Crédits photo : Pochette du CD
Elle s'appelait Marie-Claire Girod à l'état civil mais tout le monde la connaissait sous le nom de scène Buzy. Le monde de la chanson française est triste d'apprendre la mort de la chanteuse et figure des années 80, connue notamment pour son tube "Body Physical". Elle est décédée mardi à Paris à l'âge de 66 ans, comme l'indiquent les membres de sa famille à l'AFP. Si les causes exactes de sa disparition ne sont pas précisées, il est indiqué que l'artiste a été emportée des suites d'un combat contre « une maladie ». Son dernier album "Cheval fou", paru en 2019 et sur lequel figuraient deux duos avec Bertrand Belin et Anna Mouglalis, restera donc son ultime oeuvre. Le point final d'une carrière fulgurante puis discrète, toujours très classieuse, qui a débuté en 1980.

"Tout nous semblait permis"

Née à Metz le 14 février 1957, Marie-Claire s'est d'abord prédestinée à devenir médecin avant de changer de cursus pour suivre des études de lettres à Paris. Sa passion, en dehors des heures de cours ? Les claquettes, discipline sur laquelle elle se perfectionne et lui vaut de décrocher son premier rôle sur scène : celui de Columbia dans une adaptation du musical culte "The Rocky Horror Picture Show". Elle est alors remarquée par Étienne Roda-Gil, célèbre parolier connu pour son étroite collaboration avec Julien Clerc mais aussi Claude François, Johnny Hallyday, France Gall ou Vanessa Paradis, qui lui fait signer son premier contrat en 1980. « Nos rêves n'étaient pas définis comme ils le sont aujourd'hui pour les jeunes de vingt ans. Rien alors n'était formaté. Tout était espoir de transgression, tout nous semblait permis. Il suffisait de faire, et d'être différent » décryptera-t-elle a posteriori. S'en suivront neuf albums studios et des hits bien ancrés dans leur époque comme "Dyslexique", "Adrian" et "Body Physical", gros succès de l'année 1987 qui atteindra la 19ème place du Top 50. Buzy travaille à cette époque avec des noms prestigieux comme le photographe Jean-Baptiste Mondino, Serge Gainsbourg, qui l'épaule sur "I Love You Lulu", son ami Daniel Darc, l'auteur Jean Fauque mais aussi Rodolphe Burger, Gérard Manset...




Sa carrière perd de son éclat sur la deuxième moitié des années 80 mais Buzy continue de tracer sa route, avec des disques rock et élégants, qui font dire d'elle qu'elle est « un Bashung au féminin ». En 2011, elle est à l'honneur d'un album tribute au moment où elle se coupe de la musique, évoquant « un milieu compliqué » et des deuils personnels à faire. Puis l'envie d'écrire revient, l'envie de dénoncer une société où tout n’est que « cris, chaos, rétrécissements et renfermement sur soi-même... » : ce sera "Cheval fou", disque « politique et poétique » qui sera donc son testament, au même titre que le livre "Engrenages", récit de sa vie paru en 2004. Tous nos pensées vont à ses proches et à ses fans.