Crédits photo : Abaca
Trois ans qu'Amel Bent n'était pas partie en tournée. Pourtant, la chanteuse a sorti l'album "Délit mineur" en 2011, moins bien accueilli que les précédents, et a gagné confiance en elle grâce à l'émission "Danse avec les stars". Un constat flagrant dès l'arrivée d'Amel Bent sur la scène de l'Olympia hier soir, pour son "Instinct Tour". Tenue seconde peau, pas vraiment adaptée, et danses tribales pieds nus ont tout de suite donné le ton du renouveau que promet son prochain album "Instinct", reporté à l'année prochaine. Entourée de deux danseuses, ses musiciens, et de quatre voiles suspendus donnant l'impression d'un chapiteau, la chanteuse entame son show dans l'énergie avec trois titres uptempo modernes et inédits, visiblement bien produits... mais que personne ne connaît. Après un premier morceau, surdosé de dubstep, la dance d'"Instinct" résonne, faisant danser la foule, avec ses choeurs accrocheurs, malgré un refrain répétitif et paresseux.

Même son de cloche pour "Lionne", plus rock, au texte pas vraiment inspiré, dédié à ses détracteurs et dans lequel elle se compare à un animal blessé face à des hyènes. On regrette que celle qui s'apprête à publier son cinquième album, avec de telles capacités vocales, en soit encore à chanter ce genre de titres. Le contraste est donc un peu abrupt quand résonne le lumineux "Je me sens bien", qui, bien qu'un peu désuet aujourd'hui, lui va toujours aussi bien, tandis que "Ma chance" prend toute sa dimension sur scène, grâce à l'empreinte vocale irréprochable d'Amel Bent. Après cet instant fédérateur, la chanteuse a la bonne idée de se changer pour entamer une (longue) partie de ballades, dans une robe scintillante. Mais c'est sur ce registre qu'elle excelle, comme en témoignent les frissons que provoquent "Ne te retiens pas tes larmes", repris par le public, ou "Tu n'es plus là".

Découvrez le nouveau clip "Sans toi" d'Amel Bent :



L'inédit "En silence" se révèle touchant, grâce à des couplets accompagnés parfaitement par le piano, même si le refrain ne s'envole pas. Un reproche que l'on peut faire au dernier single "Sans toi", bien supérieur dans sa version originale. Quand les tambours résonnent, Amel Bent revient dans une tenue de cheerleader pour les inédits "Regarde nous", pop et festif, sur lequel elle se donne à fond avec ses danseuses, et "Tout", titre midtempo nostalgique où les aigus et les répétitions font leur effet. Mais le meilleur est à venir avec "Je reste", "Où je vais" et évidemment "Ma philosophie", trois titres incontournables de son répertoire, qui lui valent un public debout et survolté. Au bout d'une heure et dix minutes, le concert se termine déjà, mais Amel revient pour raconter les difficultés actuelles des artistes avant d'entonner l'inédit "Par les temps qui courent", très Charles Aznavour dans sa construction et ses paroles. Elle disparaît émue, souriante, toujours le poing levé, tandis qu'on regrette des retrouvailles express, un show parfois bancal et l'absence de "Nouveau Français", "Délit" ou "A 20 ans"...