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samedi 08 octobre 2022 12:37

Slimane en interview : "Je ne vis pas dans un cocon, j'ai une vie assez normale"

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Quelques semaines après la sortie de son nouvel album solo "Chroniques d'un Cupidon", Slimane se confie en interview sur Purecharts. Le chanteur revient sur l'énorme succès de son disque avec Vitaa, ses chansons intimes, son côté écorché vif ou encore sa petite fille Esmeralda. Interview !
Crédits photo : Capture Pure Charts
Propos recueillis par Julien Gonçalves.

On te sent heureux de revenir en solo avec ce nouvel album "Chroniques d'un Cupidon"...
Oui je suis content, surtout de revenir avec des nouvelles chansons, des nouvelles histoires. C'est vrai que "Versus" ça a été incroyable, on est encore sur scène, ça se passe super bien. Mais ça commençait à me manquer de réécrire des chansons seulement pour moi, de les rechanter et de retrouver aussi, de temps en temps, la scène seul. Même si ça n'enlève rien à ce que je vis avec Vitaa, mais oui ça fait plaisir.

Comment tu te sens maintenant que tu n'es plus avec Vitaa en promo, en studio...
Au début, c'était très bizarre. Les premières promos seul, c'était super chelou. La scène non, car j'avais l'habitude de chanter seul. Mais tout ce truc là de promo, d'interview, j'avais l'impression qu'il me manquait quelque chose. Pour la petite histoire, Vitaa m'a même envoyé un message le premier jour de ma promo en me disant : "J'ai l'impression de laisser mon fils à la première année de maternelle". C'est vrai que ça faisait un peu ça, la déconnexion, mais c'est cool, on se réhabitue vite.

" Le succès de "VersuS", on le vit une fois dans une carrière "
L'album a cartonné, on vous a vu vraiment partout. Tu as eu peur, à un moment, d'être enfermé dans l'entité "Vitaa-Slimane" ?
En fait, les doutes, c'était plutôt pour les gens qui allaient écouter, parce que moi j'ai toujours continué d'être en studio, j'ai jamais arrêté. L'album j'ai commencé à travailler dessus il y a plus de deux ans déjà. Je n'ai pas eu le temps d'imprimer en moi ou sur ma voix le "VersuS", mais par contre je me suis posé la question pour les gens car ça fait trois ans qu'ils en mangent beaucoup. (Rires) Peut-être qu'ils vont écouter une chanson à la radio et se dire dans leur tête : "Bon elle arrive quand Vitaa sur la chanson ?". Mais avec les retours que j'ai sur l'album, les doutes se sont vite envolés donc c'est cool.

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Tu étais prêt à vivre un tel succès ?
Non ! On ne fait pas un projet en se disant "J'espère que ça va pas marcher", mais on ne peut pas imaginer ce qu'on a vécu sur "VersuS". On le vit une fois dans une carrière, c'est une bénédiction. Et encore, je ne pense pas que tout le monde puisse le vivre. Tu ne t'attends jamais à ça et quand ça arrive, c'est complètement dingue. Ça restera une des plus belles époques, je pense, de ma carrière.

L'expérience "VersuS" a eu un impact sur ce nouvel album ?
Oui, je pense totalement que que ça a eu un impact. Déjà, je faisais mes chansons pendant qu'on était en tournée. On a tellement fait de chansons aussi avec Vitaa, donc je le dis toujours, il y aura toujours un peu de Vitaa dans ce que je fais, et inversement. On s'est beaucoup apporté, beaucoup aidé. Et puis, à force de chanter et composer avec quelqu'un d'autre, tu t'imprègnes de certaines choses, donc oui ça a joué sur cet album, c'est sûr.

" Il y avait un peu plus de pudeur sur "VersuS" "
A l'écoute des chansons de l'album, où tu dédies des chansons à ta maman, à ta soeur ou à ta fille, j'ai ressenti comme une envie de revenir à l'essentiel...
"Versus" a été une conversation entre Vitaa et moi, et là, d'un seul coup, je retrouvais juste la chanson et moi. Forcément, j'avais envie de retrouver ce don de soi. Peut-être qu'il y avait un peu plus de pudeur sur "VersuS", parce que c'est comme quand tu parles à quelqu'un, tu vas lui dire des choses, mais, enfin pour moi, tu peux potentiellement garder un peu de pudeur. Alors que quand tu te parles à toi-même, tu es un peu plus cash, tu y vas un peu plus. Et aussi le thème de l'amour. L'amour, c'est forcément quelque chose d'un peu personnel, comment on vit l'amour dans tous les sens du terme, comment on dit "je t'aime" à sa fille, à sa soeur, comment on vit une rupture qui fait mal, donc forcément les thèmes ont aidé à tendre vers ça.

Une rupture a donné naissance à cet album ?
En fait, ce sont les chansons qui ont donné naissance à cet album mais c'est la rupture qui a donné naissance à beaucoup de chansons. (Rires) Ce n'était pas voulu au départ de faire un album qui allait ne parler que d'amour et que j'allais appeler "Chroniques d'un Cupidon", pas du tout. J'ai commencé à faire des chansons et à un moment donné, je me suis rendu compte que ça parlait beaucoup d'amour. Je me suis beaucoup livré, et quand il y en a eu 5, 6, 7, 8, je me suis dit que peut-être c'était ça le thème de cet album et qu'il fallait le pousser. Les chansons qui sont arrivées plus tard ont fini de construire cet idée de Cupidon et de l'album d'un amoureux.




C'est facile de se livrer autant, sur des sujets aussi intimes ?
Facile, je sais pas mais en tout cas, c'est un besoin. Vraiment, moi j'ai guéri avec certaines de ces chansons-là. Et chanter des chansons aussi sincères sans être vrai quand tu les chantes, c'est compliqué. Et moi je viens des bars, je chantais devant 10 personnes donc que je chante à une release party devant 30 personnes ou à Bercy, je le fais de la même manière. C'est la chance qu'on peut avoir quand on est auteur-compositeur : mes chansons me touchent profondément, je ne joue pas de jeu quand je les chante. C'est peut-être plus facile pour moi d'être à fond quand je les chante.

" Avoir gardé une vie normale m'aide à écrire des chansons "
D'où te vient ce côté écorché vif ? Parce qu'on pourrait se dire que tu as tout...
Je pense qu'un écorché, il l'est toute sa vie. On ne peut mettre que des pansements mais la cicatrice reste. Je m'autorise aussi à vivre normalement, je ne vis pas dans un cocon, j'ai gardé les mêmes amis, je sors dans les mêmes endroits. J'ai une vie assez normale donc forcément remplie de désillusions, d'amour, de joies. Je pense que d'avoir gardé un chemin de vie, j'espère, le plus normal possible, ça m'aide à écrire des chansons. Je chante parce que j'ai besoin de chanter des sentiments, des histoires, et c'est vrai que si à un moment donné je ne vis plus, je ne sais pas trop comment je ferais pour écrire et chanter des chansons.

Est-ce que le succès répare ?
Non, je ne pense pas que ça répare. Pour moi, tu sais, c'est comme... J'étais vraiment très obèse avant, après j'ai maigri mais je me voyais toujours gros. Quand on parle de cicatrice et tout ça, c'est la même chose. Ce n'est pas parce qu'une partie de ta vie va mieux, que ce qui t'a touché ne te touche plus ou que ce qui t'a fait mal ne te fait plus mal. On ne peut pas guérir une chose avec quelque chose d'autre. Ce n'est pas parce que j'ai la chance d'avoir un public qui aujourd'hui m'aime bien que ça répare le côté de mon coeur qu'on a un jour piétiné. En plus, je trouverais ça malsain de tout mettre sur le succès, c'est peut-être pour ça je le vis plutôt bien.

Parlons de la chanson "Des milliers de je t'aime", le nouveau single et qui est ma préférée de l'album...
Ah ça tombe bien, moi aussi !




Comment on écrit une chanson aussi intime, comment on trouve les bons mots ?
C'est difficile parce qu'on a envie que ça reste chez les gens et moi je voulais que ça reste dans ma vie privée, que ma fille puisse l'écouter plus tard et qu'elle dise pas : "Mon père faisait de la musique de merde". Je voulais que cette chanson soit intemporelle. D'ailleurs, il n'y a pas trop de sons électroniques parce que justement je voulais que ça puisse rester dans le temps. Oui c'est difficile parce qu'on a toujours envie de faire mieux, on se demande si c'est assez. J'ai dit "des milliers" mais à un moment je me suis dit : "Pourquoi tu dis pas des millions ?" Bon, après tu t'arrêtes plus... (Rires) Mais forcément, quand ça parle d'un sujet aussi important, tu as envie de faire les choses bien donc ça prend un peu plus de temps.

La chanson est née dans une période compliquée...
J'ai commencé à l'écrire quand elle n'était pas encore née, mais je l'ai finie dans la période où j'étais à l'hôpital avec elle. Et non au contraire, moi, encore une fois, la musique ça m'aide. Là, je vivais quelque chose avec elle d'un peu difficile, et ça m'a aidé de lui dire je t'aime, de lui dire que je serais toujours là. Moi la musique, ça me rassure.

La chanter en live, c'est délicat j'imagine ?
Je lutte parfois, parce qu'en plus maintenant qu'elle grandit, j'ai de plus en plus de souvenirs avec elle, donc elle est là, tout le temps, quand je la chante. J'essaie de ne pas dévier du côté obscur, de ne pas pleurer, parce que ça dessert les chansons quand même. Mais je ne pense qu'à elle quand je chante cette chanson.
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