Crédits photo : Capture d'écran YouTube
"Pas essentiel". Ces deux mots teintés de rouge ont illuminé la mythique façade de l'Olympia la semaine dernière, alors que le gouvernement a confirmé, en parallèle, que les lieux culturels (cinémas, musées ou théâtres) ne rouvriraient pas le 15 décembre comme prévu, mais resteront fermés trois semaines supplémentaires, au minimum. Si l'on pouvait voir dans l'affichage de ces deux mots un cri du coeur face au manque de considération pour le secteur culturel, il s'agissait en fait d'un message pour les besoins du tournage du nouveau clip de Grand Corps Malade. Le slameur, dont l'album "Mesdames" connaît un beau succès, a décidé de réagir à la fermeture toujours active des lieux culturels avec sa nouvelle chanson intitulée cyniquement "Pas essentiel". « Ça me trottait dans la tête depuis un moment. Depuis que j'avais entendu que les salles de concerts, les librairies, les théâtres étaient considérés comme "non essentiels"…C'était violent, maladroit. Je voulais parler de toutes ces choses qui peuvent paraître non essentielles et qui finalement nous font vivre » décrit au Parisien le chanteur, qui voit en ce titre « une ode à la liberté ».

Grand Corps Malade soutient le monde de la culture

Avec ce morceau "Pas essentiel" aux sonorités électroniques, Grand Corps Malade ironise sur toutes les petits plaisirs de la vie, devenus "superflus" pour le gouvernement depuis le début du confinement : « Embrasser quelqu'un, pas essentiel, ouvrir un bouquin, pas essentiel, se promener en forêt, pas essentiel, danser en soirée, pas essentiel ». Le clip de "Pas essentiel" permet ainsi à Grand Corps Malade de rendre hommage aux commerçants de tous genres dont les établissements sont en grande difficulté et, pour certains, sont toujours fermés. Disquaires, restaurateurs, libraires, fleuristes ou cordonniers interviennent tour à tour devant la caméra, ironisant sur le fait que leurs commerces ne sont pas essentiels en ces temps de crise sanitaire.

Regardez le clip de Grand Corps Malade, "Pas essentiel" :



En parallèle, on suit la déambulation nocturne d'un homme masqué, dépité de voir des bars ou des salles de spectacles fermés. Son périple l'amène devant l'Olympia, où les mots "Pas essentiel" sont ainsi inscrits en rouge sur la façade, avant de monter sur la scène de la salle, pour essayer de revivre la joie et la liesse d'un concert dans le monde d'avant. « Les gens l'ont vu et ont cru que cela venait de la salle… Mais il paraît que le Bataclan l'a affiché aussi maintenant. Ce serait génial que d'autres le fassent. Pas pour la promo mais pour faire passer le message » analyse le chanteur, qui s'imagine déjà sur scène en train d'interpréter le titre face à un public qui danse « en se souvenant de toutes ces choses pas essentielles dont on a été privé et dont il faut profiter ». Pari réussi !