, interprété pour "Hugo Cabret" (2011),ou de l'interprétation - mythique - de Liza Minelli dans "New York, New York" sur la chanson éponyme. Cerise sur le gâteau ? Sur les quatre disques chronologiques se greffent des extraits d'interview, des relectures, des inédits et des réinterprétations de titres. De quoi frapper l'imaginaire collectif...

Découvrez la bande-annonce du coffret "The Cinema of Martin Scorsese" :

Infos pratiques
Exposition jusqu'au 14 février 2016, à la Cinémathèque française, 51, rue de Bercy, Paris 12e. Du lundi au samedi (sauf les mardis et les 25 décembre et 1er janvier), de 13 h à 19h (jusqu'à 22h le jeudi). Les samedis, dimanches et durant les vacances scolaires, de 10h à 20h. De 6 à 12 euros l'entrée (gratuit pour les abonnés Libre Pass). Renseignements sur le site officiel de la Cinémathèque.