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Trois ans après "The Boy Who Knew Too Much", Mika a décidé de nous parler d’amour. « L’amour est une drogue, et tu es ma cigarette. Tu es l'origine de l'amour » chante-t-il dans la piste d’ouverture, éponyme, aux arrangements brillants et au pont musical chanté en latin majestueux. Le chanteur britannique d’origine libanaise, furieusement français dans l’âme, est par conséquent auteur de ses 14 nouvelles chansons (17 pour l’édition deluxe en deux volumes), et s’est fait épauler par Doriand pour l’écriture dans la langue de Molière de quatre de ses textes. On connaissait déjà "Elle me dit", carton de l’été 2011, qui côtoie d’ailleurs sa petite sœur anglaise prénommée "Emily", intégrée sur la première rondelle. Mika a aussi franchi la barrière de la langue pour "Karen", "L’amour dans le mauvais temps" et "Un soleil mal luné". « Je ne demande pas la lune, pas la gloire ni la fortune. Juste du soleil dans ma vie » chante Mika dans "Un soleil mal luné", un piano/voix interprété avec beaucoup de mélancolie.
Ce sentiment de mélancolie, on le retrouve sur quelques autres pistes comme "Underwater", avec laquelle l’artiste clame son besoin d‘amour, et "Heroes", où il évoque la mort et l'au-delà. Mika a néanmoins écrit un disque positif et dans l’énergie, à défaut d’être dansant. Car il ne propose pas un bis repetita placent de ses deux premiers efforts. "The Origin of Love" est un disque qu’il faut davantage prendre le temps d’écouter pour en saisir toutes les subtilités. Evidemment, Mika continue d’évoluer dans un registre pop/électro avec des chansons toujours très produites, à l’image de "Overrated", planante, et "Love You When I’m Drunk", sur laquelle la voix est poussée à l’extrême dans les aigus sur une mélodie entêtante.
Mika a trouvé le juste équilibre entre pop, musique électro et dance
Globalement, le tempo est assez lent. L’album "The Origin of Love" contient un certain nombre de titres midtempo. Il n’a pas été conçu pour les dancefloors mais permet à Mika de raconter de jolies petites histoires, ses histoires à lui, exception faite du single "Celebrate", incontestablement le titre le plus calibré pour les radios. "Stardust", produit par les cousins Benassi, sent lui aussi le tube à plein nez ! Toutefois, on ne peut pas dire que Mika ait cherché à tout prix à entrer dans le moule. Sans non plus parler d’une musique expérimentale, l’artiste mélange les claviers aux cordes, accompagnés de sons électros tout à fait étonnants, ayant saupoudré le tout de basses avec parcimonie. Finalement, on ne s'éloigne pas tant de ce que l'artiste a proposé par le passé. Les influences sont multiples et référencées, se succèdent et s’entrecroisent sur chaque piste. Si les années 80 sont biens senties, on est plus surpris à l’écoute de "Step With Me" et "Popular Song", qui voient Mika s’essayer au R&B. Léger néanmoins !
