mercredi 11 janvier 2012 18:57

Les papys du rap font de la résistance !

Ils ont bien vieilli ! Dr. Dre, Snoop Dogg, P. Diddy, Akhenaton, Joey Starr : ces rappeurs ont tous dépassé la quarantaine... et certains s'approchent même de la cinquantaine ! Pourtant, ils sont toujours là et continuent, pour la plupart, de faire parler d'eux. Ils ont largement influencé le genre dans les années 90, à leur façon, et sont devenus les mentors de jeunes rappeurs.
Crédits photo : DR / Montage Pure Charts
Un rappel historique s'impose, avant de rentrer dans le vif du sujet : le rap a pris racine dans les ghettos noirs américains à la fin des années 70. Sugarhill Gang inscrit un premier tube en 1979 avec "Rapper's Delight". Le genre prend son essor, surtout dans les années 90, au sein de rassemblements de plusieurs artistes. Les premières stars du rap naissent, à l'instar de Run DMC. En France aussi, le rap pointe le bout de son nez au moment du développement des radios libres, mais le rap dit français n'existe pas encore à cette époque. Peu à peu, les paroles et les sonorités des titres perdent leur côté festif, et deviennent un moyen de dénoncer les inégalités sociales et raciales.

Qui sont les papys du rap ? Quels ont été leurs parcours ? Pure Charts revient sur les figures les plus emblématiques du rap international et français.


Dr. Dre, 47 ans


Il popularise le gangsta rap en 1988 avec l'opus "Straight Outta Compton" du groupe N.W.A.. Le disque se fait rapidement connaître mais reste très controversé en raison de paroles violentes, comme sur le titre "Fuck Tha Police". Mais Dr. Dre, après ce premier grand succès, marque surtout les esprits pour avoir produit une nouvelle génération de rappeurs comme Busta Rhymes, JAY-Z et surtout Eminem, avec qui il a ensuite découvert 50 Cent.

En chiffres :
- Fortune estimée à 125 millions de dollars, selon "Forbes"
- "The Chronic", son premier album, vendu à plus de 4 millions d'exemplaires dans le monde
L'anecdote :
Dre a été séduit après avoir écouté la maquette de "Bonnie & Clyde" et de "Murder Murder" d'Eminem, rappeur encore inconnu de Detroit. Au son de sa voix, le producteur pensait au début avoir à faire à un chanteur noir.

Visionnez le clip de Dr. Dre, "The Next Episode" (feat. Snoop Dogg, Kurupt, Nate Dogg) :




Snoop Dogg, 41 ans


Snoop Dogg, avec sa voix nonchalante qui contrastait avec ses confrères de l'époque, est connu pour être le protégé de Dr Dre. Le rappeur sort sous le label de son mentor l'album "Doggystyle", en 1993, lui apportant une notoriété considérable. Ce disque est bel et bien historique puisqu'il est le premier du genre rap à entrer directement n°1 au Billboard, le classement des meilleures ventes de disques aux Etats-Unis. Il permet ainsi de populariser le rap de la West Coast et le genre musical appelé G-Funk.

En chiffres :
- Fortune estimée à 150 millions de dollars , selon "Forbes"
- "Doggystyle", son premier album, vendu à 12 millions d'exemplaires dans le monde
L'anecdote :
Sa mère l'a surnommé "Snoopy" en raison de l'expression de son visage, un pseudonyme qu'il a raccourci ensuite.

Visionnez le clip de Snoop Dogg, "Doggystyle" :




P. Diddy, 43 ans


Le rappeur a d'abord marqué le monde du rap en tant que producteur. Mais c'est en 1997 que Sean J. Combs, de son vrai nom, prend un virage artistique et sort son premier album, baptisé "No Way Out". Un succès : cet album est certifié sept fois disque de platine. Il inclut le célèbre "I'll Be Missing You". Diddy devient le rappeur le mieux payé du monde, en cumulant sa fonction de producteur.

En chiffres :
- Fortune estimée à 475 millions de dollars, selon "Forbes"
- "No Way Out", vendu à 7 millions d'exemplaires aux Etats-Unis
L'anecdote :
Le rappeur a co-écrit le tube "I'll Be Missing You" aux côtés des deux femmes que The Notorious B.I.G. a le plus aimé : Faith Evans et Lil' Kim.

Visionnez le clip "I'll Be Missing You" de P. Diddy :




Akhenaton, 44 ans


Akhenaton est considéré aujourd'hui comme le père des rappeurs français. Très reconnaissables, ses compositions sont inspirées de ses origines napolitaines, de l'islam mais également de l'intérêt qu'il porte à deux villes : Marseille et New-York. C'est avec IAM qu'il débute, un groupe de rap formé en 1989. La bande d'artistes connaît un premier succès avec le titre "Je danse le mia". L'album "L'école du micro d'argent", sorti en 1997, est certifié disque d'or deux jours après sa sortie et se voit récompensé aux Victoires de la musique. Akhenaton s'appuie sur sa notoriété au sein du groupe pour entamer une carrière solo mais reste LA figure emblématique d'IAM.

En chiffres :
- "Métèque et Mat", premier album solo, écoulé à 300 000 exemplaires
L'anecdote :
A la question « quelle épitaphe aimeriez vous sur votre tombe ? », le rappeur a répondu : « A vécu tranquillement » ou « Bien qu'il n'aimait pas perdre, là, il a perdu ! ».

Visionnez le live de "Je danse le mia" d'IAM, enregistré en Egypte :




MC Solaar, 43 ans


MC Solaar est incontestablement l'artiste qui a popularisé le rap en France avec des textes élaborés, s'inspirant d'un vivier français reconnu comme Serge Gainsbourg. Il prépare le terrain de la réussite avec le titre "Bouge de là" en 1990 et obtient un gros succès avec l'album "Qui sème le vent récolte le tempo", sorti en 1992. Ses albums s'exportent, il collabore avec le groupe américain De La Soul, écoule 400 000 albums et devient en quelque mois seulement la référence du rap français, forcément décrié par ses confrères de l'époque. Il se voit accusé de compromission avec le système par d’autres rappeurs. Le temps fera bien les choses, car aujourd'hui bon nombre de jeunes rappeurs le citent dans leurs références ultimes.

Visionnez le clip "Bouge de là" de MC Solaar :


En chiffres :
- "Prose combat" se vend à 100 000 exemplaires dès les dix premiers jours de sa sortie en France. Il devient aussi une des meilleures ventes dans vingt autres pays.
L'anecdote :
Depuis sept ans, les radios et les télévisions ne peuvent plus diffuser "Caroline" ou "Les temps changent". Universal Music s'y oppose, suite à une incroyable bataille judiciaire.



Joey Starr, 45 ans


Avec sa voix grave et enraillée, Joey Starr est le rappeur qui a influencé le rap hardcore français au début des années 90. C'est avec le groupe NTM que le rappeur, surnommé "Joey le Bad Boy", gagne en notoriété avec l'album "Authentik", s'écoulant à plus de 90 000 exemplaires. La formation se produit dans la foulée sur la scène du Zénith de Paris en janvier 1992. Malgré le succès, NTM disparait en 1998 (mais se reforme ponctuellement depuis 2008). Cette reconnaissance musicale permet à Joey Starr de s'adonner à d'autres activités : il monte son propre label baptisé B.O.S.S. à la fin des années 90, fait de la radio sur Skyrock et tente l'expérience cinématographique, comme dans "Polisse" l'année dernière.

En chiffres :
- 75.000 places vendues en quelques heures pour les 5 concerts de NTM à Paris-Bercy en 2008
- 8 films dans lesquels Joey Starr a joué, dont deux où il a endossé son propre rôle
L'anecdote :
Bien que le titre "La fièvre" soit l'un des plus gros tube du groupe NTM, il agace aujourd'hui le rappeur.

Visionnez le clip de NTM, "Authentik" :




Doc Gynéco, 37 ans


En 1989, Doc Gynéco, Stomy Bugsy et Passi forment entre autres le groupe Ministère A.M.E.R. C'est la première grande expérience pour Doc Gynéco dans l'univers de la chanson. Mais c'est avec son premier opus, "Première consultation", que Doc Gynéco gagne en notoriété. Contrairement à ses confrères de l'époque, le rappeur n'utilise pas les boites à rythmes et préfère miser sur de vrais musiciens. L'opus sort en 1996 et devient l'année suivante disque de platine, avec des tubes comme "Viens voir le Docteur" ou "Ma salope à moi" (titre inédit ajouté en 1997).

En chiffres :
- "Première consultation" s'est écoulé à 700.000 exemplaires
- 83.31 euros par jour : la somme qu'il a touché en s'inscrivant au "Pôle emploi" en 2010
L'anecdote :
En février 2010, le rappeur a pointé au chômage après ses déboires professionnels.

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