Crédits photo : Pochette des Feux d'artifice
Cinq ans après "L'embellie", écoulé à 300.000 exemplaires grâce aux singles "C'est dit", signé Jean-Jacques Goldman, ou "La fin de la fin du monde", Calogero est enfin de retour. Après une excursion bancale sur le projet Circus, l'artiste français a entièrement composé le dernier disque de Florent Pagny, "Vieillir avec toi", véritable succès commercial. Il n'en a pas oublié pour autant sa carrière solo puisqu'il revient avec douze nouvelles chansons, à la fois sensibles et engagées, sur "Les feux d'artifice". Un opus qui porte bien son nom, soulignant, peu importe le sujet, à la fois la beauté de l'éclat et la désillusion quand l'explosion prend fin.

Réalisé et arrangé par Allan O'Connell, producteur britannique ayant travaillé avec Gossip, Mark Ronson ou les BB Brunes, "Les feux d'artifice" brille grâce à cette énergie débordante de pop anglaise, solaire et forcément rock dans l'esprit. "L'éclipse" en est sans doute le meilleur témoin, avec sa basse, ses guitares, son piano et ses synthés aériens. Sur ce single potentiel fougueux, rappelant l'univers de Keane, Calogero s'interroge sur la seconde vie potentielle d'une histoire amoureuse. Autre surprise, l'essence 80's régressive qui se dégage dès les premières notes de "Elle me manque déjà", élégamment écrit par Dominique A. Percussions et synthés rétro accompagnent cette déclaration pop et charnelle, où peu à peu le désir grimpe dans la voix de Calogero. Si "Conduire en Angleterre" déçoit par trop de légèreté, le chanteur offre un hymne de tolérance engagé avec "J'ai le droit aussi", au texte simpliste mais juste, abordant l'homosexualité et la norme.

Du pur Calogero

Car "Les feux d'artifice" est un album sur lequel Calogero s'engage, posant ici et là son regard sur notre société. Personnellement touché par le drame d'Echirolles, dont il est originaire, il touche la corde sensible sur "Un jour au mauvais endroit", bouillonnant et écorché. Du Calogero à 100%. C'est justement ce retour aux sources qui frappe l'auditeur. "Fidèle", moyennement convaincant, pourrait figurer son très bon premier album "Au milieu des autres", tandis que les ballades se révèlent poignantes. Comme le chanteur sait si bien les faire. Difficile de ne pas se laisser emporter par l'émotion à l'écoute du "Monde moderne", où Calogero touche en plein coeur grâce à son interprétation entre regrets et lucidité. L'alchimie entre le texte ciselé et torturé d'Alex Beaupain et l'univers de Calogero fait des étincelles sur "Avant toi", aérien et nostalgique. L'un des meilleurs titres de l'album, avec le déchirant "Les feux d'artifice", grâce à l'équilibre entre la voix qui s'envole et des guitares électrisantes.