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lundi 15 mars 2010 20:00

Alain Bashung : Boris Bergman dévoile l'envers du décor

Par Thierry CADET | Rédacteur
Il y a un an, le 14 mars 2009, disparaissait Alain Bashung. Depuis, de nombreux hommages lui ont été rendus, l'artiste a même reçu à titre posthume, la Victoire de la Musique de la tournée de l'année, il y a quelques semaines. L'occasion pour nous de revenir sur une interview de l'un de ses auteurs, Boris Bergman, parue en avril 2009 dans le magazine "Platine"...
Alain Bashung disparait le 14 mars 2009, des suites d'un cancer des poumons, et la plupart de ses disques sont vendu depuis comme des petits pains ; le rituel qui veut que les français s'intéressent à un artiste après sa mort s'est donc confirmé. L'interprète de "La nuit je mens", qui a réussi depuis trente ans ("Gaby, oh ! Gaby" date de 1980) à trouver la brèche pour hisser sa voix jusqu'aux sommets du rauque français, n'aura cessé de décontenancer jusqu'à ses plus chauds partisans, quitte à les enthousiasmer in fine. Après tout, le propre de l'artiste n'est-il pas de surprendre ?

C'est aussi l'occasion pour nous, un an après sa disparition, de revenir justement sur le parcours de l'artiste, et sur une interview de l'un de ses auteurs, Boris Bergman, donnée au magazine "Platine". Auteur à succès depuis 1968, ce dernier a écrit à Alain Bashung, ses deux premiers tubes "Gaby, oh ! Gaby" et "Vertige de l'amour", en 1980 et 1981.

Alain Bashung était-il un usurpateur ?

«“J'ai crevé l'oreiller, j'ai du rêver trop fort”, ça ça vient de moi. Mais ça me fait bizarre de l'avouer aujourd'hui (sourire). A l'époque, l'album "Roulette Russe" n'a pas marché à sa sortie. Il n'a marché qu'après le succès de "Gaby", qui n'était pas sur l'album à l'origine, et qui y a été rajouté ensuite. Pour Alain, "Gaby" était vraiment le single de la dernière chance. “Je pars au Pays de Galles pour faire "Gaby", et si ça ne marche pas, j'arrêterai de chanter et je recommencerai à faire de la réalisation” a-t-il dit un jour. Après il y a eu "Vertige de l'amour", et c'est là que Bruno Bayon a publié dans "Libé" une demi-page titrée : “Boris Bergman : l'homme auquel Bashung doit 50% de son succès”. Cet article était signé avec Patrick Duval, futur journaliste de "Télérama". Ensuite je n'ai plus eu de nouvelles d'Alain pendant deux ans. A ce moment là, il a même refusé à la maison de disques de sortir en simple "Beaujolais nouveau". Je pense que, pour lui, il était hors de question qu'il ait de nouveau un tube avec moi. Il a très mal vécu le fait de ne pas être reconnu comme un auteur. Il avait ce complexe. Aujourd'hui, on va même jusqu'à lire qu'il a été "un de nos grands poètes". Alors qu'il a été au mieux, co-auteur avec Gainsbourg, avec Fauque... Tout comme Pierre Grillet qui est l'auteur à part entière de "Madame rêve"» déclare Boris Bergman.

Alain Bashung et Boris Bergman, dont les rapports se sont distendus durant plusieurs années, se retrouvent lors d'un festival du clip à Antibes. Les deux hommes décident alors de travailler à nouveau ensemble.
«Il n'a pas évoqué le fait qu'il se soit planté avec Gainsbourg ou Jacquemin. Comme si de rien n'était. Pas plus qu'il n'a parlé de son premier succès sans moi, "SOS Amor", co-signé avec Didier Golemanas en 1984, cependant je sais pourquoi. Il y avait pas mal de citations, de choses que je lui avais données durant nos séance de travail... Par exemple “Toutes les filles qui me turlupinent” est une chute de "Squeezé". Il a aussi récupéré une de nos private-jokes : quand je l'appelais le matin, je lui disais toujours : “Allo, c'est mademoiselle Flo... ah bon, je ne peux pas lui parler ? Non, mademoiselle Flo... dort...”. “Tu m'as conquis j't'adore” est venu de là. Un jour, lors d'un "Nulle part ailleurs" sur Canal+, un animateur a même présenté "SOS Amor" comme l'une de mes chansons... Et Golemanas l'a appelé furieux. Moi je n'ai rien dit, pas fait d'histoires, mais il y avait quand même beaucoup d'emprunts. J'ai rencontré Golemanas ensuite, une fois, à une première de Chamfort. Je lui ai tendu la main et elle est restée en l'air. Il a refusé de ma la serrer».

Le dernier album d'Alain Bashung sur lequel Boris Bergman poser ses mots sera "Novice", un disque paru en 1989, et sur lequel apparait pour la première fois un certain Jean Fauque (auteur de la plupart des derniers succès populaires du chanteur).
«Je suis arrivé au Studio ICP Bruxelles, et Alain avait oublié de me dire qu'il m'avait dit de venir. Comme Fauque était là, Alain était très emmerdé. Après "Novice", je ne l'ai jamais revu. Je l'ai croisé, mais il a fait celui qui ne me voyait pas. J'ai croisé Fauque très souvent aussi, mais il me fuyait, baissait les yeux... ll faut dire que dans "Osez Joséphine", la phrase “A l'arrière des Dauphines” ressemble foutrement à l'“Arrière de la déesse” de "Station-service". C'est le même jeu de mots qui parle de fille de prince, de voiture, et de sodomisation... Quant à "Madame rêve", c'est la suite d'"Elle s'fait rougir toute seule"...».

Pour finir, Boris Bergman conclue : «Je ne lui dois rien, il ne me doit rien, mais nous nous devons beaucoup».

Pour en savoir plus, visitez alainbashung.artistes.universalmusic.fr.

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