Crédits photo : Bestimage
Depuis sa sortie il y a deux semaines, le nouvel album de Coeur de Pirate, baptisé "En cas de tempête, ce jardin sera fermé", est majoritairement bien accueilli par la presse qui salue la grande introspection à laquelle s'est livrée la chanteuse. Entré sur la cinquième marche du Top Albums, ce nouveau disque, encore plus personnel que les précédents, n'a pourtant pas suscité une adhésion unanime. En effet, dans sa critique du disque, titrée "Coeur de Pirate se saborde-t-elle ?", une journaliste de l'hebdomadaire L'Express pointe du doigt les trop grandes confidences auxquelles se livre la chanteuse québécoise. Selon elle, ce « "déballage" (...) écrase le reste de l'album qui peut demeurer plaisant ».

"Je suis hors de moi"

Le comble est atteint lorsque la critique évoque le titre "Je veux rentrer", dans lequel la chanteuse évoque le viol conjugal qu'elle a subi. En effet, Béatrice Martin se livre comme jamais sur ce morceau, chantant « Et j'ai voulu crier, m'emporter car je souffre / Quand tu es en moi / Mais le doute se forme, m'emprisonne car je suis censée t'aimer ». A propos du titre, la chanteuse déclarait au micro d'Europe 1 : « Le mouvement #MeToo a fait ressortir chez moi des choses que j'avais vécues. Je ne sais pas si ça a permis de réparer quelque chose. Ce sera toujours brisé en moi. Mais cela permet de me confronter à la personne ».

En évoquant "Je veux rentrer", la critique pense que la chanteuse a succombé à la facilité suite aux déferlements de l'affaire Weinstein et pose même la question : « La vague #Metoo a-t-elle été l'un des détonateurs de cette confidence violente ou une bonne opportunité ? Allez savoir ». Des propos qui sont loin de plaire à la principale intéressée. Sur son compte Instagram, l'interprète de "Combustible" s'en est pris violemment à l'auteure de cette virulente critique : « Honnêtement je suis hors de moi. Une bonne opportunité? Please. Comme si j'avais vu le fait de parler d'une expérience qui m'a détruite comme une façon de faire parler de moi ». Avant de renchérir, blessée : « Comme si j'avais voulu revivre cette chose incessamment en interview comme ailleurs pour le plaisir. Non mais allons. On se demande encore pourquoi aujourd'hui les femmes ont peur de dénoncer ». Bien répondu !

Honnêtement je suis hors de moi. Une bonne opportunité? Please. Comme si j’avais vu le fait de parler d’une expérience qui m’a détruite comme une façon de faire parler de moi. Comme si j’avais voulu revivre cette chose incessamment en interview comme ailleurs pour le plaisir. Non mais allons. On se demande encore pourquoi aujourd’hui les femmes ont peur de dénoncer.

Une publication partagée par Coeur De Pirate (@beatricepirate) le 13 Juin 2018 à 11 :50 PDT