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L'un à la musique, l'autre à l'écriture. Depuis 1974 et leur première collaboration sur le titre "J'ai dix ans", Laurent Voulzy et Alain Souchon entretiennent une amitié faite d'admiration mutuelle et d'alchimie. La chanson française leur doit certains des plus grands classiques du patrimoine musical comme "Rockollection", "Allô Maman bobo" ou "La ballade de Jim" - pour ne citer qu'eux. En retraçant la carrière d'Alain Souchon pour l'émission "Un jour un destin", qui sera diffusée le 30 septembre sur France 3, Laurent Delahousse ne pouvait se passer du témoignage de son ami de toujours. Pourtant, lorsque leurs routes ont commencé à se croiser, ce n'était pas tout à fait le coup de foudre amical. Une petite rivalité, instaurée par de la méfiance, s'était installée entre Laurent Voulzy et Alain Souchon, en raison d'un concours de chansons : la Rose d'or d'Antibes, dont les différents prix ont permis de faire éclore de futurs grands talents de la scène francophone comme Michel Polnareff, Serge Lama, Nicole Croisille, Gérard Lenorman ou Jean-Jacques Debout.

"Je le trouvais très marginal dans son attitude"

Lorsqu'il y participe en 1973 avec le titre "L'amour 1830", Alain Souchon remporte le prix de la Presse et gagne son premier contrat avec une maison de disques. De quoi irriter son binôme... « Moi qui rêvais de faire la Rose d'Or et qui étais depuis un an et demi dans une maison de disques, j'apprends que lui il arrive et hop, il le fait. Donc j'étais un peu jaloux » reconnaît Laurent Voulzy dans ce numéro inédit de l'émission "Un jour un destin", comme le rapporte Télé Loisirs. « Je le trouvais simple comme chanteur connu, et très marginal dans son attitude » avait-il confié des années plus tard. Cette histoire n'a pas empêché les deux hommes d'en venir à travailler ensemble. Sur le premier album d'Alain Souchon, en plus de la composition du titre "J'ai dix ans", Laurent Voulzy assurera la direction musicale de sept autres titres. Le point de départ d'une longue lignée de chansons créées à quatre mains, puisque Laurent Voulzy a également travaillé sur les albums "Ultra-moderne solitude" (1988), "Au ras des pâquerettes" (1999) et "La vie Théodore" (2005) de son ami.

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En cinq décennies, une seule brouille viendra fragiliser la solide amitié entre Alain Souchon et Laurent Voulzy. C'était en 1983, lorsque le premier voulait que le compositeur le rejoigne en studio pour se pencher sur son album "On avance". Or, à ce moment-là, Laurent Voulzy travaille sur son propre disque "Bopper en larmes" et doit décliner la proposition : « Il m'a raccroché au nez. C'est la seule fois. Trente secondes après, je le rappelais ! ». Finalement, après s'être expliqués, les deux amis trouveront un terrain d'entente puisque Laurent Voulzy arrangera la musique du titre "Saute en l'air". Alain Souchon, lui, signera sept textes sur "Bopper en larmes". En 1994, lorsqu'Alain Souchon remporte la Victoire de la Chanson de l'année pour "Foule sentimentale", il insiste pour faire monter sur scène son acolyte, lui-même en lice avec "Le Rêve du pêcheur". Ils chanteront le morceau tous les deux : « Quel que soit celui qui gagnait, c'était prévu ainsi. On était deux à remporter le butin ».

Rare et précieuse, leur amitié débouchera également sur la sortie de l'album commun "Alain Souchon & Laurent Voulzy" en novembre 2014. Il s'en écoulera plus de 300.000 exemplaires en un mois. « Chanter ensemble, c'est un plaisir qu'on avait dans le privé. Nos noms sont liés. Donc on peut avoir l'impression qu'on a déjà fait des disques ensemble. Hors, jamais. La seule chanson qu'on a enregistrée ensemble, c'est sur un album de reprises que j'avais fait » confiait alors Laurent Voulzy sur Europe 1, ravi que cette complicité inébranlable soit enfin gravée sur microsillon. A quand leurs retrouvailles ?