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« Je suis l'as de trèfle qui pique ton coeur ». Cette phrase culte de la chanson française revient sur le devant de la scène ce samedi soir. En effet, MC Solaar est l'un des invités du nouveau prime de la "Star Academy" et il interprétera son tube emblématique "Caroline" avec Pierre, qui a décroché l'immunité. Mais comment est né ce titre culte de la carrière du rappeur ? Retour à la fin des années 80. Pour le format "Face A" de Purecharts, celui qu'on surnomme Claude MC rappelle que tout a commencé à Villeneuve-Saint-Georges : « J'avais rendez-vous à la tour numéro 3 et en marchant, j'étais en train de jouer avec les mots. Et puis, il y a eu "as", "trèfle", "pique", "coeur"... C'est pas mal ! J'ai dit ça à quelqu'un qui m'a dit "Wow, Cloclo c'est bon !". Je suis allé à Créteil, quinze jour après, et j'ai commencé à écrire. Mais j'étais resté sur mes trucs de couleurs. Donc les couleurs t'amènent au casino, à des sensations bizarres ». Pour lui, "Caroline" est « une chanson vraiment au long cours, mais avec des figures imposées ».

"Je n'étais pas convaincu que ça allait marcher"

De retour avec le single "Pierre-feuille", MC Solaar explique que le texte de la chanson "Caroline" lui a été inspiré par « une dispute entre deux filles à l'école, à l'époque d'Inès de la Fressange » : « C'était pouvoir donner ça à l'une d'entre elles, un truc bien écrit et assez rigolo. C'était une lettre de réconciliation. Je leur avais écrit un poème où chacune d'entre elles avait le mauvais rôle. Elles s'en rappellent encore ». Pourtant, "Caroline" avait de quoi détonner dans le répertoire de l'artiste, rempli à l'époque de titres plus punchy à l'instar de son premier tube "Bouge de là" (1990). Citant des groupes comme A Tribe Called Quest, les Jungle Brothers ou Gang Starr, il dit s'être « glissé » dans un « autre type de rap » : « Comme j'étais un grand fan de rap, je connaissais LL Cool J, Eric B. and Rakim, qui ont fait des chansons assez douces, aussi personnelles ou des histoires d'amour. Pour moi, c'était l'arsenal du rap normal. Je n'étais pas convaincu que ça allait marcher mais convaincu qu'il fallait avoir une sorte d'éclectisme ».

"Il y a des gens qui l'ont apprise à l'école"

Toutefois, MC Solaar trouvera vite satisfaction quand ses amis, autant que LBR, « un des plus grands DJs de l'histoire du rap français », lui ont répondu la même chose : « Top ! ». « Même moi, je l'aimais bien, sinon je serais pas allé la tester et la confronter aux gens. Elle était bien parce que j'étais resté sur mon truc des couleurs et des mouvements » sourit l'artiste, conscient que la chanson "Caroline" a failli ne jamais voir le jour : « Heureusement que je n'ai pas jeté ce papier parce que je l'ai gardé au moins quatre ans avant de l'enregistrer. Imagine, j'aurais jeté ce papier, j'aurais eu une chanson en moins ! ».

Avec "Caroline", l'artiste a voulu mettre « une autre atmosphère » dans son univers. Et il a bien fait ! En effet, cette merveilleuse ballade reste le plus gros succès de la carrière de MC Solaar, puisque le single, exploité en 1992, a grimpé jusqu'à la quatrième place du Top 50 et s'est vendu à 150.000 exemplaires. Et booste encore plus la carrière de son premier album "Qui sème le vent récolte le tempo", écoulé à 400.000 exemplaires grâce aux autres singles "Bouge de là" ou "Victime de la mode". Jusqu'à traverser les époques, elle qui compte plus de 5,7 millions de streams aujourd'hui sur Spotify (et plus de 11,4 millions sur la version live) : « Il y a des gens qui l'ont apprise à l'école sur la poétique. J'étais fier qu'en passant à l'oreille, les gens l'ont aimée ». Il en parle même comme d'une « intemporalité poétique ». Classe !