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mercredi 12 août 2015 15:15

Mika, insulté et victime d'homophobie, publie une tribune : "Je me suis senti humilié"

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Mika refuse de se laisser faire. Qualifié de "pédé" sur une affiche de concert taguée en Italie, le chanteur signe une tribune dans le journal italien "Il Corriere della Sera", dans laquelle il revient sur ses blessures d'enfance et tente de secouer les consciences : "Il faut briser le silence".
Crédits photo : Abaca
Alors qu'il parcourt l'Europe pour présenter son nouvel album "No Place in Heaven", Mika a été victime d'un acte homophobe en Italie. Deux affiches annonçant un de ses concerts à Florence ont été taguées par un énorme "FROCIO" ("Pédé") tandis que son visage a été masqué par de la peinture noire. Choqué par cette insulte violente et gratuite, le chanteur britannique a pris la parole sur les réseaux sociaux pour « briser le silence » et lancer un appel à la solidarité. « Je n'ai pas peur de ceux qui me discriminent. Personne ne doit avoir peur d'eux » a-t-il affirmé avec fermeté.

"Je me suis senti comme un petit garçon impuissant"


Ce matin, l'interprète de "Good Guy" signe une longue tribune dans le journal italien "Il Corriere della Sera" où il revient sur l'incident. « Quand j'ai vu ces affiches, je me suis senti triste et humilié. Mon premier réflexe a été de ne rien dire à personne. Ne pas répliquer, ne rien faire. Je suis en tournée, je peux facilement détourner les yeux et continuer de me sentir bien. Mais les fans ont commencé à en parler, j'ai reçu des e-mails d'amis. Et j'ai compris que ma première réaction était celle d'une autre époque, celle d'un petit garçon impuissant » raconte le chanteur.

Une époque où celui-ci était régulièrement victime de discrimination et rentrait à la maison « avec un bleu sur le visage », en raison de ses origines, de la pauvreté de ses parents ou de ses préférences. « 80 pour cent du temps, c'était à cause de ma sexualité. Même avant que je sois conscient d'aimer les garçons », se souvient-il, avec émotion. Face à cette affiche, Mika a vu ses douloureux souvenirs remonter à la surface : « Ma réponse instinctive a été de lécher mes plaies, fermer les yeux et continuer d'avancer. C'est un réflexe automatique, le même que toute personne victime d'intimidation adopte : tout garder pour soi ».

"Je peux bâtir le monde auquel je crois"


Mais le soutien dont il a bénéficié suite à cet acte malveillant a fait comprendre à Mika ses responsabilités. « Je suis dans une position privilégiée. Je suis en tournée, je suis libre et je suis entouré de gens qui sont libres. Je peux bâtir le monde auquel je crois et prôner la tolérance à travers ma musique. C'est un luxe énorme » affirme-t-il. C'est pourquoi le chanteur a décidé de placarder l'affiche insultante sur ses photos de profil Twitter et Instagram.

« Toute ma vie, on m'a appelé comme ça. Pour la première fois, samedi, je me suis dit "Pourquoi ne pas le brandir comme un drapeau au dessus de la tête, face à ceux qui écrivent et pensent de cette façon". J'aurais pu écrire un roman, leur dire d'aller se faire voir, crier sous tous les toits que je ne retournerais jamais à Florence, m'épancher sur l'homophobie, le sexisme et le machisme. Mais avec cette "déclaration visuelle", ce graffiti est devenu un symbole. Je l'ai fait sans être violent ou agressif, sans me perdre dans des sermons. Et c'est agréable de découvrir la puissance d'une image » note Mika, satisfait de l'écho qu'a trouvé son geste.

"Ce mot est encore une plaie"


L'artiste d'origine libanaise espère maintenant que les débats iront au-delà de cette simple image. « Un groupe de personnes a voulu reproduire mon geste : ils ont pris l'insulte, l'ont affiché et ont ajouté le slogan "Il faut briser le silence". Facebook a bloqué leurs profils pendant 30 heures, preuve que ce terme est encore sensible. Ce mot est encore une plaie. Il a une valeur très forte, beaucoup de conséquences négatives et peut faire mal. Nous ne devons pas l'accepter comme un mot normal. Mais nous ne devons plus prétendre qu'il n'existe pas : ce serait encore plus dangereux ».

Avete ragione #RompiamoIlSilenzio

Une photo publiée par MIKA (@mikainstagram) le


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