Crédits photo : Pochette de Amor Fati
Le retour de Bertrand Cantat fait des vagues. 14 ans après le meurtre de Marie Trintignant, le chanteur vient de dévoiler "L'Angleterre", le premier extrait de son premier album solo "Amor fati" à paraître le 1er décembre prochain. « Après un rejet total, la musique est redevenue un plaisir en prison. Emotionnellement, j'étais pourtant incapable de lire, d'écouter » explique dans les "Inrockuptibles" l'artiste de 53 ans qui a donc retrouvé le goût d'écrire et de composer : « Il y a eu un moment de bascule où j'ai senti qu'il fallait y aller, se botter le cul. Sinon, on attend parfois toute sa vie. (...) Commencer c'est facile. Mais rendre concrètes des choses très émotionnelles, des flashs, c'est compliqué, c'est refermer le champ des possibles, stopper net un processus (...) J'avais quelques bribes de textes, des bouts de mélodies, une mosaïque ».

"Le mot d'ordre c'était 'liberté'"

Avec son complice Pascal Humbert, avec qui Bertrand Cantat a partagé l'aventure Détroit, et le producteur Bruno Green, l'ex-Noir Désir a hésité à revenir sous son nom après le drame. Mais une fois en studio, il ne s'est mis aucune barrière. « On était totalement libres durant la conception (...) Certains titres n'ont même pas de refrain, le maître mot c'était "liberté" ». Pourquoi avoir choisi le titre "Amor fati" ? (« C'est) un concept utilisé par Nietzsche qui signifie "Aime ton destin, vis avec". Et on doit accepter même ce qu'on n'a pas choisi, "Amor fati" c'est une acceptation, une lucidité qui n'est pas une résignation (...) Ça ne veut pas dire que je vis sans regrets, sans remords. Il m'a fallu tout prendre, assumer les conséquences de mes actes » confie Bertrand Cantat. L'album contiendra entre autres les pistes "Aujourd'hui", "Amie nuit", "Enthracitéor", "J'suis con", "Scuse My French", "Maybe I" ou "J'attendrai".