Crédits photo : Pochette de l'album
A son arrivée sur la scène médiatique en 2011, son univers, son look et ses chansons divisaient l'opinion. 12 ans plus tard, Lana Del Rey peut se targuer d'être l'une des popstars les plus adulées de sa génération. Tout en ne faisant rien comme les autres : concerts donnés au compte-goutte, tout comme ses clips ou les interviews pour défendre chacun de ses albums, profondément anti-commerciaux. Dans un de ses rares entretiens accordés au Hollywood Reporter (titré "Lana Del Rey nous pardonne"), l'interprète de "Summertime Sadness" reconnaît que la perception du public sur sa personne et sa carrière a changé au fil des ans : « Je pense aussi, peut-être à un niveau spirituel, qu'il y avait quelque chose que je devais apprendre en voyant les gens s'opposer si catégoriquement et si ouvertement [à moi]. (...) Il est possible qu'il y ait certaines choses que je n'aurais pas abordées [dans ma musique] si je n'avais pas entendu les mêmes critiques encore et encore. Il y a peut-être une raison plus vaste à cela. J'aurais aimé que cela ne dure pas 10 ans, ça m'aurait aidé. Mais je suis dans une bonne position ».

"J'aurais aimé que mon album devienne aussi viral"

La preuve ? Son dernier album "Did You Know That There's a Tunnel Under Ocean Blvd" a été salué par la critique, elle a reçu le premier MTV VMA de sa carrière il y a quelques jours et le magazine Rolling Stone UK l'a récemment sacré Meilleure autrice-compositrice américaine du 21ème siècle. Toutefois, le disque n'a pas connu le même succès que ses prédécesseurs, dont évidemment l'énorme "Born to Die". Il s'est notamment écoulé à 38.000 exemplaires en France. Il faut dire qu'avec un seul clip ("Candy Necklace", sorti deux mois après l'album), quelques concerts donnés ici et là et peu de promotion, le disque a tout de même reçu un bel accueil, mais moindre que ce qu'espérait Lana Del Rey. Surtout lorsqu'en parallèle, ses anciennes chansons "Summertime Sadness", "Radio" ou "Say Yes To Heaven" (datant de 2014 mais sortie en mai dernier) ont cartonné en streaming.

Cet été, des photos de Lana Del Rey en train de servir des gaufres dans une chaîne de restaurants américaine ont fait le tour de la toile. Ce qui a amusé, et un peu déçu, la chanteuse. « J'aurais aimé que mon album devienne aussi viral... Le lendemain, je me suis réveillée et j'avais genre 10.000 SMS, dont certains des personnes dont je n'avais plus eu de nouvelles depuis 10 ans. "J'ai vu ta photo au Waffle House" (Rires). Je me disais "Est-ce que t'as écouté mon nouvel album ?" » résume-t-elle au Hollywood Reporter. Si le public n'a pas eu la chance de la voir assurer la promotion du disque sur les plateaux télé, c'est que Lana Del Rey n'aime pas ça. L'interprète de "Blue Jeans" dit n'avoir fait que deux télés dans sa carrière, dont une très critiquée en 2012 puisqu'on l'accusait de chanter faux : « Je ne savais pas si cela serait bien reçu. (...) C'est peut-être une chose pour laquelle je vais progresser ».

Lana Del Rey forgives us. Music's introspective queen of melancholy discusses moving on from (and winning over) her longtime detractors, being a mentor to Billie Eilish and Olivia Rodrigo and that viral gig at Waffle House: https://t.co/MYtVs3A7ca pic.twitter.com/ZbPQrjwh89

— The Hollywood Reporter (@THR) September 20, 2023

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Elle dit d'ailleurs avoir beaucoup lu les critiques pour "Did You Know That There's a Tunnel Under Ocean Blvd", contrairement à ses précédents disques. Et reconnaît que le public la comprend mieux aujourd'hui : « Peut-être qu'ils n'étaient pas supposés [me comprendre] avant, quand je pensais que ce serait le cas ». Un changement qu'elle dit devoir au musicien et producteur Jack Antonoff, à l'oeuvre sur tous ses albums depuis le plébiscite critique de "Norman Fucking Rockwell" en 2019 : « Je pense que son style de production a une telle intelligence que cela donne une meilleure chance d'être correctement perçue. (...) Je pense que c'est avec avec ce disque que les choses ont été différentes, tout à coup ».

Mais qu'en est-il du futur pour Lana Del Rey ? Si elle aimerait sortir un album de reprises (« J'ai rassemblé toutes les reprises que j'ai faites pendant 7 ans, (...) c'est un très bon moment pour y penser »), ses prochains projets seront visiblement dans la lignée de ses derniers disques. « Ma musique a pris un énorme tournant depuis "Norman Fucking Rockwell" et elle a emprunté cette voie de manière agressive » détaille celle dont les chansons sont désormais davantage tournées vers le piano, avec des instrumentations sobres : « Je vais continuer à aller là où je pense que je dois aller, mais je pense que ce sera dans une veine "americana" ».