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Après plus de dix ans d'absence, Gérard Lenorman scellait ses retrouvailles avec ses fans le 8 octobre dernier en publiant son nouvel album "Le goût du bonheur". En 11 chansons « pleines d'espoir et de couleurs », l'inoubliable interprète de "La Ballade des gens heureux" dresse le portrait de notre époque sur des compositions signées Vianney ("Changer", "Regarder s'en aller les choses") et des textes écrits de la main de Bénabar, comme "Le cul entre deux chaises", un titre amusant en forme de « clin d'oeil à notre société » et « surtout aux hommes politiques ». « Les gens souffrent beaucoup du mensonge. Cela fragilise l'intelligence générale des peuples et la bonne foi » atteste d'ailleurs l'artiste de 76 ans dans une interview accordée à L'Union, lui qui ne porte pas vraiment dans son coeur la télévision. « Je suis convaincu que la télévision est une boîte à mensonges. Les chaînes disent toutes les mêmes choses, mais sont parfois en désaccord sur la météo qu'il fera demain » raille-t-il avec humour.

"On leur fait confiance et puis on est déçu !"

Pourtant, Gérard Lenorman connaît bien les chaînes de télé et le monde politique. Fidèle de Michel Drucker dans "Vivement dimanche", l'auteur de "La petite valse" avait pris part, en mars 1981, au meeting politique de Valéry Giscard d'Estaing à Chamalières, dans le Puy-de-Dôme, au cours duquel le président sortant avait annoncé sa candidature aux élections présidentielles - qu'il perdra finalement face à François Mitterand. Deux ans plus tôt, Gérard Lenorman avait amusé petits et grands avec la chanson "Si j'étais président", dans lequel il s'imaginait accéder à la plus haute fonction et nommer « Mickey premier ministre, Tintin à la police, Picsou aux finances, Zorro à la justice et Minnie à la danse ». Mais aujourd'hui, le paysage politique ne donne plus vraiment envie à Gérard Lenorman de rire. « Les politique, c'est eux qui ont le pouvoir. Ils disent beaucoup de conneries. On ne sait pas ce qu'ils font et ce qu'ils sont » regrette l'artiste, qui ne croit plus aux promesses formulées par les ministres et autres membres du gouvernement : « Il y a des gens qui ont une bonne tête, on leur fait confiance et puis on est déçu ! La politique ne devrait pas toujours continuer ».

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Aujourd'hui, Gérard Lenorman préfère donc se concentrer sur l'essentiel : son public. « Je continue d'exercer le métier de mes rêves et on me remercie chaque jour pour mes chansons. Je n'ai pas de raisons de pleurer » reconnaît le chanteur, qui mesure le chemin parcouru depuis ses premières chansons en 1968. « J'ai conscience d'être un bonhomme de rien du tout, mais je suis fier de ma carrière. Je suis respecté par des millions de gens et c'est gratifiant » se félicite-t-il dans un sourire.