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dimanche 26 avril 2020 12:16

Tones and I en interview : ''Personne n'aurait pu prédire le succès de Dance Monkey"

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Elle a déferlé sur le monde avec son tube "Dance Money". Rare dans les médias, la chanteuse australienne Tones and I revient pour Pure Charts sur son début de carrière fulgurant, ce qui a changé dans sa vie et nous en dit plus sur son premier album, à paraître cet été. Interview.
Crédits photo : WEA
Propos recueillis par Yohann Ruelle.

« J'ai vécu dans ma voiture pendant deux ans »
Le monde entier a dansé sur "Dance Monkey" mais personne ne sait vraiment qui tu es. Qui se cache derrière Tones and I, quelle est ton histoire ?
Eh bien je m'appelle Toni Watson et je suis une artiste de rue qui vient d'Australie. J'ai vécu dans ma voiture pendant deux ans. Je jouais de la musique dans la rue, dans des lieux publics, pour qui le voulait bien. J'ai grandi en écoutant des artistes comme Macklemore ou Kanye West. Christina Aguilera, je l'ai toujours adorée ! J'ai beaucoup écouté de pop et du rap, et pas mal de chanteurs venus d'Australie. La musique a toujours été autour de moi. Et le basket. Je jouais beaucoup au basket. C'étaient mes deux choses préférées au monde.

Quand as-tu découvert le pouvoir de ta voix ?
Je ne sais pas trop. Je n'ai jamais pensé que ma voix était particulière, jusqu'à ce que je sorte "Dance Monkey". Tout d'un coup, tout le monde s'est mis à me dire que ma voix était unique et différente ! Je ne m'en étais jamais rendu compte. Même mes amis ont été surpris d'entendre ce genre de propos, ils n'avaient jamais remarqué qu'elle était spéciale auparavant. (Rires)

« J'ai travaillé dur pour que mon rêve se réalise »
Devenir chanteuse a toujours été un rêve ou c'est une sorte d'accident heureux ?
J'ai toujours voulu devenir artiste. C'est la raison pour laquelle je me suis retrouvée à dormir dans ma voiture. Personne ne peut travailler aussi dur et se dire : "Oh, je suis accidentellement une artiste". (Rires) J'ai travaillé d'arrache-pied pour que mes ambitions se réalisent. J'ai travaillé sans relâche sur ma voix, sur ma technique, sur mon écriture et mes performances. J'ai bossé comme une dingue à tous les niveaux ! Donc "accident", ce n'est pas le terme que j'emploierais. Je suis une bourreau de travail.

"Dance Monkey" a connu un succès foudroyant dans le monde entier. Tu as conquis les charts et brisé des records en série avec une seule chanson. Pendant sa création, tu sentais déjà son potentiel ?
J'ai écrit cette chanson pour mes amis, pour qu'on puisse tous danser dessus. Ma seule envie c'était qu'ils aiment la chanson pour qu'on puisse s'amuser en l'écoutant. Je ne pensais pas vraiment qu'elle était spéciale, et jamais je n'aurais imaginé qu'elle deviendrait un tel tube. Personne n'aurait pu prédire sa destinée ! Je suis très reconnaissante pour tout ce qui m'arrive depuis. Ça me touche que les gens apprécient une musique que j'ai écrite de mes propres mains, pendant que j'étais dans une situation peu confortable. C'est assez fou.




Il t'a été facile de t'acclimater à cette exposition médiatique ? J'imagine que ça peut être effrayant.
Tu l'as dit : les gens connaissent la chanson mais ne me connaissent pas moi. (Sourire) Alors pour moi, rien n'a vraiment changé, à part peut-être en Australie où l'on me reconnait dans la rue car le projet Tones and I est désormais très connu. Si je me promène, admettons, en France, personne ne me reconnaîtra... sauf si je me mets à chanter "Dance Monkey" ! C'est très différent selon si je suis dans mon pays ou à l'étranger. Je n'ai pas l'impression d'être sous le feu des projecteurs à l'international, même si mes concerts affichent rapidement complet aux Etats-Unis ou en Europe. Quand je suis sur scène, là je ressens une ferveur assez indescriptible. J'ai d'ailleurs dû reporter la fin de la tournée, à mon grand regret.

Ton quotidien n'a donc pas été chamboulé ?
Si, forcément ! En Australie, je mesure bien que les regards ont changé autour de moi. Je consacre beaucoup de mon temps à promouvoir ma musique à travers le pays, mais heureusement j'arrive à me réserver des petits moments de détente pour relâcher la pression.

« Pour moi j'ai déjà tout gagné »
As-tu peur de rester "la chanteuse de Dance Monkey" dans l'esprit des gens ?
C'est très difficile de répondre à cette question car, si l'on veut jouer au jeu des comparaisons, aucune de mes chansons ne connaîtra le même succès dans les charts que "Dance Monkey". Je serai toujours rattachée à ce tube, j'en ai conscience. Je ne peux pas me baser sur les mêmes critères pour la suite de ma carrière, ce serait même ridicule de croire que j'arriverais à surpasser les exploits accomplis par ce single. Je veux dire, cette chanson est devenue l'une des plus streamées de tous les temps, du même niveau que les tubes d'Ariana Grande ! (Rires) Mais je suis contente : mes concerts attirent les foules, mes nouvelles chansons connaissent un bel accueil, j'ai des fans qui me soutiennent à fond... Pour moi, j'ai déjà tout gagné. La seule personne avec qui je me mets en compétition est moi-même, parce que je veux devenir une meilleure artiste dans tous les domaines possibles.

Le morceau a été un énorme tube ici en France. Tu as des souvenirs liés à notre pays ?
J'ai appris que la France a été le premier endroit au monde où "Dance Monkey" a été certifié single de diamant. Il n'y a que deux pays où c'est arrivé : la France et l'Irlande. Donc un grand merci à vous ! J'ai eu le plaisir de venir chanter aux NRJ Music Awards en novembre dernier et c'était une super expérience, je me suis beaucoup amusée. Je suis super triste que mon concert prévu à Paris [ndlr : le 28 mars] ait été annulé, d'autant que des amis que je n'avais pas vus depuis longtemps devaient être là. En plus, ça devait être la dernière date de la tournée ! Mais ce n'est qu'un rendez-vous manqué. La date sera reprogrammée et je reviendrai, je le promets.

L'été dernier, tu as publié ton premier EP "The Kids Are Coming". On y retrouve "Dance Monkey", "Never Seen The Rain" mais aussi "Johnny Run Away", une chanson très particulière à tes yeux. Quelle histoire cache-t-elle ?
"Johnny Run Away" est mon tout premier morceau, le premier titre que j'ai sorti. Il raconte l'histoire de mon meilleur ami Kurt, du temps où il a fait son coming-out auprès de son père. L'histoire d'un jeune garçon qui a grandi en sachant depuis toujours qu'il était gay mais qui a traversé des moments très difficiles lorsqu'il l'a annoncé à sa famille. Je l'ai écrite à 16 ans. Je te laisse imaginer mon émotion lorsque le titre s'est retrouvé dans les charts australiens ! C'est un texte qui me tient à coeur et qui aura toujours une place spéciale. L'amour est universel, j'en suis très fière. Et c'était important pour moi de me présenter au monde avec une chanson aussi authentique. Quand j'écris une chanson, je ne pense pas en termes d'écriture pop ou comment elle sonnera à la radio. J'ai besoin qu'elle raconte un vécu. Kurt m'a donné sa bénédiction et je suis heureuse de voir qu'il reçoit beaucoup de messages de soutien, même si cela s'est passé il y a des années.



Quelle est la suite de tes projets ?
Je viens de sortir deux chansons intitulées "Bad Child" et "Can't Be Happy All The Time". Je prévois d'en dévoiler deux autres le mois prochain et elles seront toutes incluses sur mon premier album qui arrive bientôt !

« Mon premier album sortira d'ici août »
Tu as une idée de sa date de sortie ?
Ce sera d'ici le mois d'août.

Peut-on s'attendre à des collaborations ?
Oui, ce sera le cas ! Il y en aura plusieurs dont une en particulier que j'ai eu la chance incroyable de faire avec mon artiste préféré de tous les temps. Je suis super excitée. Si tu m'avais dit il y a deux mois que ce serait une possibilité, je n'y aurais pas cru ! J'ai pu rencontrer mon artiste préféré, travaillé en studio avec cette personne et écrire deux chansons. Je suis sur un petit nuage.

Avec la crise sanitaire qui se joue et la période de confinement imposé, penses-tu que la musique a le pouvoir d'aider ?
J'en suis convaincue. Que faisons-nous d'autre à part écouter de la musique, lire des livres et regarder des films ou des séries ces jours-ci ? Moi c'est ce que je fais. (Rires) C'est dans ces moments-là qu'on se rend compte à quel point l'art tient une place essentielle dans notre vie. C'est important de s'en rappeler.

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