Dans la longue et prestigieuse lignée des chanteurs belges qui se sont faits une place dans le paysage musical français, voici le Bruxellois Vincent Liben. On l’avait laissé en leader charismatique du groupe de rock Mud Flow, on le retrouve dans un nouvel album solo estampillé chanson française, où sa voix de basse-baryton fait merveille (en bacs le 30 mai prochain). Ce retour à la langue de Molière, après des années à chanter dans celle de Shakespeare, est une véritable renaissance pour l'artiste. A la fois auteur, compositeur et réalisateur de l’album, il a ciselé des chansons envoûtantes et inspirées où cohabitent une mélancolie existentielle et un humour doux-amer. En mélangeant allègrement légèreté et gravité, il trace un chemin personnel qui s'inscrit musicalement dans la plus pure tradition d'artistes comme Yves Simon, Serge Gainsbourg, Leonard Cohen, ou plus récemment Louis-Renan Choisy. Dans cet album, Vincent Liben a su s’entourer de nombreux talents parmi lesquels Dominique Blanc-Francard ou encore la chanteuse Berry pour un duo délicieux sur le premier single pour lequel leurs deux voix se frôlent, s'entrelacent et se marient au sein d'un "Mademoiselle liberté" jubilatoire, qui avec son imparable mélodie pourrait s'imposer sur nos ondes - déjà en rotations sur Europe 1, France Inter, MFM, Autoroutes FM...

Visionnez le teaser acoustique de Vincent Liben et Berry, "Mademoiselle liberté" :


Egalement présente, Axelle Renoir a apporté sa sensibilité sur les arrangements de cordes du touchant et coquin "Wladimir". Dans "Le soleil et la mer", pour Vincent Liben comme pour tant d'autres, l’amour, comme toute chose, est condamné à ne pas durer : « J'espère au moins jusqu'en automne, toi tu crois qu'avant la fin de l'été, nous ne serons plus rien ni personne ». S'il connaît “80 secondes” d'extase dans l'entêtant "Joli mai", "La condition de l’allumette" est plus grave et lucide : « A chaque seconde je m’étonne du mal que peuvent faire les hommes aux autres hommes, c’est la condition de l’allumette qui brûle en moi et qui consume ma tristesse ». Mais qu’il s’indigne ou qu’il parte dans une rêverie sensuelle (le ravissant "Puerto Loco"), sa voix grave et caressante continue de nous hanter bien après la fin du morceau. Pas de rimes faciles et systématiques dans ses textes, mais des nuances d’un couplet à l’autre, et parfois, au détour d’une phrase, un mot plus cru, lourd de sens ou de double sens. En passant du rock pur à la chanson française, Vincent Liben révèle enfin l’auteur poétique et talentueux qu’on le soupçonnait d’être. Et avec élégance...

Mud Flow est un groupe de rock alternatif originaire de Bruxelles en Belgique, formé autour du chanteur-guitariste Vincent Liben. Son style est quelque part entre The Flaming Lips, Sonic Youth, Radiohead, et Interpol. Le groupe est principalement connu en Belgique mais ses deux derniers albums sont sortis également sur le territoire français. Le titre "The Sense Of Me/Chemicals" extrait de l'album "A Life On Standby" a servi de bande son pour la publicité Tetra Pak France. Vincent Liben a sorti son premier album solo, "Tout va disparaitre", en janvier 2009, porté par le single "30 décembre". En 2010, force est de constater que Mud Flow est enterré. « Mud Flow est bel et bien terminé, il ne s'agit donc pas d'une escapade... C'est la vie... » déclare-t-il.

Par ailleurs, Vincent Liben se produira le 12 mai prochain à Paris, sur la scène des Trois Baudets.