Il y a vingt-trois ans - quelques années après "Dyslexique" et "Adrian", le tube "Body Physical" (Top 19 en 1987) résonnait sur nos ondes et dans les clubs. Un morceau qui propulsera de nouveau la chanteuse Buzy en tête des charts. De nouveau, puis plus rien. Pour le grand public en tous cas. Car l'artiste n'a jamais cessé, avec plus ou moins de succès et de reconnaissance, de monter sur scène, écrire, composer, et enregistrer de nombreux albums. Il y a trois ans, "Borderlove" donne sur les étoiles : un disque d’une classe folle, stylé comme il faut par les complices Alice Botté et Daniel Darc, orfèvres en “j’aime” en tous genres. Buzy devient une icône, on la compare à Patti Smith, Marianne Faithfull. C’est vrai et faux à la fois. Elle est un peu elles, l’innocence en plus. Mais elle est surtout elle même. Plus encore en ce début d'année, avec l'opus "Au bon endroit, au bon moment" - disponible en bacs dès le 22 février prochain.

Avec une douceur , une délicatesse et un naturel inédits, la chanteuse dévoile des musiques racées , entre chiennes et louves, des paroles en suspension, comme tout ce dont on voudrait l’éternité. Un disque luxueux et intime, nickel et charnel pour lequel Calamity Buzy s’est entourée de beaux calibres : Gérard Manset, Rodolphe Burger, Jean Fauque, Yan Péchin (mention spéciale au morceau "Sous X" qui ferait un excellent single). Le seul bémol ? Sa voix, devenue lancinante et lassante sur toute la longueur de la galette.

Buzy commence des études de médecine, puis de lettres. Elle apprend parallèlement les claquettes et enseigne même cette discipline qui lui vaudra d'être engagée pour le rôle de Columbia dans le "Rocky Horror Picture Show". Elle est remarquée par Étienne Roda-Gil et signe son premier contrat d'artiste en 1980. Son premier single, "Dyslexique", se vendra à 500 000 exemplaires, et sera l'un des grands succès de l'année 1981. Sortira ensuite l'album "Insomnies", illustré par une photo de Mondino. Un opus suivi notamment par "Adrian", "I Love You Lulu", signé Serge Gainsbourg, puis par un second tube, six ans plus tard : "Body Physical".

Merci à Mathieu Terence.
Crédit photos : Muriel Despiau.