De passage au Festival des Nuits de Champagne il y a quelques semaines, Rover poursuit actuellement une tournée qui l'amènera encore pendant quelques semaines à fouler les scènes de Limoges, Perpignan, Laval, Cenon, Colmar, Soissons, Lens et Paris, où il jouera au Trianon le 27 février 2013. L'occasion pour lui de présenter en live un premier album abouti mais perfectible, qu'il a confectionné avec ses propres mains, à domicile. Doué, le jeune artiste, sous ses allures de géant so British, en extrait un nouveau titre, plusieurs mois après avoir proposé "Aqualast" aux radios. A l'occasion de la sortie le mois dernier d'une réédition incluant quelques pistes bonus, Rover propose "Lou" comme nouveau single. Il a fait appel aux talents de Julien Carot, réalisateur qui a déjà travaillé pour des grandes marques comme Cartier et Lancome, pour lui offrir un clip sobre et épuré. Dans une pièce totalement hermétique et blanche, Rover, presque statique dans son costume noir, chante la guitare à la main pendant que le monde s'écroule autour de lui.

Rover, « la force tranquille », séduira encore de nouveaux auditeurs avec ce morceau, sans doute l'un des plus radiophoniques de son disque éponyme. Au Figaro, à qui il vient d'accorder une interview, il explique que son premier essai a été réalisé avec « le moins de compromis possible », quitte à ce qu'« il ne rencontre pas son public » : « Il aura peut-être une vie de quelques heures, mais au moins, j'aurais été intègre et sincère avec, mais pas dans la séduction. Il y a toujours un pourcentage de séduction. On veut plaire. Il y un égo qui existe, une volonté d'être dans la lumière aussi » a-t-il confié pour expliquer sa démarche artistique.

Inspiré par ses longues marches dans la capitale allemande, Rover n'aurait sans doute jamais produit son disque sous cette forme, chanté dans la langue de Shakespeare, s'il n'avait pas été balloté par ses parents entre Beyrouth et New York durant son enfance. Ces périples ont inspiré le son de Rover, porté par une voix singulière qui fait la différence.

Les néophytes n'auront pas de meilleure occasion de découvrir l'univers de Rover qu'en live. Sur les routes depuis plusieurs mois, il perfectionne son art : « J'essaie de garder la même émotion qui m'a animé au moment d'écrire le titre. Malgré cela, la chanson change. Elle grandit, comme un vin qui mûrit. C'est quasi impossible pour moi d'interpréter la même chanson pendant un an de la même façon. J'aime les surprises. J'aime me tromper aussi, comprendre pourquoi une version marche moins bien » a-t-il confié à nos confrères du Figaro.