Baptisé d'après la ville portuaire qui vit grandir Geoff Barrow, Portishead n'a certes pas inventé le trip-hop (laissons cela à leurs inspirateurs et amis de Massive Attack), mais le groupe est pour beaucoup dans la popularisation du genre, spécialement aux Etats-Unis. Avant de rencontrer son acolyte Beth Gibbons, Barrow s'immisce peu à peu dans la scène bristolienne, en travaillant notamment avec Tricky et écrivant des chansons pour Neneh Cherry avant d'acquérir une belle réputation de producteur remixeur avec Primal Scream, Paul Weller, Gabrielle ou Depeche Mode. Il découvre Beth, qui chantait alors dans les pubs locaux avec qui il commence à travailler. Leur collaboration finit par attirer l'attention, et Portishead sort son premier opus, "Dummy", en 1994, le guitariste de jazz Adrian Utley (qui jouait alors avec Big John Patton et The Jazz Messengers) complétant le duo. Teintant les rythmes trip-hop de sonorités jazz et acid house évoquant une ambiance de cabaret pop, Portishead est alors à même de plaire aux fans de musiques électroniques comme aux férus de rock alternatif. L'album reçoit un accueil plus que chaleureux de la part des critiques anglais, mais passe inaperçu au-delà, Beth et Geoff évitant la presse comme la peste. Ne pouvant compter sur la promotion pour se faire connaître, Portishead développe une stratégie basée sur leurs vidéos aux ambiances atmosphériques qui ne manquent pas d'interpeller le public, y compris à l'étranger. L'opus est sacré album de l'année en Grande-Bretagne, coiffant au poteau leurs concurrents de Suede, Blur, Oasis et Pulp. Le trip-hop explose, et de nombreux musiciens se jettent dans la voie ouverte par les pionniers de Bristol, à l'instar de Morcheeba, Moloko, Lamb ou les Sneaker Pimps. Malgré le déferlement de la concurrence, Geoff et Beth prennent le temps de travailler sur leur second opus, qui ne voit le jour qu'en 1997, les plaçant toujours quelque part entre Massive Attack, Burt Bacharach, Ennio Morricone et Soul II Soul. "Roseland NYC Live" sorti un an plus tard demeurait à ce jour le dernier album du groupe. Et si Beth Gibbons revenait de temps à autre sous les feux des projecteurs avec sa carrière solo, nul ne savait quand Portishead reviendrait !

"Third" est donc le troisième album studio du groupe britannique de trip-hop Portishead, plus de dix ans après leur dernier opus éponyme datant de 1997. Le groupe délaisse quelque peu ses racines musicales, pour explorer de nouveaux horizons, très rock expérimental. Le successeur de "Dummy" (1994) et de "Portishead" (1997), actuellement en bacs, fait en cela œuvre de complexité avec des sons jusqu'alors inexploré par le groupe, qui avait tendance à souvent proposer de langoureuses ballades hypnotiques. Plus nerveux que les précédentes productions du trio de Bristol, il est porté notamment par le single "Machine Gun", extrait de l'opus.

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Découvrez le clip du premier extrait du nouvel album, "Machine Gun" :

Redécouvrez le clip du single "Glory Box" (1994) :

Redécouvrez le clip du single "All Mine" (1997) :