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Charlotte Gainsbourg parcourt actuellement les routes de France pour défendre son dernier album "Rest" paru en novembre. Un cinquième album doux et puissant, fragile et mélancolique, sur lequel l'artiste se livre comme jamais à travers ses propres mots. Car si la patte du producteur électro SebastiAn subliment les mélodies de "Ring-A-Ring O' Roses" ou "Deadly Valentine", c'est l'actrice et chanteuse elle-même qui prend la plume pour se raconter et évoquer avec une sincérité désarmante sa détresse suite à la disparition tragique de sa soeur ("Kate") ou le jour où elle a vu son père Serge sur son lit de mort ("Lying With You"). « Le sentiment d’urgence est arrivé. Le fait d'avoir perdu ma soeur, d'avoir été complètement obsédée par cette tragédie, de vouloir l'affronter, tous mes doutes ont été balayés. C'est devenu nécessaire d’écrire » vient-elle de confier au Parisien à l'occasion d'un concert à la Cigale.

"Mon père nous a laissés dans un flou total"

Pendant longtemps, la figure de Serge Gainsbourg, l'icône, le poète, a été si pesante pour Charlotte Gainsbourg qu'elle s'est murée dans une timidité maladie. Mais aujourd'hui, à 46 ans, l'équilibre qu'elle a trouvé dans sa vie l'a libérée d'un poids. « J'en parle plus facilement qu'avant. J'ai plus confiance en moi. Mais ce sera toujours une obligation. Cela me soulage de parfois savoir que je peux exister sans avoir comme référence mon père. Je me suis empêchée de parler de mes parents toute ma vie, j'ai aujourd'hui un plaisir fou de parler d'eux » assure-t-elle. Y compris quand le quotidien l'interroge sur le sujet épineux de l'héritage, alors que la querelle autour de la succession de Johnny Hallyday fait rage. Pour Charlotte Gainsbourg et sa famille, cette épreuve a été des plus difficiles à vivre. « C'était très douloureux au départ. Les réunions chez le notaire, pour moi comme pour mes frères et mes soeurs, nos parents, c'était franchement horrible. Mon père nous a laissés dans un flou total. C'est ce qu'il voulait : après moi le déluge. Et c'était le cas, on ne savait pas ce qu'il fallait faire » se souvient l'interprète de "Sylvia Says"

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A l'époque, Charlotte Gainsbourg n'avait que 19 ans et son petit frère Lulu était à peine âgé de cinq ans. A la douleur et les démêlés administratifs s'est rajoutée une pression médiatique intense, exactement comme David Hallyday et Laura Smet : « On avait des demandes qui venaient de partout ». Mais finalement, c'est en restant soudée que la famille s'en est sortie. « On s'est débrouillé. C'est revenu aux enfants, on a tout partagé... On gère le droit moral tous les quatre. Il y a une personne qui centralise les demandes. Mon père avait créé une société d'éditions, cela passe par elle, c'est carré. Chacun a fait ce qu'il voulait et on n'a pas eu d'embrouille » explique la chanteuse, qui espère désormais transformer la maison rue de Verneuil, à Paris, en musée : « Je fais tout pour (...) C'est maintenant ou jamais ».