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Françoise Hardy sort de son silence. L'artiste de 77 ans publie l'ouvrage "Chansons sur toi et nous" aux éditions des Équateurs, présenté comme « un éloge de la vie » où elle commente ses textes et se confie sur son inspiration et son écriture, tandis que s'invitent des souvenirs avec Etienne Daho, Véronique Sanson, Michel Berger, Serge Gainsbourg et bien évidemment Jacques Dutronc. Dans un long entretien pour Paris Match, Françoise Hardy donne au passage des nouvelles de sa santé, fragilisée par un lymphome puis par un cancer du pharynx, et évoque notamment son lien fort avec Jacques Dutronc dans cette épreuve. « Quand, en 2015, tout le monde a cru que je mourais, on m'a rapporté que ça l'avait bouleversé au point de dire à la personne qui vivait avec lui que j'étais la femme de sa vie. Ça m'a profondément émue » explique la chanteuse, révélant ne pas avoir eu conscience de ce qu'il se passait à l'époque car elle était « pas mal dans le coma ». Aujourd'hui, « c'est pire, bien plus concret ».

"Je n'ai pas peur de mourir"

« Privée de salive depuis trois ans par 45 séances de radiothérapie, j'ai en permanence des détresses respiratoires, des crises d'étouffement et de suffocation, sans parler des hémorragies nasales interminables » confie l'interprète de "Tous les garçons et les filles". Pour autant, Françoise Hardy assure : « Je n'ai pas peur de mourir mais j'ai très très peur de souffrir. D'autant plus que c'est déjà le cas, peur aussi de la souffrance de devoir me séparer des deux êtres que j’aime le plus au monde, Thomas et son père ». Si Line Renaud milite en faveur du droit de mourir dans la dignité, Françoise Hardy est également pour : « Je suis une partisane de l'euthanasie depuis très longtemps. Et je suis scandalisée à chaque fois que des médecins ou de malheureux parents se trouvent dans des situations cauchemardesques à cause de l'inhumanité de l'administration et de la société. Ma mère est morte comme elle l'a voulu, quand elle l'a voulu ».



Françoise Hardy regrette que chacun, face à la maladie, ne puisse pas choisir quand en finir avec la vie : « Quand mon état deviendra encore plus insupportable, je n'aurai, hélas, pas le soulagement de savoir que je peux me faire euthanasier. La France est inhumaine sur ce plan là ». Lucide quant à son état de santé, qui s'est dégradé, l'artiste révèle qu'elle n'est plus en mesure de poursuivre sa carrière. « Grâce aux rayons et à une immunothérapie, je suis devenue sourde d'une oreille et j'ai la tête asséchée - gorge, nez, bouche -, je ne pourrais jamais rechanter » déclare Françoise Hardy, qui s'est fait une raison : « Mais ça ne me tourmente pas. J'ai écrit tellement de bons textes que mon petit filon est sans doute épuisé ».